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La bande dessinée francophone est-elle vraiment en déclin ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 30 avril 2012                      Lien  
Xavier Guilbert vient de produire une nouvelle mouture de sa "numérologie" qui croise pour la première fois le travail réalisé le Rapport Ratier avec les chiffres des sondeurs Ipsos et GfK. Une étude riche en enseignements dont la conclusion est cependant sujette à caution.

"Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles" énonçait Paul Valéry dans un incipit resté célèbre [1]. Se souvenant de la chute de l’Empire romain, l’écrivain sétois s’interrogeait même sur le destin de notre continent avec une prescience -il écrit cela en 1924- tout à fait étonnante : "L’Europe deviendra-t-elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire : un petit cap du continent asiatique ? " [2]

Nous qui sommes "envahis" par les mangas, cette interrogation nous interpelle, forcément.

Aussi, quand Xavier Guilbert tente de posément aligner les chiffres et de mettre sa compétence d’analyste forte, comme il le dit lui-même d’une façon un peu ronflante, "de dix ans d’expérience en analyse de marché dans le jeu vidéo", on ne peut que s’en féliciter.

De la même façon, on apprécie qu’il considère le travail de Gilles Ratier, qui sert généralement de prétexte à un article d’ActuaBD sur le marché du livre en début de chaque année, non plus comme un outil de propagande des grands éditeurs contre "l’autre bande dessinée", mais comme une donnée aussi respectable qu’une autre. Ce qui n’empêche pas Guilbert de revenir de façon prévisible dans les errements de ses petites obsessions habituelles.

La bande dessinée francophone est-elle vraiment en déclin ?
Vincent Montagne (Président de Média-Participations) et Jacques Glénat en mars 2012. Les leaders du marché peuvent se permettre de privilégier le profit plutôt que de courir après une taille critique comme le font leurs outsiders.

Du point de vue de la méthodologie, si l’on apprécie grandement un appui sur des sources diversifiées (Rapport Ratier, études GfK et Ipsos, enquêtes du Ministère de la culture...), on s’étonne que l’auteur n’explique pas les écarts énormes entre les chiffres Ipsos et GfK qui divergent parfois de 15% sur une donnée aussi importante que le nombre d’exemplaires vendus dans l’année ou le chiffre d’affaires annuel : 15% de marge d’erreur, c’est énorme, quand même ! Idem pour l’évolution cumulée du marché qui, entre GfK et Ipsos marque une différence de pas moins de 25 points !

Par ailleurs, les études présentées ignorent les chiffres de ventes à l’étranger : Belgique, Suisse, Canada, etc. qui pèsent traditionnellement 15% dans le CA global du livre avec des variations régionales importantes (notamment pour les auteurs belges en Belgique ou pour Titeuf en Suisse).

Idem pour les ventes dans les circuits de presse ou en Vente par Correspondance. Or, il n’a échappé à personne la multiplication de la diffusion des grands classiques (Tintin, Blake & Mortimer, Lucky Luke, etc.) en supplément des grands quotidiens (Le Figaro, Le Soir de Bruxelles, etc.), en accompagnement de fascicules dédiés (Hachette...), ou en VPC (Tintin, Lucky Luke,... chez Atlas). Ces publications ont parfois un tirage considérable et portent sur la bande dessinée la plus traditionnelle.

La raison d’être essentielle du fonctionnement de l’entreprise, le profit, est également ignorée. Cette étude traduit des parts de marché et si celles-ci, pour certains de ses acteurs, reculent, il n’est pas impossible que cela traduise une volonté de rendement systématique plutôt qu’un développement à tout crin qui est souvent l’apanage des outsiders obligés d’atteindre une taille critique pour être rentables. Ainsi, Fluide Glacial a longtemps été le label le plus rentable du marché, en dépit d’un présence en librairie que l’on aurait pu qualifier de négligeable.

L’auteur se perd aussi en considérations périphériques sans grande importance. S’il a raison de souligner l’impact de l’évolution du coût du papier dans l’augmentation du prix du livre, on doute cependant que son poids dans la structure du prix de vente public (sans doute pas supérieur à 2%) ne soit pas mis en parallèle avec le coût de la diffusion-distribution qui, elle aussi, a augmenté dans la même période.

On a parfois de sérieux doutes sur les chiffres avancés.

Ainsi, l’étude mentionne un Quay d’Orsay [sic] publié par Dupuis [re-sic] (page 65, ligne 13) dont les ventes auraient fait 58.000 exemplaires, tandis que le tome 2 serait tiré à 100.000 exemplaires. Or, nos lecteurs ont pu lire dans ActuaBD un témoignage de son éditeur annonçant d’autres chiffres : «  Nous avions tiré le tome 1 à 25.000 exemplaires et mis en place à 15.000 ex. Nous pensions qu’avec 10.000 exemplaires, la marge était suffisante pour assurer le réassort, lourde erreur ! » Les ventes s’achevant aux alentours de 120.000 exemplaires »...

En réalité, les technologies d’impression actuelles permettent les retirages fréquents à moindre coût, cette notion de premier tirage datant d’un autre temps.

