Suite à une catastrophe atmosphérique, la faible lumière du jour n’affecte plus les vampires. Les humains décimés sont traqués sans relâche et survivent tant bien que mal. Dans une Europe méconnaissable ensevelie sous une neige perpétuelle, un maigre groupe de survivants part en quête du dernier refuge.
Mais cet homme et cette femme accompagnés de quatre enfants sont attaqués en chemin par ces prédateurs que plus rien n’arrête. Alors que le massacre débute, un homme providentiel met les assaillants en fuite. Malgré son refus, ce sauveur, Nil, va prendre le relais pour protéger ce dernier souffle d’humanité. Mais est-il lui même vraiment humain ? Cette question va tarauder le petit groupe qui tente de survivre dans ce bas monde où les vampires règnent en maîtres.
Passée une longue introduction, certes cinématographique mais très classique, le récit décolle réellement au deux-tiers du premier tome, laissant dévoiler son potentiel. Le scénariste David Munoz ne se contente effectivement pas de mêler un scénario post-apocalyptique avec le genre vampirique. En plus de la catastrophe climatique qui donne aux vampires les moyens de prendre l’ascendant sur l’homme, il exploite les atouts et les failles de cette créature mythique pour en proposer une version plus qu’intéressante.
Il faut dépasser le cadre terrifique des couvertures pour bien appréhender le style graphique proposé par Manuel Garcia. Très inspiré par le septième art, il développe son récit comme un film de série B, dans lequel les personnages tiennent la dragée haute à l’intrigue elle-même. On passe outre quelques invraisemblances inévitables pour se focaliser sur les héros de cette tragédie sans fin : on comprend leurs dilemmes, leur terreur et leurs choix grâce à des gros-plans qui détaillent leurs sentiments ; on profite également de scènes d’action souvent bien découpées et qui donnent un vrai rythme au récit.
Saluons encore le travail du tandem, qui joue habilement avec les flashbacks et quelques ellipses pour introduire chaque tome et entretenir le suspense. Sans bouleverser les codes, La Terre des vampires retravaille des situations connues en proposant quelques angles innovants. De quoi satisfaire les amateurs du genre !
(par Charles-Louis Detournay)
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