Maxime est le troisième descendant de la famille Brossard, cette lignée frappée d’une étrange malédiction qui fait mourir chacun de ses membres à l’âge, ô combien symbolique, de… 33 ans ! Après Antonin disparu pendant la Guerre d’Espagne, Marius avatar d’un Abbé Pierre new look en lutte contre la misère sociale de l’après-Guerre, nous voici au plongés au cœur de années 1970 en compagnie du petit-fils.
Le jeune homme sait qu’il est le fils caché du prêtre mort vingt ans plus tôt au large du port de Brest. Maxime est également fasciné par le mystérieux carnet dont il est devenu le garant et qui relie les générations des Brossard, sans nul doute une des clefs du mystère qui frappe sa famille.
Fan de la première heure d’un groupe encore peu connu (à l’époque !), Les Ramones, figures de la nouvelle scène rock new-yorkaise de ces années 1970, il décide d’aller avec deux copains à la rencontre de ses idoles. Pour cela, il n’hésite pas à abandonner femme et enfant pour vivre à fond la devise de l’époque : Sex, Drugs and Rock’roll !
Nos trois apprentis rockers ne vont pas tarder à perdre très vite leurs illusions et à se retrouver au cœur un sombre trafic de drogue. Ayant découvert la réplique de la statuette figurant dans son carnet dans un musée de la ville, Maxime parvient à convaincre ses deux acolytes de dérober l’objet. Cette mésaventure va les conduire à se collaborer avec de puissants trafiquants pour qui la vie a moins de valeur qu’une poignée de poudre blanche. Maxime n’aura pas le temps d’aller au bout de sa quête et rejoindra ses trois aïeux, victime, à son tour, de la funeste malédiction.
Comment ses deux jumeaux restés en Europe réussiront-ils à résoudre cette mystérieuse histoire et à apporter les réponses aux questions accumulées au fil d’un récit décliné en quatre volumes ? Pour le savoir, il nous faudra attendre la parution du dernier tome prévu pour le mois prochain.
Cette série écrite à plusieurs mains, reposant sur un pool de scénaristes « maison », (Galandon, Félix, Berlion...) continue de nous faire traverser le XXe siècle à travers l’épopée d’une lignée frappée par une mystérieuse malédiction.
De 1937, dans les Pyrénées espagnoles, au Rwanda de 1994, contexte de l’ultime album de la série cette expérience d’écriture collective débouche sur une aventure palpitante dont chacune peut se lire indépendamment des autres, belle prouesse scénaristique !
Fidèle à l’esprit de la collection Grand Angle privilégiant des contextes historiques emblématiques, la Lignée met aussi l’accent sur le destin singulier de héros bousculés par les événements. Chacun des Brossard se retrouve broyé, victime à la fois de son choix de vie et des drames du siècle.
En s’appuyant sur la thématique dope et Rock, ce troisième volume nous offre une autre vision du siècle, une image qui ne figure pas encore dans les livres d’histoire. Bien moins héroïque que celles de la Guerre d’Espagne d’Adrien, ni aussi sociale que l’épopée de Marius, l’aventure de Maxime vire parfois à une version punk des Pieds Nickelés à New York. En dépit de clichés un peu complaisants ou d’épisodes peu crédibles (le vol de la statue demeure de ce point de vue un peu brouillon), l’intrigue continue malgré tout de bien fonctionner jusqu’à un dénouement qu’on attend avec impatience.
(par Patrice Gentilhomme)
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