Disons-le tout net : cet ouvrage est un OVNI éditorial. Bien sûr, en le compulsant, vous tomberez sur les noms d’Hergé, de Jacobs, de Jijé, de Vandersteen, de Tillieux... On y croise Tintin, Spirou, Flash Gordon, Félix le chat...
Mais vous tomberez aussi sur une multitude de noms pour vous inconnus, accrochés à une histoire splendide qui a mené à la création de la bande dessinée belge classique.
Car on ne peut comprendre le triomphe de la BD belge sans cette coupure de la guerre qui assécha les fournitures de bandes dessinées étrangères américaine, française, hollandaise... provoquant l’émergence d’une création locale qui, par chance, s’avéra d’un exceptionnel talent, tant du point de vue créatif qu’entrepreneurial.
Car aux côtés des Hergé, des Jijé,... qui émergent, il y a des entrepreneurs : imprimeurs, éditeurs, producteurs de dessins animés... qui sentent bien avant d’autres les immenses possibilités d’un univers multimédia, voie royale pour le cinéma.
La moindre qualité de ce dictionnaire historique est de faire émerger des figures que l’on n’imaginait pas derrière le mythique Tintin ou le fabuleux créateur de Blake & Mortimer, Edgar Pierre Jacobs qui abandonna la carrière de baryton pour dessiner dans un journal aux qualités graphiques remarquables du nom de Bravo.
Sans cette guerre où ces gens ont dû s’engager et, pour certains d’entre eux et non des moindres, se compromettre, la bande dessinée francophone ne serait pas ce qu’elle a été, ni ce qu’elle est aujourd’hui.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Le Dictionnaire illustré de la bande dessinée belge sous l’Occupation - Par Frans Lambeau. Préface de Philippe Goddin. André Versaille éditeur.
Commander cet album à la FNAC
Participez à la discussion