Depuis 1985, le roman de Sacher-Masoch dans sa version dessinée par Crepax a eu l’honneur de plusieurs éditions. L’histoire tient en quelques mots : des scénarios de soumission entre un homme, qui joue les valets, et sa femme sadique et dominatrice. En une succession de sketches courts, à la fois mélancoliques et sulfureux, la relation perverse évolue, la violence atteint les limites du jeu et les sentiments des deux époux éclatent, progressent, se transforment.
On serait plus proche ici de l’amour tragique de L’Empire des sens que des saynètes salaces de Manara. C’est tout le charme vénéneux de La Vénus à la fourrure que de s’orner des habits de l’érotisme pour finalement mener ses personnages à une vérité amoureuse.
Esprits curieux avides d’érotisme explicite, vous serez déçus. D’autant que les subtiles élégances de Crepax privilégient les détails dans un sens esthétique et non pas explicite. Et les rares membres turgescents et orifices accueillants des personnages apparaissent dans une logique scénaristique claire.
Finalement, bien plus qu’un bel album de fesses, La Vénus à la fourrure décrit une histoire d’amour de plus, avec bien davantage de chemins détournés que les récits plus sages mais moins troublants.
Album réservé à un public adulte
(par Guido BACRI)
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