Précédemment, nous faisions le point sur les diverses formes de Corto que Cong SA et les éditions Casterman présentaient aux lecteurs. Outre quelques tirages de luxe, la série fétiche d’Hugo Pratt se décline actuellement sur trois modes, comme nous vous l’avions décrit dans un précédent article : Les éditions cartonnées couleurs qui comprennent un reportage photographique ‘moderne’, les catalogues d’aquarelles tels les Périples secrets, et les éditions brochées en noir et blanc.
Si celles-ci avaient déjà profité d’une nouvelle présentation il y a dix ans, on attendait effectivement un nouveau look pour parachever le catalogue des aventures du célèbre gentilhomme de fortune. Depuis quelques semaines, cette nouvelle mouture a été inaugurée par la sortie conjointe de trois titres-phares : La Jeunesse, Les Celtiques et Les Éthiopiques.
Cette nouvelle maquette présente une couverture à rabats, avec la tête du marin en gros plan, une présentation sans doute moins ‘vieillotte’ que la précédente. On y découvre pour chaque album une carte « d’époque » qui situe les lieux de l’action, un petit résumé, ainsi qu’une courte biographie de Pratt accompagnée d’une photo différente de l’auteur.
Quant au contenu proprement dit, les puristes seront heureux de retrouver la pureté du trait d’Hugo Pratt sur un papier tirant sur le crème, dans son découpage originel et présenté dans un plus grand format que la dernière version couleur. Cette dernière avait effectivement subi quelques remontages et coupes, sans doute pour rendre le contenu plus abordable au grand public, mais dont certains choix n’étaient pas des plus heureux.
Mise à part cette nouvelle couverture à rabats, aucune modification importante, ni présence d’introduction comme dans certaines des éditions noires et blanches précédentes. Pourtant, il faut noter la très belle édition de La Jeunesse de Corto Maltese : Dominique Petitfaux, sans doute un des meilleurs experts d’Hugo Pratt, y revient les parcours éditoriaux, artistiques et géographiques du marin, et précise en particulier les circonstances de ce ‘préquel’ russe. S’il l’ignorait, le lecteur pourra ainsi apprendre que Pratt avait envisagé un récit bien plus long, et qu’il l’interrompit en raison d’un désaccord avec le journal qui le prépubliait.
Sont d’ailleurs présentés en fin d’album treize strips originaux qui initient la suite de ce récit. Une mise en bouche frustrante et bien courte, mais dont on ne se lassera pas !
(par Charles-Louis Detournay)
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