Enfin, l’étude ignore peu ou prou la saisonnalité parfois particulière des best-sellers qui, comme Lucky Luke ou Titeuf, ne paraissent qu’une année sur deux ou, comme c’est le cas pour Astérix, une année sur cinq. Elle a le tort aussi de considérer qu’un best-seller vaut l’autre, l’album anniversaire des 50 ans d’Astérix, par exemple, n’ayant pas la même qualité qu’un Astérix "normal", il s’agit plus là, disons, d’un "accident industriel" qu’une simple érosion d’un classique vieillissant.

Tintin, en dépit de ses 83 ans se défend encore bien en librairie, grâce au film de Spielberg notamment.

Dans le même ordre d’idée, l’étude ignore les phénomènes atypiques, ce que Nassim Nicholas Taleb appelle les "cygnes noirs", c’est à dire le truc que personne n’avait prévu.

Le succès de Persépolis ou encore celui des Simpsons (2 millions d’exemplaires vendus en trois ans, chez Jungle) en sont les parfaits exemples. La même réflexion peut être faite pour le Tintin de Spielberg dont la sortie en salle a démultiplié les ventes de fonds en librairie.

Comme dit Taleb : "Eu égard à cette compréhension erronée des liens de causalité entre politique et actions, il est facile de déclencher des Cygnes Noirs à cause d’un mélange d’ignorance et d’offensivité - comme un enfant jouant au "Petit Chimiste." [3].

La bande dessinée francophone est-elle en déclin ?

Par quel bout prendre ce dossier de quelque 75 pages bourrées de données dont nous vous livrons l’intégralité en complément de notre article ? Tout simplement par sa conclusion, en énonçant les différents enseignements que l’auteur tire de son étude :

- Il constate que si le marché de la BD a progressé ces dernières années, cette progression s’est faite, dit-il, en raison d’une augmentation sensible des prix de vente camouflant une réelle érosion des ventes en volume, en particulier celles des grandes séries classiques best-sellers.

En réalité, cette vieille antienne, que Xavier Guilbert nous ressert chaque année avec application, est sujette à caution car une lecture attentive de l’étude montre qu’elle souffre d’un certain nombre d’insuffisances.

Elle ne s’intéresse pas suffisamment aux données démographiques. Le lectorat vieillissant, son pouvoir d’achat étant plus conséquent, cela explique qu’il puisse absorber l’augmentation du prix du livre et assurer donc la progression du marché.

Un autre phénomène explique l’augmentation des prix : celui des intégrales.
Depuis une dizaine d’années maintenant, les libraires ont peu à peu remplacé les ventes d’albums classiques à l’unité par des intégrales souvent plus intéressantes en terme de rapport prix/unité de lecture. Sortant en fin d’année, ce cadeau idéal pèse de façon conséquente sur la saisonnalité du chiffre d’affaires. Utilisant un fonds amorti depuis des années, elle est une des premières sources de profit des grands éditeurs.

Le renouvèlement de ces classiques dans les bibliothèques familiales -mais aussi les bibliothèques publiques- doit certainement constituer une part substantielle des raisons de cette augmentation des prix moyens de la BD. On pourrait croire que ce prix plus cher est préjudiciable au recrutement des jeunes lecteurs. Mais, précisément, c’est le rôle de la mise en kiosque des grandes séries classiques. C’est pourquoi aussi les séries classiques les moins anciennes (Largo Winch, Tuniques bleues, Petit Spirou, Les Profs...) souffrent de leur côté.

Le tassement des ventes de mangas (structurellement meilleur marché que la BD traditionnelle), en plus de celles déjà repérées par l’auteur, comme l’augmentation de la TVA par exemple, est également un facteur de l’alourdissement du prix public moyen.

La vente des mangas se tasse en France car moins de best-sellers nippons sont disponibles. Dès lors, en grande distribution en particulier, les ventes de la BD se grippent...

On regrette aussi que cette étude ne contextualise pas non plus l’évolution du chiffre d’affaires de la BD dans le marché global du livre. On constaterait peut-être que celle-ci a progressé en librairie générale, au détriment du roman par exemple, dans un secteur où le prix du livre est sensiblement plus élevé qu’un album de BD classique de 48 pages.

- L’étude mentionne que le désengagement des hypermarchés dans le domaine de la bande dessinée a été un facteur déterminant dans le déclin des grandes séries commerciales ces dernières années (XIII, Largo Winch, Petit Spirou...)

C’est assez bien vu, mais elle ne va pas jusqu’au bout du raisonnement.
Elle pourrait expliquer cette désaffection structurelle des hypers (les gens achètent davantage aujourd’hui dans les supermarchés de proximité que dans les très grandes surfaces de plus de 2500 m² ; or, le livre a moins de place dans ce type de point de vente davantage dédié à l’alimentaire) est exogène au produit "bande dessinée".

Ce qui contrebat la vieille antienne de Xavier Guilbert que ce produit est obsolète ou ne serait plus adapté au marché.

Les chiffres du Rapport Ratier sur le nombre de nouveautés publiées chaque année donnent un effet de loupe sur une "suproduction" dont la multiplication du nombre des nouveaux éditeurs (souvent auto-produits) est la principale cause. En fait, ils pèsent peu sur le marché.

En réalité, la difficulté structurelle actuelle des hypers, dont nous avions déjà signalé les "hocquets" en janvier dernier, augmente l’intensité concurrentielle sur les deux autres niveaux : les supermarchés pour les produits "grand public" dont les linéaires se réduisent sensiblement et les libraires qualifiés de "premier niveau", où se placent, soit dit en passant, 80% des nouveautés mises sur le marché.

