La rentrée 2014 de Soleil Manga : de la romance (beaucoup), des petites culottes (un peu)

La liste des suites proposées en cette rentrée 2014 par Soleil Manga est importante [1] et si l’on devait en extraire quelques titres ce serait Cage of Eden le shonen péchu de l’éditeur (sortie le 20 août du tome 7), Prunus Girl le troublant shojo (sortie le 2 septembre du tome 6), Plum le succès ayant inauguré la collection « Pets » (sortie le 17 septembre du tome 3) et Hinganjima (sortie le 17 septembre des tomes 27 et 28), la plus longue série en cours chez Soleil Manga.

Du côté des nouveautés trois titres sont proposés [2], de trois éditeurs japonais différents (Shogakukan, Shueisha et Futabasha) mais qui partagent une particularité au regard des choix habituels de Soleil Manga en matière de stratégie éditoriale : il s’agit de trois séries annoncées en cours (l’une d’elle vient cependant de s’achever) et qui comptent déjà un certain nombre de volumes. Un signe que l’éditeur croit particulièrement en ces titres ?

Tout d’abord He is a beast (sortie le 20 août), un shojo publié au Japon dans le magazine Margaret de Shueisha. Il s’agit de la sixième série de Saki Aikawa [3] qu’édite en France Soleil Manga qui poursuit là sa politique auctoriale du côté du shojo, suivant son auteur de Shogakukan à Shueisha.

Dans He is a beast, l’héroïne, Himari, retourne dans sa ville natale avec sa mère qui doit s’y remarier. Elle retrouve dans sa classe, au lycée, un garçon qui la tourmentait enfant et qui se révèle en plus être le fils de son futur beau-père ! Romance avec un bad-boy compliquée par un triangle amoureux au programme.

Nous trouvons ensuite un josei, s’adressant donc normalement à un lectorat toujours féminin mais un peu plus mature, publié dans le Petit comic de Shogakukan (magazine dans lequel on trouvait Room Paradise de Aya Oda ) : Plus question de fuir de Kazumi Kazui.

Romance encore, mais dans un milieu professionnel : Naho ne parvient pas à trouver du travail et finit par décrocher un stage dans une société de design ; attirée par son patron, elle est cependant freinée par le comportement original et embarrassant de celui-ci.

La dernière nouveauté nous fait radicalement changer de registre – et de cible éditoriale. Avec Yakuza Love Theory (sortie le 17 septembre), étiqueté seinen et publié originellement dans le magazine Manga Action de Futabasha, on est plutôt dans la comédie coquine humoristique. Le manga vient de s’achever au Japon et comptera cinq volumes.

Un jeune homme qui ne parvient pas à aborder les filles se voit aider par un fantôme, à l’allure de yakuza, qui lui confie un guide de séduction qu’il a lui-même rédigé ! Avec une contrainte tout de même : il lui faut trouver une copine d’ici un an sous peine de voir la lignée de sa famille s’éteindre avec lui !

Les couvertures des volumes 2, 3 et 4 de Yakuza Love Theory

A priori les pseudo manuels de séduction ont la côte chez Soleil Manga puisque sortira le 22 octobre, sur le même thème du loser apprenti tombeur, Love Instruction - How to become a seductor. À noter que le même jour paraîtra également, dans un registre assez semblable, le deuxième volume de l’étonnant Prison School.

Un autre romance débutera cependant le même mois, potentiellement dotée d’une portée réflexive puisque les protagonistes de Mangaka and editor in love seront, comme le titre l’indique, mangaka et responsable éditorial (sortie le 8 octobre).

En fin de compte, on s’aperçoit que le curseur oscille chez Soleil Manga entre deux tendances diamétralement opposées : d’une part la tendre romance à destination des jeunes filles (majoritaire dans le catalogue) et d’autre part la comédie coquine visant un public masculin, adolescent ou jeune adulte (plus discrète dans le catalogue). Un réjouissant éclectisme.

Pages couleur d’ouverture de Yakuza Love Theory : on est tout de suite dans le sujet

© Keiya Mizuno / Masaki Satou / Futabasha