Jeanne Picquigny et Eugene Love Peacock ont le voyage dans le sang. Depuis qu’ils forment un couple, leurs translations vers le Nord, Sud, Est et Ouest ont été nombreuses. Cette fois, c’est la découverte d’une antiquité, un mystérieux meuble italien, qui va les pousser sur la route des Indes. Avant d’entamer le périple, Jeanne (enceinte) et Eugene décident de consulter le patriarche bibliophile de la famille Love Peacock. Pour Eugene, renouer avec son père n’est pas un cadeau. Mais ces retrouvailles dans le Yorkshire contiennent la promesse d’un formidable voyage à la recherche du plus précieux des trésors...
Fred Bernard, poète de la bourlingue, déborde d’inspiration dans cette nouvelle aventure de Jeanne Picquigny. « La Patience du tigre » est un véritable mille-feuilles de littératures, un album somme sur le voyage et l’aventure. Au long des 500 pages, on suit un périple spirituel et romantique dont on aimerait qu’il ne se termine jamais. Les dialogues sont tout à fait savoureux, les personnages féminins admirablement campés et les maladresses graphiques servent un dessin écriture, qui ne s’embarrasse pas de fioritures.
En convoquant l’héritage de Pratt (les longues traversées en bateau), Hergé (Port Saïd et l’Himalaya), Bram Stoker (les société secrètes), Kipling (l’exotisme indien) et tant d’autres grandes plumes... Fred Bernard réalise un album qui ne manque pas de souffle romanesque. En somme : un véritable roman dessiné.
(par Morgan Di Salvia)
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