L’Internet (Amazon, Fnac, etc.), l’auteur ne manque pas de le signaler, pèse désormais 10% de ce marché, au détriment des libraires qui ne peuvent pas offrir le choix d’un catalogue en ligne.

La concentration des gros opérateurs de la bande dessinée (Média-Participations rachetant successivement Lombard, Dargaud puis Dupuis ; Glénat absorbant les catalogues de Vents d’Ouest et d’Albin Michel ; Delcourt contrôlant désormais Soleil...) a également un impact dans le dialogue avec la Grande Distribution.

- Sur la question de la surproduction, l’auteur fait un constat que nous avons déjà établi dans ces colonnes en janvier dernier : ce sont surtout les gros éditeurs et les éditeurs alternatifs (que l’auteur distingue de façon cocasse en "indépendants historiques" et en "nouveaux alternatifs") qui en sont les principaux responsables. Les premiers, selon l’auteur, pour compenser leur déclin ; les seconds parce que le nombre des petits éditeurs s’est démultiplié depuis dix ans.

La BD francophone est-elle en déclin ? Peut être, mais pour des raisons complexes pas forcément liées à son essence, ce qui ne simplifie pas les choses.

On pressent qu’il va va falloir être rapide et souple pour s’adapter au monde de demain. Et penser notre marché pas seulement de façon hexagonale, mais dans une concurrence mondialisée.

Rappelons-nous ce que disait Moebius en 2006, en appelant à une "exception culturelle" de la BD franco-belge : « Nous sommes très ouverts aux autres, le succès des mangas en atteste. Quelque part, c’est une force et une preuve de notre capacité à assimiler toutes les formes de culture. Mais c’est aussi une faiblesse si nous faisons tout rentrer sans plus rien faire sortir. Quand Chirac part en mission économique en Inde ou en Chine, il n’emmène aucun éditeur de BD. La BD n’est pas intégrée dans la pensée commerciale et culturelle, c’est un trou noir. Les Japonais, tout au contraire, ont développé à fond la logique industrielle de l’édition. Les auteurs doivent être au service de cette conquête économique... »

Moebius, reviens, ta sagesse nous manque !

Lire l’étude sur le site Du 9

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Photos : D. pasamonik (L’Agence BD)

[1Paul Valéry, Variété 1, Gallimard, collection blanche, Paris, 1924.

[2Idem.

[3Nassim Nicholas Taleb, Le Cygne noir : La puissance de l’imprévisible, Les Belles Lettres, Paris 2001, page 13.

 
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24 Messages :
  • La bande dessinée francophone est-elle vraiment en déclin ?
    30 avril 2012 13:28, par Gerald Auclin

    "En réalité, les technologies d’impression actuelles permettent les retirages fréquents à moindre coût, cette notion de premier tirage datant d’un autre temps."

    Vous faîtes un amalgame. Ceci ne concerne en rien les locomotives de l’édition (et à vrai dire 99,99% des BD imprimées). L’impression numérique, c’est quelques centaines d’exemplaires. C’est donc plutôt destiné à des œuvres commercialement difficiles (rééditions de BD peu connues ou BD d’avant-garde).

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 30 avril 2012 à  13:42 :

      Mon cher Gérald, je ne fais pas d’amalgame. Je ne parle pas ici de BD numérique. Renseignez-vous, les machines permettent aujourd’hui des retirages plus avantageux en terme de prix de revient qu’avant, certaines anciennes pratiques (photogravure,films, plaques...) ayant disparu avec les nouveaux procédés d’impression. Il est plus avantageux de réimprimer que de stocker, voici ce que je veux dire.

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      • Répondu par Gerald Auclin le 30 avril 2012 à  22:15 :

        Au temps pour moi.

        Mais s’il est vrai que la disparition de la photogravure (et non des plaques qui existent toujours mais sont crées directement par une machine depuis un fichier informatique) a fait baisser les coûts d’impression, cette baisse est tout de même relative. La fabrication des plaques représente un coût fixe qui reste important.

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  • Par transitivité, le lectorat vieillissant, son pouvoir d’achat étant plus conséquent,

    Est-ce vraiment une réalité ? Personnellement je n’ai jamais été aussi vieux mais surtout jamais aussi pauvre.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 30 avril 2012 à  16:03 :

      Il n’est pas difficile d’imaginer que acheteurs de BD de 25-50 ans ont plus de pouvoir d’achat que les 0-25 ans.

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      • Répondu le 1er mai 2012 à  22:25 :

        il a des gosses, un crédit pour la maison et pas mal d’autres priorités qui font passer la bande dessinée plus loin dans sa pyramide des frais et loisirs

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  • "entre 2000 et 2010, en effet, si le segment des 20-59 ans est restée relativement stable (54 millions d’individus sur une population de 65 millions d’habitants), celle des 0-19 ans a perdu près de 3 millions d’unités entre 2000 et 2010 ! (Cf. Démographie de la France sur Wikipedia.)"

    Après vérification sur le site dont vous donnez le lien, les chiffres que vous donnez sont faux. La population des 0-19 ans a baissé de 1 pour cent, mais comme la population a augmenté de 4 millions d’habitants entre 2000 et 2010, le nombre de lecteur de 0-19 ans a augmenté de presque 400 000 lecteurs (et non baissé de 3 millions). C’est comme pour le nombre d’élèves qui augmente dans les écoles alors que la population vieilli (mais s’accroit aussi). CQFD

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er mai 2012 à  12:12 :

      Vous avez raison. Du coup mon argument tombe. Bravo pour votre sagacité ! Je l’ai supprimé de l’article pour ne pas y laisser d’erreur. Le vieillissement de la population est quand même un facteur pertinent pour expliquer l’évolution du marché vers une évolution des prix.

