Les caméras braquées sur son visage encore poupon de nouvel écrivain à la mode, Laurent Letignal lance un appel public pour retrouver son père. Trois ans déjà, et cette quête justifie tous les excès, y compris le voyeurisme téléphage. Alors que la critique s’enflamme et que la maman de Laurent -abandonnée par son époux- flotte dans la dépression, l’enquête commence, grâce à un contact qui mène le jeune homme en Algérie.
Avec le trait chaleureux d’Etienne Le Roux, dans la lignée d’un Plessix, et un scénario toujours centré sur la chronique psychologique et familiale, ce deuxième tome maintient un climat à la fois intime et proche des réalités des banlieues et de l’immigration. Parfois on doute de la volonté militante de Brunschwig. L’auteur convainc plus en abordant certains aspects nauséabonds des médias (la récupération d’un personnage encore malléable) et de la politique (ah, ce prix littéraire de "la Place Beauvau" -siège du ministère français de l’intérieur-...)
On devine que le troisième tome mettra la famille Letignal face à sa réalité, et tout l’enjeu du triptyque réside dans une possible réconciliation, à moins que chacun prenne un chemin personnel.
Malgré quelques passages un peu doucereux, La Mémoire dans les poches se fait une petite place à part du côté des BD à fort taux d’humanité.
(par David TAUGIS)
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