Quand son fils lui annonce sa visite, Miriam Katin est aux anges. Non seulement il arrive à New-York, mais avec sa jolie fiancée à ses côtés. Une vraie fête. Mais dès les premiers jours, son Ilan chéri avance une demande périlleuse : utiliser les origines hongroises de sa mère pour en obtenir la nationalité et un statut d’Européen. Pour au final, s’installer à Berlin avec sa dulcinée. C’est la tempête dans le crâne de Miriam tant l’Allemagne la ramène au souvenir du nazisme, régime qu’elle a fui enfant. Tandis qu’avec son mari, la dessinatrice tente de lutter contre ses traumatismes, elle ne se doute pas que non seulement elle ira bien à Berlin, mais qu’elle recommencera !
L’ouverture de l’album annonce la couleur : Miriam Katin tourne autour du pot. Papillonne à propos de sa vie de new-yorkaise, de la musique jouée par son mari. Dès ce moment, son imagination sert autant les scènes du quotidien que ses fantasmes tragi-comiques. En n’utilisant jamais de contours, ses dessins s’épanouissent dans une belle diversité. Elle-même se met à nu, au propre comme au figuré, illustrant au plus près toutes ses émotions.
Les passages berlinois offrent des scènes dignes de Woody Allen, et les échanges avec les proches, fils et mari en tête, de jolis moments intimes. Un superbe voyage qui évoque autant la judéité que les relations mère-fils, New-York que Berlin, la vieillesse, l’art et même notre petit monde de la BD. Une manière très gracieuse de mettre en scène la réconciliation.
(par David TAUGIS)
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