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  • Cher M. Pasamonik, vous seriez-vous trouvé une nouvelle tête de Turc ? Votre article, outre de nombreuses saillies de mauvaise foi (mais légitimes sur un site se voulant polémique) comporte quelques interprétations erronées et une assertion tout simplement fausse concernant la prétendue baisse du nombre de moins de dix-neuf en France.

    Les failles que vous signalez au début (circuits de ventes parallèles, étranger) sont intéressantes et je trouve dommage que Guibert ne s’y attaque pas alors qu’il le pourrait sûrement. Cela dit, comme il compare des chiffres émanant d’une même source sur plusieurs années, et comportant toujours les mêmes failles, cela ne permet pas d’invalider les tendances dégagées.

    La raison d’être essentielle du fonctionnement de l’entreprise, le profit, est également ignorée. Cette étude traduit des parts de marché et si celles-ci, pour certains de ses acteurs, reculent, il n’est pas impossible que cela traduise une volonté de rendement systématique plutôt qu’un développement à tout crin qui est souvent l’apanage des outsiders obligés d’atteindre une taille critique pour être rentables.

    Pour les entreprises françaises, ces données sont de toute façon facile à trouver sur des sites spécialisés comme societe.com (sans la ventilation précise des activités au sein des groupes évidemment). Ainsi, on remarque que le profit d’AUDIE est aujourd’hui extrêmement faible.

    Enfin, l’étude ignore peu ou prou la saisonnalité parfois particulière des best-sellers qui, comme Lucky Luke ou Titeuf, ne paraissent qu’une année sur deux ou, comme c’est le cas pour Astérix, une année sur cinq.

    Absolument pas. Ainsi, p. 29 et 30, Guibert n’utilise les données annuelles que pour les séries ayant une sortie en 2010 et en 2011, se basant ensuite sur l’ancienneté des albums (N-1, N-2, N-3, etc.).

    Dans les « numérologies » précédentes, Guibert avait d’ailleurs toujours raisonné en ces termes.

    Ainsi, l’étude mentionne un Quay d’Orsay [sic] publié par Dupuis [re-sic] (page 65, ligne 13) dont les ventes auraient fait 58.000 exemplaires, tandis que le tome 2 serait tiré à 100.000 exemplaires. Or, nos lecteurs ont pu lire dans ActuaBD un témoignage de son éditeur annonçant d’autres chiffres

    Guibert s’intéresse aux chiffres de ventes de 2011. Il faut comprendre qu’en 2011, il y a encore 58.000 exemplaires de Quai d’Orsay qui se sont vendus, ce qui n’est aucunement incohérent avec les chiffres avancés dans votre interview.

    Par ailleurs, le jeu du « [sic] » est un peu facile pour quelqu’un qui écrit « renouvèlement » (alors que dans le reste du site c’est généralement l’orthographe d’avant la réforme de 1990 qui est utilisée) ou « hocquets » (qui sera peut-être dans la prochaine réforme orthographique mais sort de nulle part pour le moment ^^). Mais cela est bas, et d’ailleurs, on trouvera sûrement de telles coquilles dans mon texte.

    entre 2000 et 2010, en effet, si le segment des 20-59 ans est restée relativement stable (54 millions d’individus sur une population de 65 millions d’habitants), celle des 0-19 ans a perdu près de 3 millions d’unités entre 2000 et 2010 ! (Cf. Démographie de la France sur Wikipedia.)

    Relisez la page Wikipédia : vous confondez chiffres relatifs et absolus, pourcentage et millions, et même 1990 et 2000 !

    En 2000 comme en 2010, les 20-59 ans formaient environ 54% de la population métropolitaine. Entre ces mêmes dates, les 0-19 ans sont passés de 25,6 à 24,6% de cette population. Mais dans le même temps, la population métropolitaine a augmenté de plus de quatre millions de personnes.

    Ainsi, le nombre de 0-19 ans est passé en Métropole de 15,05 millions à 15,44 millions, soit une hausse de 400.000 enfants et adolescents... On est très très loin de votre décroissance de trois millions ! Et si l’ont ajoute l’Outre-mer (plus fécond) et les Français de l’étranger, la hausse est encore plus marquée. Je crains vos trois paragraphes consacrés à ces données soient donc à supprimer...

    Depuis une dizaine d’années maintenant, les libraires ont peu à peu remplacé les ventes d’albums classiques à l’unité par des intégrales souvent plus intéressantes en terme de rapport prix/unité de lecture. Sortant en fin d’année, ce cadeau idéal pèse de façon conséquente sur la saisonnalité du chiffre d’affaires. Utilisant un fonds amorti depuis des années, elle est une des premières sources de profit des grands éditeurs.

    Cet argument est intéressant et aurait dû en effet être pris en compte par Guibert. Mais les vente de ces albums sont-elles si élevées ? Et nier la hausse du coût des albums standard (dans mon souvenir 49 francs soit de 7,47€ pour un Spirou avant l’euro ; 10,02€ aujourd’hui : 34% de hausse) est-il raisonnable ?

