L’avantage de cette série prequel, c’est qu’elle est sensée installer les prémices de la mythique série inventée par Jean Van Hamme & Grzegorz Rosinski. L’exercice inspire suffisamment le scénariste Yann pour qu’il instille dans ce récit, somme toute classique : la fille du roi va devoir épouser contre son gré un prétendant choisi par son père pour des raisons autant pécuniaires que politiques, quelques-uns de ces tours facétieux dont il est coutumier. Les personnages sont formidablement bien campés et l’on sent qu’il a potassé son bréviaire des légendes nordiques avant d’écrire son intrigue.
Résultat : cela fait un épisode passionnant qui rappelle les meilleurs Van Hamme de la série régulière. La réussite est d’autant plus probante qu’elle est accompagnée par un Roman Surzhenko qui a "chopé" le graphisme de Rosinski. Le dessin est juste, jamais en dessous du modèle de référence. Thorgal et Aaricia, encore adolescents, sont parfaitement crédibles. Reste la couleur qui demande à être améliorée.
Au dernier Salon du Livre, Grzegorz Rosinski a déclaré au micro de Patrick Gaumer : « Je ne veux surtout pas abandonner Thorgal, mais on n’est pas éternel. Mon rêve, c’est d’inviter le maximum de gens, maintenant ou après moi. Il y a des artistes bien plus forts que moi ». Avec Roman Surzhenko au dessin, Yves Sente, Yann et Xavier Dorison au scénario, la relève est effectivement assurée. Thorgal et ses protagonistes ont un passé largement exploité. Ils ont aussi un avenir.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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