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La bande dessinée au féminin : les choix d’Artémisia pour 2017

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 décembre 2017                      Lien  
Le Prix Artémisia a arrêté ce mois-ci ses nominations, qui désignent les bandes dessinées de l’année représentant le mieux la création féminine, laquelle ne compte que pour 20 % dans la sélection du Festival d’Angoulême cette année. Les bandes dessinées lauréates seront proclamées le 9 janvier 2018, jour de la date anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir. Les prix seront remis le 11 janvier 2018 au sein d'AgroParisTech à partir de 18 h 30.

C’est une bonne occasion de faire une fois l’an un bilan. D’abord pour constater que l’on progresse, même s’il reste encore du boulot : pas moins de vingt-quatre titres sont retenus cette année qui mettent en valeur la création féminine du 9e art. Ensuite parce que la diversité est mieux représentée, puisque, comme l’année dernière, le prix distingue quatre catégories qui, pour l’année dernière étaient : un Grand Prix, un Prix Spécial, un Prix Humour et un Prix Avenir.

Cette année a été marquée aussi par un espace dédié dans une galerie puisque la galerie Art Maniak avait décidé de faire une place spéciale à la création féminine sur ses cimaises à l’occasion des dix ans de la création d’Artémisia (le Prix, lui, aura dix ans en janvier 2018).

La bande dessinée au féminin : les choix d'Artémisia pour 2017
Chantal Montellier, fondatrice du Prix Artemisia lors de l’exposition à la Galerie Art-Maniak en juin dernier.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Sans plus attendre, voici les nommées :

1. Alors que j’essayais d’être quelqu’un de bien d’Ulli Lust (Éd. Çà et Là)
2. Dans le noir de Daria Bogdanska (Éd. Rackham)
3. Je ne suis pas d’ici de Yunbo (Éd. Warum)
4. Infiniment de Marie-Anne Mohanna (Éd. Bang)
5. Idéal standard d’Aude Picault (Éd. Dargaud)
6. Chronique du 115 : une histoire du samu social d’Aude Massot (Éd. Steinkis)
7. Un Soleil entre des planètes mortes de Anneli Furmark (Éd. Çà et là)
8. Toutes les mers de Michèle Standjofski (Éd. Des Ronds dans l’O)
9. Écumes d’Ingrid Chabbert & Carole Maurel (Éd. Steinkis)
10. Bleu pétrole de Fanny Montgermont & Gwénola Morizur (Éd. Bamboo-Grand angle)
11. Udama chez ces gens-là de Zelba (Éd. La Boîte à Bulles)
12. Nuit du misothrope (La) de Gabrielle Piquet (Éd. Atrabile)
13. Le Miracle de Vierves d’Inne Haine (Éd. Warum-Vraoum)
14. J’aime le natto de Julie Blanchin Fujita (Éd. Hikari)
15. Un Autre Regard d’Emma (Éd. Florent Massot)
16. La Guerre de Catherine de Julia Billet & Claire Fauvel (Éd. Rue de Sèvres)
17. Verdad de Lorena Canottiere (Éd. Ici Même)
18. Artemisia de Nathalie Ferlut & Tamia Baudouin (Éd. Delcourt)
19. Ornithomaniacs de Daria Schmitt (Éd. Casterman)
20. L’Écorce des choses de Cécile Bidault (Éd. Warum)
21. Les Reflets changeants d’Aude Mermillod (Éd. Lombard)
22. Jeanne Hébuterne de Nadine Van der Straeten (Éd. Tartamudo)
23. Parole d’honneur de Leila Slimani & Laetitia Coryn (Éd. Les Arènes)
24. Betty Boob de Julie Rocheleau & Véronique Cazot (Éd. Casterman)

Le jury était composé d’Eva Almassy, écrivaine, complice des « Papous dans la tête » sur France Culture ; de Cécilia Capuana, artiste peintre, illustratrice, autrice de bande dessinée et professeure d’arts appliqués et de peinture ; de Gilles Ciment, théoricien du cinéma et de la bande dessinée, directeur adjoint de l’ECPAD ancien directeur de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image ; de David Enu, webmaster, économiste, formateur et responsable bénévole d’associations dans le domaine de l’accessibilité et de l’accompagnement vers l’emploi ; de Patrick Gaumer, écrivain, journaliste, auteur du Dictionnaire mondial de la BD (Larousse) ; de Sigrid Gérardin, militante féministe, enseignante, secrétaire générale du secteur éducation d’un syndicat enseignant ; de Vanina, Professeure des écoles d’art, spécialiste d’art contemporain américain, critique, traductrice, autrice d’une monographie sur Kara Walker ; de Marion Laurent, autrice de bande dessinée et enseignante ; de Chantal Montellier, autrice de bande dessinée et fondatrice du Prix Artémisia ; de Silvia Radelli, plasticienne ; de Line Scheibling, étudiante et vidéaste pour Artémisia ainsi que plusieurs maisons d’édition ; de Christophe Vilain, enseignant, scénariste, animateur radio et journaliste BD. Le jury a un Président d’Honneur : Laurent Gervereau, plasticien, écrivain, directeur d’institutions patrimoniales (Musée du vivant) et de réseaux internationaux, président de l’Institut des images et un parrain,Gilles Ratier, écrivain, journaliste, créateur du célèbre « Rapport Ratier » sur la situation économique et éditoriale de la bande dessinée qui a quitté le poste de rédacteur en chef de bdzoom.com cette année.