    Le tassement des ventes de mangas (structurellement meilleur marché que la BD traditionnelle), en plus de celles déjà repérées par l’auteur, comme l’augmentation de la TVA par exemple, est également un facteur de l’alourdissement du prix public moyen.

    La dernière année de hausse de la croissance du secteur manga date de 2006, la hausse de 20% du prix moyen des bandes dessinées non-asiatiques est comptée à partir de 2005. Ce n’est donc pas un facteur qui paraît particulièrement pertinent.

    On regrette aussi que cette étude ne contextualise pas non plus l’évolution du chiffre d’affaires de la BD dans le marché global du livre. On constaterait peut-être que celle-ci a progressé en librairie générale, au détriment du roman par exemple, dans un secteur où le prix du livre est sensiblement plus élevé qu’un album de BD classique de 48 pages.

    De 2005 à 2011, Guibert note une hausse de 6% ou 9% en valeur selon les instituts mais une baisse de 5% ou 9% en volume.

    Selon les chiffres-clés du livre (ministère de la Culture) les nouveautés sont passées entre les mêmes dates de 53492 à 70109 (+31%), et de 2006 à 2010, le CA global des éditeurs pour les ventes de livres est passé de 2672 M€ à 2707 M€ (+1%) et les ventes hors fascicules de 418,7 millions à 439,6 millions (+5%). Je n’ai pas trouvé de chiffres détaillés pour les romans, hélas.

    Il semblerait donc que les éditeurs de bande dessinées, dans un marché où le volume augmente plus que le CA, aient réussi à trouver un modèle où le CA augmente alors que le volume diminue, ce qui est, d’un point de vue économique, intelligent.

    Dans la fin de l’article, vous ne faites que signaler votre accord avec les analyses de Guibert. Finalement, vos constats comme vos interprétations ne semblent différer que peu !

    Répondre à ce message

    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er mai 2012 à  13:38 :

      Cher M. Pasamonik, vous seriez-vous trouvé une nouvelle tête de Turc ? Votre article, outre de nombreuses saillies de mauvaise foi (mais légitimes sur un site se voulant polémique) comporte quelques interprétations erronées et une assertion tout simplement fausse concernant la prétendue baisse du nombre de moins de dix-neuf en France.

      Cher Monsieur Rannou. Non, je n’ai pas de tête de turc, et j’aime bien les Turcs, comme vous le savez peut-être.

      Il se fait que cette étude est assez caractéristique d’un discours sur la BD qui consiste à opposer la BD "indépendanto-alternative" de gens-qui-sont-des-vrais-éditeurs à une BD de "publieurs" d’autant plus mauvaise qu’elle sentirait le sapin. Une sorte de défense de la BD "de souche" en quelque sorte.

      Permettez que j’exerce mon esprit critique, de toute bonne foi, contrairement à ce que vous prétendez.

      Quant aux erreurs, j’en fais, et je le confesse. Elles sont là pour être corrigées. Pourquoi me refusez-vous un esprit critique que vous exercez vous-même. Si M. Guilbert m’a envoyé son étude c’est parce qu’il veut qu’on la communique, ce que nous avons fait, et que nous ouvrions le débat, ce que nous faisons ici.

      Les failles que vous signalez au début (circuits de ventes parallèles, étranger) sont intéressantes et je trouve dommage que Guibert ne s’y attaque pas alors qu’il le pourrait sûrement. Cela dit, comme il compare des chiffres émanant d’une même source sur plusieurs années, et comportant toujours les mêmes failles, cela ne permet pas d’invalider les tendances dégagées.

      Vous avez parfaitement raison, et j’ajoute ceci : Pourquoi n’y a-t-il pas un Observatoire économique que j’appelle de mes vœux depuis 1993 et pourquoi MM. Ratier et Guilbert ne sont pas payés pour ce travail considérable. Les éditeurs, avec le soutien des pouvoirs publics, devrait pouvoir mettre en place ce type d’organisme.

      Pour les entreprises françaises, ces données sont de toute façon facile à trouver sur des sites spécialisés comme societe.com (sans la ventilation précise des activités au sein des groupes évidemment). Ainsi, on remarque que le profit d’AUDIE est aujourd’hui extrêmement faible.

      Vous êtes bien naïf. Tous les chiffres ne sont pas publiés et sont souvent noyés dans un bilan qui remonte diverses sources de profits : distribution, ventes de droit, revenus financiers, etc.

      Absolument pas. Ainsi, p. 29 et 30, Guibert n’utilise les données annuelles que pour les séries ayant une sortie en 2010 et en 2011, se basant ensuite sur l’ancienneté des albums (N-1, N-2, N-3, etc.).

      Sauf que dans l’exemple donné ne figurent ni Astérix, ni Lucky Luke et que ces tirages sont basés sur les chiffres de Gilles Ratier qui sont des tirages déclaratifs dont un éditeur dans l’étude déclare qu’ils sont en général faux.

      Dès lors, l’analyse du déclin des tirages est inopérante (puisque la base est douteuse), même si je ne conteste pas qu’elle est possible.

      C’est un peu le problème de cette étude, c’est qu’elle agglomère des données à la fiabilité douteuse, entre les écarts des sondeurs et les déclarations gonflées par les éditeurs.

