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La Famille - Par Bastien Vivès - Ed. Delcourt (Coll. Shampooing)

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 27 mars 2012                      Lien  
On ne se lasse pas de Vivès! Rares sont les créateurs d'aujourd'hui qui peuvent revenir aussi souvent avec un nouvel album tout en suscitant avec autant de constance notre attention. C'est encore le cas avec "La Famille".

Les imprécateurs anti-blogs vont encore pouvoir hurler. Revoici Bastien Vivès moins de trois mois après son précédent ouvrage, Le Jeu vidéo, et ça décoiffe toujours autant.

Ces planches sont issues de son blog qui, même s’il est inconstamment fourni en raison de la charge de travail de son auteur, égrène depuis plusieurs années déjà des petites merveilles d’humour et de pertinence.

Peu d’inédits donc, sinon aucun, mais un plaisir infini de retrouver ces petites notations à fleur de dessin où l’auteur épanche ses fantasmes, pas forcément sexuels d’ailleurs.

Sous un titre simple dans un cartouche volontairement équivoque à la dimension toute maréchaliste, c’est la relation parents-enfants, et parfois même enfant-enfant que Vivès aborde ici, avec souvent à la clé une échappée ébouriffante politiquement incorrecte où l’auteur s’autorise des réflexions angoissées comme lorsqu’il met en scène un dessinateur de BD qui avait "un petit succès dans le milieu" dans sa jeunesse : "Il avait reçu des prix. Ses albums se vendaient bien à l’époque. Il racontait des histoires d’amours adolescentes. Il avait un certain succès auprès de ses lecteurs..." avant de devenir vendeur de housses pour caravanes !

Ne vous y trompez pas, sous son physique de premier communiant, Vivès est un sacré subversif !

La Famille - Par Bastien Vivès - Ed. Delcourt (Coll. Shampooing)
La Famille - Par Bastien Vivès
(c) Ed. Delcourt (Coll. Shampooing)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Delcourt ✏️ Bastien Vivès
 
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18 Messages :
  • " Ne vous y trompez pas, sous son physique de premier communiant, Vivès est un sacré subversif ! "

    Ha bon, j aurai tendance à penser et à sentir, que les thèmes dont traite Vives, la sexualité, la séduction sociologiquement urbaine et petite bourgeoise, etc etc, sont les parfaites thématiques de la société spectaculaire marchande. Le capital adore ce genre de produit...si mode, si décalé, tellement canal plus, tellement karl lagerfeld ^^

    et pourtant le bougre a un talent monstre, je rêve qu’il rencontre un scénariste qui le guidera en dehors des sentiers de petits bourgeois dépolitisés.

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    • Répondu par OW le 28 mars 2012 à  00:17 :

      je rêve qu’il rencontre un scénariste qui le guidera en dehors des sentiers de petits bourgeois dépolitisés.

      Vu le niveau des scénaristes, ça tient plus du cauchemar.
      Vos scénaristes sont, eux, de vrais petits bourgeois, les Corbeyran, morvan, Nury, Van Hamme, Velhmann,Dufaux, Alcante,Dorison, Yann etc... Je ne vois pas pourquoi un auteur de la qualité de Bastien Vivès devrait s’abaisser à illustrer la banalité de ces pisse-copies.

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      • Répondu par jony le 28 mars 2012 à  06:21 :

        Vos ?????? scénaristes sont, eux, de vrais petits bourgeois, les Corbeyran, morvan, Nury, Van Hamme, Velhmann,Dufaux, Alcante,Dorison, Yann etc...

        Malhonnêteté intellectuelle pour me faire aller dans un débat qui n’est pas du tout celui énoncé ?

        Je me contente de ce que j’ai lu chez Vivès. De ses premiers ouvrages, Poungi par exemple( affligeant de caricature bien pensante quand même) jusqu’à son dernier livre chez Shampooing. Si je suis souvent touché par la grâce de sa touche, de sa ligne, je suis par contre, et ça n’est qu’un avis de lecteur, particulièrement sensible au fait qu’il est bien tout à fait dans l’air du temps, et que la sensibilité "subversive " qui qualifie ses thèmes, a pour moi trop le goût du pathos petit bourgeois, mélange de consumérisme ado et de clichés sensualistes égocentriques.

        D’ou qu’tu m’ parles de Corbeyran and co ?

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        • Répondu par Daniel le 28 mars 2012 à  21:58 :

          Pourquoi ce terme de "petit bourgeois" revient constament comme une litanie ? Il est souvent associé à "scolaire", comme une insulte. alors il ne faut pas être "petit bourgeois et scolaire", mais faut-il être "Grand bourgeois et universitaire" ou "pauvre et inculte, voire analphabête" pour trouver grâce à vos yeux ?

