Jean Van Hamme n’a pas perdu la main. On ne lâche pas une seconde l’attention sur ce thriller haletant où il manie des ficelles en forme de câbles en acier, tant elles continuent d’être efficaces en dépit d’un usage éculé.
La recette est simple : on fait converger vers l’héroïne tous les salauds de la terre qui, en dépit d’une protection très habile du MI5, les services secrets anglais, arrivent quand même à approcher sa retraite et celle de son pote un peu naïf qui, précisons-le, n’est pas son amant. Grillée, elle doit reprendre la suite. Le récit reprend son cheminement, comme Sisyphe au pied de la montagne...
Van Hamme connaît les ingrédients d’une potion magique scénaristique réussie : une caractérisation des personnages parfaitement profilée, des arguments imparables avec quelques marques qui claquent : MI5, CIA, FSB, DCRI..., un décor familier bien qu’exotique (quelque chose comme le château de L’Île noire), de la classe (smoking recommandé), de l’action, et des dialogues en coup de poing où l’humour est omniprésent. Il y ajoute, on suppose, un homard, "pour le goût"...
De son côté, Philippe Aymond se montre à la hauteur de ce savoir-faire, plutôt bien servi par les couleurs de Sébastien Gérard. Moins virtuose que Philippe Francq, il restitue avec la même aisance les rives de la Moskovacomme les guest-houses de la campagne anglaise, les pompes à essence que les châteaux médiévaux. Un travail sans faille mais qui manque peut-être parfois de brio.
Un bon album, une fois de plus, à ranger aux côtés des meilleurs épisodes de XIII ou de Largo Winch.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion