Cette guitare, qui brille de son bleu caraïbe, vous fera voyager, mais pas beaucoup plus loin que Barbès et Château-Rouge, riants quartiers du 18ème arrondissement de Paris. Objet de convoitises de collectionneurs, monnaie d’échange entre dealers et flics, vénérée par les musiciens... L’instrument du célèbre rocker historique est l’occasion d’un tour d’horizon étourdissant du monde la nuit, côté illégal.
Adapté du roman de Marc Villard paru en 2003, ce joyau noir bénéficie du talent de l’auteur pour dépeindre le milieu des musiciens et celui des oiseaux de nuits des quartiers chauds de Paris.
Dessiné avec son ironie caractéristique et ses silhouettes élastiques par un Chauzy très à l’aise, La guitare de Bo Diddley présente un tourbillon loufoque de personnages tous bien campés, malgré leur nombre impressionnant.
Pour cette auto-adaptation, il semble que Villard ait changé son final, faisant apparaître maître Diddley en personne pour un concert réunissant nombre des protagonistes.
Avec son intrigue qui ne cesse de rebondir et ses détails saisissants des sous-sols de notre belle société, Villard ne se contente pas de déployer son brio narratif : Il déroule une véritable radioscopie d’un club des écorchés de la vie.
(par David TAUGIS)
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