La Main d’Horus T1 - Par Tatsuya Seki - Komikku Editions

Horus, l’une des plus anciennes divinités égyptiennes, incarne le dieu faucon. Son pouvoir de guérison bien connu se retrouve entre les mains de Jûzaburô Kujo, chirurgien à l’hôpital général d’Uedo. Malgré un environnement professionnel hostile et des soucis vis-à-vis de sa hiérarchie, son unique objectif n’est autre que la survie de ses patients. Séducteur dans l’âme, pourvu d’un ego surdimensionné, ses dons de chirurgien restent indéniables.

Le milieu médical est à l’honneur ces temps-ci et captive de plus en plus de lecteurs de tous horizons. Le précurseur incontesté du genre en a été Osamu Tezuka grâce à Black Jack, médecin de l’ombre sans scrupule, ni remord, qui pratique des interventions médicales moyennant de fortes sommes d’argent.

Plus récemment, nous avons pu découvrir le médecin DMAT, issu de l’unité médicale de médecins urgentistes, pourvu de méthodes exceptionnelles pour sauver des vies humaines... Et que dire concernant La Main droite de Lucifer, qui atteint prochainement sa conclusion avec la parution de son 6e tome, si ce n’est qu’elle est une série à la fois rayonnante d’espoir et dotée d’un réalisme à faire pâlir.

C’est donc un véritable challenge pour Tatsuya Seki que de se lancer dans un genre aussi rebattu avec une Main d’Horus, qui utilise les mêmes ingrédients de ses prédécesseurs : un héros charismatique résistant à toute épreuve, de nombreuses séquences qui s’enchainent sans temps mort, des protagonistes féminines dotés de charme et de personnalité, ainsi qu’un fil conducteur fluide qui se déroule sans heurt. Ce qui impressionne dans cette série, c’est la description subtile d’un système de santé très largement codifié en raison des règles qui régissent les hôpitaux et les personnels. L’auteur y déploie une ambiance calibrée, mêlant action, suspense et relations humaines réalistes.

Que ce soit au niveau de la trame ou de la qualité graphique, l’univers conçu par Tatsuya Seki n’est pas sans rappeler Yu Katsumi et sa Main droite de Lucifer. Doté d’un physique à peu près similaire, Jûzaburô Kujo évolue parmi des victimes et s’emploie corps et âme à leur venir en aide. Peu de différences majeures sont à noter entre ces deux séries si ce n’est que Jûzaburô ne semble pas être un damné qui tente de se redonner une seconde chance dans la vie.... mais vie pour laquelle, en dehors de son travail, il profite à cent à l’heure. Véritable Don Juan, il se retrouve entouré de ravissantes créatures dés que l’occasion s’en présente.

Le trait est précis, truffé de détails minutieux ; les personnages expriment l’émotion : la peur, la joie, la souffrance... Outre les intervention médicales, il ressort également de ce récit une intrigue bien nouée, certains personnages devenant vite attachants par leur charisme et leur vivacité. Quant au découpage, il est certes moins dynamique que celui de DMAT ou encore de La Main droite de Lucifer mais il diffuse une énergie à la fois sympathique et intrigante qui invite à en découvrir davantage.

Au Japon, Le 3e tome de La Main d’Horus vient de paraitre. Bien reçu par le public qui trouve dans le personnage de Jûzaburô Kujo, une réplique du Docteur House, à la fois pour son côté charmeur et sa ténacité à sauver des vies, il ne devrait pas tarder à se trouver sur nos tables de dissection...

©Tatsuya Seki 2012/Komikku Editions