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          • Répondu par Alex le 29 mars 2012 à  23:12 :

            C’est simplement mot pour mot le même discours qu’on peut entendre à la télé. Les gens s’approprient sans trop le savoir et sans réfléchir plus avant la formule du moment qui explique tout l’univers. C’est plus pratique si qq’un d’autre fourni clefs en mains une formule vague incluant l’éducation (le plus petit dénominateur commun) et un vague soubresaut de révolution adolescente tardive ("on dira pas que j’ai pas eu de jeunesse !"). Que ce soient des formules vides de tout sens c’est autre chose, l’important étant d’aboyer avec la meute d’un même crescendo.

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            • Répondu par jony le 30 mars 2012 à  10:38 :

              Alex, vous racontez des niaiseries, grand bourgeois, qui fait partie des quelques centaines de familles qui possèdent 90 pour cent du capital en france, petit bourgeois, les autres qui assurent, eux, la transmission de l’idéologie sans forcément posséder les moyens de production. Justice, média,culture etc...

              Il n’y a rien de personnel, et il ne s’agit en aucun cas, d’un jugement de valeur, comme la caricature de votre post.

              Vous saisissez ?

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              • Répondu par Alex le 30 mars 2012 à  19:06 :

                Je "saisis"- et je ne vous interpelais pas. Mais puisque vous y êtes... le paradoxe de votre commentaire ne vous a même pas frappé

                petit bourgeois, les autres qui assurent, eux, la transmission de l’idéologie sans forcément posséder les moyens de production. Justice, média,culture etc...

                Donc, merci pour cette intervention monsieur.

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                • Répondu par jony le 30 mars 2012 à  22:41 :

                  Décidément, j ai encore beaucoup à apprendre sur la subtilité de cette bonne vieille langue française, que je maîtrise, mais pas encore tout à fait, ajouter à cela un tempérament parfois un peu énergique ^^

                  sorry

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      • Répondu par Narvaal le 28 mars 2012 à  12:48 :

        Quels sont les scénaristes qui trouvent grâce à vos yeux ?
        Ça m’intéresse...

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        • Répondu par jony le 28 mars 2012 à  14:26 :

          Héhé,ça pourrait être une bonne question si ça ne sentait pas encore le procédé stal pour dévier le débat et déplacer les forces... Ainsi je dois passer à la chaise de l’ultimate vérité pour avoir le droit de dire ce que je dis, moi le simple lecteur, l’âme brouillée qui n’a aucun droit...

          Soit, je sais pas, on pourrait appeler une médium, et faire entrer Vivès en communication spirite avec Pratt ? Pratt lui dirait tout le bien qu’il pense du trait émotionnel de Vivès, mais qu’il est encore un petit enfant aux fesses talquées par les schémas des petits maîtres de ce temps, alors ils partiraient en viré, quelques années, et Bastien reviendrait avec, pour le coup un authentique chef d’oeuvre et un fusil de pirate somalien ?

          Sinon il y a Baru, et tient, pourquoi pas un étonnant duo Lindingre Vivès ^^.

          Je ne sais pas...je crois qu’il existe plein de possible non ? Je n’ai sur la question aucune réponse arrêtée.

          Vous aurez compris, que je me situe sur ma frustation à moi, mon désir à moi, et que tout cela s’arrête là. La parfaite légitimité du lecteur qui fantasme l’oeuvre rêvée, qui s’exprime, courtois, et qui voit chez Vivès une si grande force graphique, qu’il trouve son propos pas à la hauteur de son geste graphique. N’ai je pas le droit d’en parler sur un forum BD ?

          Maintenant, le piège se referme...

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          • Répondu par Narvaal le 28 mars 2012 à  20:41 :

            La question s’adressait plutôt à OW, mais merci pour votre avis.

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  • Vivès n’a rien de subversif.

    N’est pas Reiser qui veut.

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  • Bien vu, Vivès me fait penser aux fulgurances de Marcel Gotlib dans les années 70.

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  • En quoi Bastien Vivès est-il subversif ?

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  • Ne vous y trompez pas, sous son physique de premier communiant, Vivès est un sacré subversif !

    Ca me fait penser aux auteurs qui cultivent leur look de motard chevelu ou de gothique mais dont l’œuvre est d’un convenu attristant (et Yseult).

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  • Tiens on présentait cet album ce soir sur Canal+, c’est que ça doit être bien.

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  • Tout le monde se plaint de la surproduction de titres : auteurs, éditeurs, libraires. Vivés ne pourrait-il se calmer un peu, juste faire 100 à 200 pages par an par exemple ? Mais de préférence, soignées, esthétiques et réfléchies !

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    • Répondu par Fred le 2 avril 2012 à  02:13 :

      Mais de préférence, soignées, esthétiques et réfléchies !

      Mais les pages de Bastien Vivès sont soignées, esthétiques et réfléchies, très esthétiques d’ailleurs et infiniment réfléchies (lisez-les vous verrez), bien plus que celles de certains besogneux qui ne sortent difficilement que 44 pages par an (je ne cite pas de noms, ils sont trop nombreux et souvent suceptibles).

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