      Ainsi, l’étude mentionne un Quay d’Orsay [sic] publié par Dupuis [re-sic] (page 65, ligne 13) dont les ventes auraient fait 58.000 exemplaires, tandis que le tome 2 serait tiré à 100.000 exemplaires. Or, nos lecteurs ont pu lire dans ActuaBD un témoignage de son éditeur annonçant d’autres chiffres

      Guibert s’intéresse aux chiffres de ventes de 2011. Il faut comprendre qu’en 2011, il y a encore 58.000 exemplaires de Quai d’Orsay qui se sont vendus, ce qui n’est aucunement incohérent avec les chiffres avancés dans votre interview.

      Sauf que le "tirage initial" n’est pas mentionné et que celui-ci, comme d’habitude, est déclaratif. Ce tableau n’explique pas que le T2 de Quai d’Orsay est paru en fin d’année et que, dès lors, il est normal que tout ne soit pas vendu. Je voulais aussi dire qu’aujourd’hui, les éditeurs réimpriment plutôt que de mettre en place tout le tirage. Ils tentent -surtout quand ils sont, comme c’est le cas pour Dargaud, maîtres de leur diffusion-distribution- de maîtriser les flux de retour.

      Par ailleurs, le jeu du « [sic] » est un peu facile pour quelqu’un qui écrit « renouvèlement » (alors que dans le reste du site c’est généralement l’orthographe d’avant la réforme de 1990 qui est utilisée) ou « hocquets » (qui sera peut-être dans la prochaine réforme orthographique mais sort de nulle part pour le moment ^^). Mais cela est bas, et d’ailleurs, on trouvera sûrement de telles coquilles dans mon texte.

      Oh, mais on peut toujours s’amuser quand un expert se trompe ! Vous ne le faites pas, vous ? Attribuer "Quay d’Orsay" à "Dupuis", c’est de la bonne ironie.

      Relisez la page Wikipédia : vous confondez chiffres relatifs et absolus, pourcentage et millions, et même 1990 et 2000 !

      Vous avez raison sur ce point, à votre tour de rire !

      Et nier la hausse du coût des albums standard (dans mon souvenir 49 francs soit de 7,47€ pour un Spirou avant l’euro ; 10,02€ aujourd’hui : 34% de hausse) est-il raisonnable ?

      Je ne le nie pas, mais qu’en est-il de l’évolution parallèle du coût de la vie au global ? Il semblerait qu’il soit de 8% pour le SMIC si j’en crois l’INSEE. Ceci tempère votre assertion. Ma critique porte justement sur le manque de contextualisation de ces chiffres.

      "Le tassement des ventes de mangas (structurellement meilleur marché que la BD traditionnelle), en plus de celles déjà repérées par l’auteur, comme l’augmentation de la TVA par exemple, est également un facteur de l’alourdissement du prix public moyen."

      La dernière année de hausse de la croissance du secteur manga date de 2006, la hausse de 20% du prix moyen des bandes dessinées non-asiatiques est comptée à partir de 2005. Ce n’est donc pas un facteur qui paraît particulièrement pertinent.

      Vous ne pouvez pas nier que le prix de vente des mangas fait baisser le prix de vente moyen de la BD. La question est : qui achète un Portugal à 35 euros ? Il y a pourtant 50.000 acheteurs en face qui n’ont pas été rebutés par ce prix.

      De 2005 à 2011, Guibert note une hausse de 6% ou 9% en valeur selon les instituts mais une baisse de 5% ou 9% en volume.

      Ces chiffres ne sont pas monstrueux. Rien à voir avec certaines dégringolades comme dans le secteur du jeu vidéo. On doit les mettre en parallèle avec le déclin supposé des grandes séries classiques. Qui maintient la BD au niveau ? La surproduction ?

      Selon les chiffres-clés du livre (ministère de la Culture) les nouveautés sont passées entre les mêmes dates de 53492 à 70109 (+31%), et de 2006 à 2010, le CA global des éditeurs pour les ventes de livres est passé de 2672 M€ à 2707 M€ (+1%) et les ventes hors fascicules de 418,7 millions à 439,6 millions (+5%). Je n’ai pas trouvé de chiffres détaillés pour les romans, hélas.

      On voit donc bien un phénomène comparable sur l"ensemble du marché du livre : CA stagnant et production de titres en hausse. Je constate que Guilbert, dans sa conclusion (P.72), ne tranche pas sur la question de la "crise". Pour lui, elle est "en suspens".

      Il semblerait donc que les éditeurs de bande dessinées, dans un marché où le volume augmente plus que le CA, aient réussi à trouver un modèle où le CA augmente alors que le volume diminue, ce qui est, d’un point de vue économique, intelligent.

      Certes, mais il faut voir tout cela sur le long terme. Il y a une vraie tension entre les éditeurs et les auteurs aujourd’hui, beaucoup de projets sont bloqués, cela va sûrement avoir un impact.

      Dans la fin de l’article, vous ne faites que signaler votre accord avec les analyses de Guibert. Finalement, vos constats comme vos interprétations ne semblent différer que peu !

      Je suis surtout frustré de voir qu’il n’y a pas d’information supplémentaire pertinente.

      Je ne suis pas convaincu par le déclin des grandes séries commerciales : Lucky Luke, Blake & Mortimer, XIII, Thorgal... D’autant que les éditeurs s’adaptent et renforcent leurs positions (Spin-of XIII, Thorgal, Spirou etc.). De nouveaux succès apparaissent : Zep fait quand même des gros scores avec Happy, Blain fait une percée avec Quai d’Orsay, Glénat cartonne avec One Peace, Dupuis fait des beaux scores avec Portugal, Delcourt avec les Légendaires.

