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La conclusion magistrale de "Mujirushi" par Naoki Urasawa - Futuropolis

Par Lise LAMARCHE le 29 octobre 2018                      Lien  
Suite et fin de la combine qui vise le Louvre. Un récit très réussi aux personnages bien campés. Des développements inattendus voire farfelus créent néanmoins une intrigue remarquablement solide et cohérente, un vrai plaisir.

Kasumi et son père ont quitté le Japon pour mettre en œuvre une arnaque monumentale censée éponger leurs dettes. Leur objectif est double : ils doivent pénétrer dans le Louvre et subtiliser un tableau de Vermeer, mais aussi déposer dans le musée une étrange pierre ronde qui porte le symbole appelé « le signe des rêves ». À l’origine de cette combine, l’ambigu Iyami rencontré dans le premier tome, un individu peu fiable mais qui semble être leur dernier recours.

La conclusion magistrale de "Mujirushi" par Naoki Urasawa - Futuropolis
Kasumi et son père, qui n’ose plus croire à ses rêves

À Paris, Michel, jeune pompier plein d’idéaux et une gardienne d’immeuble plus toute jeune les prennent sous leur aile. Michel est déterminé à leur venir en aide en souvenir d’une amie japonaise, sans pour autant adhérer au plan farfelu élaboré par Iyami. Le Louvre devient alors le théâtre d’une mise en scène déjantée et réjouissante.

Après avoir suscité notre empathie pour un petit entrepreneur japonais victime du système, des rebondissements cocasses mettent à jour les magouilles entre le monde politique et les grands patrons. Cette dénonciation apporte de la profondeur à l’intrigue, tout en restant dans le ton tragi-comique du récit. En effet, la personnalité politique mise en cause n’est autre que la version féminine et caricaturale de... Donald Trump.

Iyami et le Louvre, du réalisme au farfelu

Rien n’est laissé au hasard dans ce diptyque. Chaque situation et chaque personnage, sans lien apparent entre eux, déclenchent des réactions en chaîne qui conduisent inéluctablement à l’aboutissement de l’intrigue, du grand art.

Les personnages sont toujours aussi attachants et drôles. Iyami se révèle plus ambigu encore que ce que le premier tome laissait paraître, plus fragile aussi, avec une dimension tragique qui le rend même touchant, un comble !

Dans la postface, Naoki Urasawa raconte la genèse de Mujirushi, des notes bienvenues et passionnantes pour éclairer la structure étonnante de cet album à l’intrigue originale et « irrespectueuse » selon les mots de l’auteur. Un régal.

(par Lise LAMARCHE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782754825771

Mujirushi ou Le signe des rêves, par Naoki Urasawa, avec la collaboration de Fujio Productions. Chez Futuropolis.
195 x 265 mm, 136 pages, prix de vente : 20 €.

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