On constate que les grands comme les petits labels s’y sont mis, que les Éditions de L’An 2, pionnières en la matière, n’ont pas de nommées cette année et que les mangas, haut lieu de la création féminine, sont singulièrement peu représentés.

Enfin que, comme pour la sélection d’Angoulême, un bon nombre de titres sont passés au travers des radars d’ActuaBD. Peut-être notamment parce que nous manquons de chroniqueuses dans notre équipe [1]. S’il y a des candidates, elles sont les bienvenues…

En attendant, un article comme celui-ci leur donne un peu de visibilité, merci Artémisia ! ActuaBD sera en tout cas présent lors de la remise des prix le 11 janvier prochain.

Voir en ligne : Le site de l’association

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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[1Sachant pour autant qu’il n’est pas interdit aux chroniqueurs de s’intéresser aux autrices et dessinatrices !

 
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12 Messages :
  • Numérotation n’est pas raison
    30 décembre 2017 17:13

    Il va sans dire que la numérotation de cette liste ne correspond à rien : l’ordre est totalement aléatoire et ne reflète ni l’ordre de parution, ni l’ordre alphabétique ni quelque préférence que ce soit...

    Répondre à ce message

  • Je soulève une idée :
    il n’est pas nécessaire d’être une femme pour pouvoir chroniques des livres écrits par des femmes.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er février 2018 à  16:13 :

      Certes, mais tant qu’à rechercher la parité, autant l’offrir aux critiques, non ?

      Répondre à ce message

      • Répondu par aude le 1er février 2018 à  17:22 :

        Oui, ce serait chouette qu’il y ai plus de parité où que ce soit, c’était l’aspect "lecture genrée" que je trouvais dommage.
        Ceci étant dit, je serai intéressée, éventuellement, moi.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er février 2018 à  17:56 :

          Comme il est dit ailleurs dans ce fil de conversation, ce n’était pas du tout le propos de l’article. Écrivez à redaction@actuabd.com, on vous répondra.

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  • Réponse à offre d’emploi
    1er février 2018 16:20, par Chroniqueuse BD

    "Enfin que, comme pour la sélection d’Angoulême, un bon nombre de titres sont passés au travers des radars d’ActuaBD. Peut-être notamment parce que nous manquons de chroniqueuses dans notre équipe [1]. S’il y a des candidates, elles sont les bienvenues…"

    Bonjour, je suis chroniqueuse BD et femme (donc) mais malheureusement, je ne chronique que des BD faites par des hommes. Comment faire ? C’est dommage, je trouve. Bon, mais sinon, j’ai un copain, chroniqueur homme, qui a déjà chroniqué une BD faite par une femme. Si, si, c’est vrai ! Mais alors, lui non plus ne peut pas postuler ? C’est compliqué cette affaire !

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er février 2018 à  17:52 :

      Il faut parfois avoir le sens de la nuance. Le texte dit ; " PEUT ÊTRE NOTAMMENT parce que nous manquons de chroniqueuses dans notre équipe..." Il y a donc l’énonciation d’une hypothèse et non d’une vérité et l’évocation d’autres causes possibles. Le fait est que les femmes sont en minorité, mais ce n’est pas notre volonté.
      Hypothèse car, oui, peut-être que les femmes sont plus sensibles à la cause des femmes que les hommes ; autres causes possibles : il y a plus de BD faites par des hommes que par des femmes, par exemple.
      Le fait que vous ne chroniquiez que des BD faites par des hommes est sans doute un trait d’humour ; à défaut, ce ne serait pas très malin.
      Par ailleurs, ce n’était pas une offre d’emploi, juste un appel à contribution. Nous sommes tous bénévoles sur ActuaBD, femmes et hommes. Si contribuer à ActuaBD vous intéresse, écrivez à redaction@actuabd.com.
      Et rassurez-vous, on y est libre de chroniquer n’importe qui et n’importe quoi.

      Répondre à ce message

  • La bande dessinée au féminin : les choix d’Artémisia pour 2017
    1er février 2018 16:34, par Thierry Leprévost

    Je suis surpris que sur 14 membres du jury d’un prix par les femmes pour les femmes (où tout auteur ou co-auteur masculin est exclu, quand bien même il ferait un ouvrage féministe) on puisse compter 6 hommes.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er février 2018 à  17:53 :

      Les hommes n’ont-ils pas le droit d’être féministes ?

      Répondre à ce message

      • Répondu par Thierry Leprévost le 1er février 2018 à  18:40 :

        Bien sûr que si ! Mais pourquoi alors exclure de la sélection des ouvrages co-écrits par des hommes ?

        Répondre à ce message

        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er février 2018 à  18:43 :

          Je laisse à ces dames (et messieurs) le soin de répondre...

          Répondre à ce message

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