      Seuls les alternatifs font grise mine mais ils doivent bien se remettre de la faillite du Comptoir des Indépendants.

      Je ne suis d’accord ni avec Gilles Ratier, ni avec Xavier Guilbert sur la notion de crise et/ou de surproduction. Je pense que la BD franco-belge est dans uen passe délicate mais qu’elle a tout les moyens d’en sortir, mais je constate aussi qu’il y a des problèmes structurels qui font que la période est particulièrement ardue pour les auteurs, les libraires, et... les éditeurs qui ne savent plus où donner de la tête. Nous sommes dans une période charnière où il est difficile d’y voir clair.

      Il est bien, dès lors, que des études comme celles de MM. Ratier et Guilbert fasse l’objet de débat, chacun le faisant avec son style à son quant à soi.

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      • Répondu par G. Rannou le 1er mai 2012 à  18:36 :

        Merci pour votre réponse et vos précisions.

        Je maintiens que le ton agressif systématique de ce genre d’article qui par ailleurs soulève nombre de questions intéressantes et de failles problématiques est un peu dommage. Mais ce n’est qu’un avis de lecteur, j’imagine que d’autres y trouve leur compte.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er mai 2012 à  18:53 :

          Je maintiens pour ma part que "ce genre d’article" n’est en aucun cas agressif et certainement pas de façon systématique.

          Il est curieux que l’on m’attribue ce genre de qualificatif. Les gens auxquels on m’oppose (pour ma part, je ne m’oppose qu’aux idées) sont sans doute des rosières ? Tssss. Comme dit plus haut, vous êtes bien naïf.

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  • La BD francophone est-elle en déclin ?
    Bien sûr que la BD francophone est en déclin particulièrement, la bd Belge.
    Tous les grands maîtres sont morts et leurs élèves quand il s’en trouve sont allé voir ailleurs.
    On vit sur notre capital mais il n’y a plus de renouvellement, plus aucune bd fraîche sortie tout droit de la planche à dessin d’un jeune auteur de la trempe d’un Franquin .
    Quel est l’âge moyen des auteurs actuels de BD ?
    Ils font tous dans la septantaine sinon pire !
    Comme le prouve cette vieillerie de « Bravo les Brother » , une histoire désuète et poussiéreuse datant de 1966, soit d’il y a plus de quarante ans que l’on tente de faire semblant de découvrir comme une nouveauté géniale de Franquin à grand renfort de publicités et d’ajouts inutiles et qui fut en son temps passé quasi inaperçue.
    J’ai encore eu le courage d’acheter un journal de Spirou ce mercredi et j’ai été confronté a un tas d’horreurs si mal dessinées et scénarisées qu’elles rendraient vertes de jalousie les auteurs de « la plus mauvaise bd du monde » et en dehors de quelques vétérans quinquagénaires comme t§j toujours fidèles au poste pour le Petit Spirou , je me demande pourquoi j’ai donné mon argent.
    Tous les auteurs valables sont morts ou passé aux éditions de la concurrence.(Cupidon , Schrameustache etc…)
    Trouvez-moi donc un auteur de BD belge âgé de 23 ans doté du talent d’un Franquin et travaillant pour les éditions Dupuis ou du Lombard … vous pourrez chercher longtemps.
    Bientôt on republiera sans doute un fac similé des aventures de Totor en le présentant comme une nouveauté de Hergé.
    Ou on « redécouvrira » Bécassine ou Rocambole ou Lascaux et demandera à Lucy de venir avec ses silex faire quelques séance de dédicace.
    D’autant plus que l’obstination puérile des auteurs confirmés à emporter leurs personnages dans la tombe ne facilite pas la transmission des acquis et l’éclosion des talents.
    Alors pourquoi s’étonner que les japonais nous bouffent tout crus ?
    Quand on connaît l’âge moyen des dessinateurs de manga, et leur punch et leur inventivité et leur audace et leur production , il ne nous reste plus qu’une chose à faire : Hara kiri

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    • Répondu par Laurent Colonnier le 3 mai 2012 à  22:53 :

      Typiquement un commentaire de vieux con dépassé par son époque et ne voulant pas voir la réalité en face. Il n’y a jamais eu autant de bons auteurs et de bonnes BD (mais, et c’est l’effet de masse, jamais autant de mauvais et mauvaises aussi). Les jeunes auteurs ont bien plus de savoir-faire que leurs ainés au même âge, il n’y a jamais eu autant de diversité dans les thèmes et les traitements.

      Pour vous des auteurs valables ce sont donc Malik et Gos ??? Ca en dit vraiment très long sur votre mauvais goût. La conclusion est que vous n’aimez pas la BD, car qualifier Bravo les Brothers de vieillerie désuète et poussiéreuse et lui préférer la lecture de Cupidon ou le Scrameustache est pitoyable.

