La valse des identité poursuit ainsi sa logique jusqu’au bout dans un dénouement qui clôt joliment La Tour fantôme. Depuis les jeux de travestissement qui avaient animé la dimension policière du titre, dans les premiers volumes, nous avons insensiblement glissé vers des questionnements existentiels et intimes qui trouvent leur conclusion dans cet ultime tome.
Cette dernière danse se déroule dans un cadre nouveau, encore une fois emprunté à un imaginaire gothique, horrifique : le terrifiant château au sein duquel Marube et Tesla se sont retranchés pour pratiquer leurs lugubres expériences. Entre les monstres, les revenants, les créatures trafiquées, la démence des maîtres des lieux et leur dress code des plus contraignants, nos héros auront fort à faire.
C’est donc un véritable bouquet final que nous offre là Taro Nogizaka, au cours d’une débauche d’action, volontiers exagérée, et jouant d’une dramatisation à outrance, presque distanciée. Le registre se fait plus léger, et c’est bien naturel : il était difficile de ménager une véritable tension après la découverte du tueur de l’horloge.
Le procédé permet cependant de résoudre les situations encore à régler et d’amener les personnages au bout de leurs itinéraires personnels. Intelligente, stimulante et généreuse jusqu’au bout, cette série nous aura proposé une belle aventure, des références savoureuses à certains genres de la culture populaire et des personnages remarquablement construits et développés. Une réussite.
(par Aurélien Pigeat)
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La Tour fantôme T9. Par Taro Nogizaka, d’après le roman de Ruiko Kuroima. Traduction Yohan Leclerc. Glénat Manga, collection Seinen. Sortie le 18 novembre 2015. 256 pages. 7,60 euros.
Lire les précédente chroniques consacrées à La Tour fantôme :
Chronique du tome 1
Chronique du tome 2
Chronique du tome 3
Chronique du tome 4
Chronique du tome 6
Chronique du tome 7
Chronique du tome 8