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      • Répondu par FLOCON le 4 mai 2012 à  09:03 :

        Je répète, comme le vieux con que je suis, que la BD francophone est "out of africa"et que les japs nous bouffent tout cru !
        Dans vingt ans on parlera du Japon comme la capitale de la bd européenne et plus la Belgique.
        Quel est l’âge de Cauvin, de Van Hamme, de Jidéhem ,etc des vieillards
        Qui est le nouveau Tintin ou le nouveau Spirou de la bd ?
        En ce qui concerne Cupidon et le scrameustache, je n’en suis pas particulièrement fan mais je dénonce seulement l’hémorragie des auteurs qui disparaissent sans succession.
        Si vous refusez de me croire , rendez-vous en 2032, et nous verrons ...

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        • Répondu par Sergio Salma le 4 mai 2012 à  11:12 :

          Je me demande si on ne devrait pas décerner à Monsieur Flocon le prix du commentaire le plus con de toute l’histoire des commentaires d’ActuaBD .

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        • Répondu par Philippe Capart le 4 mai 2012 à  14:20 :

          Chercher dans les canons d’antan les talents d’aujourd’hui est d’une bêtise...Bêtise que font les gros éditeurs et, malheureusement, beaucoup de leurs lecteurs.

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      • Répondu le 6 mai 2012 à  21:43 :

        Peut-être même la bande dessinée franco-belge n’a-t-elle jamais été autant diffusée dans les autres pays !

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    • Répondu par Piet Lastar le 3 mai 2012 à  23:27 :

      Vous cherchez un auteur de la trempe de Franquin...

      Pas le nouveau Leonard de Vinci ? Ni le nouveau Mozart ?

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      • Répondu par FLOCON le 4 mai 2012 à  12:53 :

        Si ces nouveaux auteurs existent où se cachent ils ?
        En attendant, j’ai demandé la naturalisation nipponne.
        Si tu ne peux vaincre ton adversaire , joints toi à lui

        Répondre à ce message

        • Répondu par Framboise le 5 mai 2012 à  03:57 :

          Si ces nouveaux auteurs existent où se cachent ils ?

          Ils existent et ne se cachent pas, mais vous n’avez visiblement ni le niveau de curiosité, ni le niveau intellectuel pour le voir.

          Répondre à ce message

    • Répondu le 4 mai 2012 à  15:06 :

      en tout cas, son lectorat de base est en net décin intellectuel

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    • Répondu par francois d le 5 mai 2012 à  07:12 :

      Trouvez-moi donc un auteur de BD belge âgé de 23 ans doté du talent d’un Franquin et travaillant pour les éditions Dupuis ou du Lombard … vous pourrez chercher longtemps.
      Pourquoi vouloir comparer absolument à Franquin. Est-ce le maître (sic)-étalon du neuvième art ?? Que faisait Franquin à 23 ans ? Il travaillait avec Morris et Will dans l’atelier de Jijé. Il balbutiait sur les premiers Spirou, publiés plus tard dans les Péchés de Jeunesse.... Personnellement, je situe la maturité d’un dessinateur entre ses 30 et 50 ans - avec quelques cas exceptionnels (dont Franquin) qui vont bien au delà des 50 ans. Des auteurs talentueux, il y en a beaucoup dans la bd franco-belge, je vous livre quelques noms reflétant mes goûts personnels et certainement non-exhaustifs d’auteurs qui ont moins de cinquante et ont réalisés de beaux ouvrages ces vingt-cinq dernières années : Alice, Blain, Lepage, Marini, Masbou, Mirallès, Pedrosa, Prugne, Scwartz, Sorel,.... et tant d’autres qui font que, selon moi, non la bd francophone n’est pas en déclin.
      fd

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  • Je ne crois pas que la bande dessinée francophone soit en déclin. L’album, par contre, tel qu’on le concoit sous nos horizons me paraît sujet à questions. Je me suis déjà fait la remarque plusieurs fois : entrant dans une librairie à caractère international -cad présentant une gondole manga, une gondole indé "internationale", une comics, une franco-belge et une autochtone, je suis souvent surpris par l’incongruité de "l’exception" franco-belge. Couvertures cartonnées, en quadri...et prix à l’avenant. Le design de ces couvertures est bien trop souvent à la dérive, complètement déconnecté d’un marché compétitif : des tas de couleurs, un dessin confus pseudo-dynamique et en tel supposé attrayant dans le contenu ; mais formellement peu pensé pour se tailler une place dans une perspective internationale.

    Si on prend les comics par exemple, c’est certain que certaines couvertures vous "arrachent" l’oeil aussi. Y’a pas non plus de grand chefs-d’oeuvre de maquette outre-Atlantique. Mais leur formule d’albums présente un intérêt majeur : couverture souple, transportable et aisémment coincée dans un sac de voyage, maniable dans les transports en commun et prix plus avantageux (dans une revue lue il y a quelque temps quelqu’un avait calculé le poids d’un album francophone -comparant contenu et couverture- et était arrivé à cette conclusion "Marchands de bd, marchands de cartons")Je ne n’évoquerais même pas les mangas, c’est évident que le format lui-même est un atout majeur d’achat.

    C’est peut-être moins la bd francophone qui est en danger -en admettant qu’elle le soit- que le concept franco-belge de l’album cartonné. En tant que consommateur, je choisirais plutôt un album plus cher et mieux pensé comme livre/objet -pour lequel j’économiserais- qu’un produit standard de 60-80 pages quand je peux avoir dans cette même catégorie de divertissement une production semblable plus facile d’usage et au contenu plus copieux, et ce pour le même prix. Ce n’est pas le contenu mais le contenant qui est le problème.

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