Les traits tirés mais soulagé, Philippe Duvanel se montrait satisfait de la sixième édition du festival BD-FIL. Ses expos avaient été plébiscitées : « Le Portrait dessiné de Zep » au Mudac et l’expo « Tchô » avec leur côté ludique, « Black is Beautiful » sur le noir et blanc dans la BD avec son aspect didactique et ses morceaux de bravoure exposant des originaux de Milton Caniff, Pratt, Crepax et Breccia, les expositions monographiques de Etienne Lécroart avec ses planches à la découpe, les gouaches fluides et colorées de Manuele Fior, Tom Tirabosco et sa bichromie charbonneuse ou encore les installations des jeunes artistes autour du thème Waterproof.
Noyé de lumière, avec sa grand tente blanche sur la place de la Riponne, le festival avait des petits airs d’Angoulême des Alpes, mais un Angoulême des débuts, où l’on ne se trouvait pas encore écrasé par le public et finalement beaucoup plus disponible pour la découverte. Certes, les files de chasseurs de dédicaces étaient là, répondant à la présence de quelques 80 auteurs, de Zep à Arthur de Pins, de Yoann & Vehlman venus présenter leur album de Spirou à Aude Picault mais cela demeure bon enfant, dans cette gentillesse accueillante caractéristique des Lausannois.
Je n’ai pas pu suivre le débat sur le numérique –« l’OGM de la BD » ai-je entendu dire- animé par Pouria Amirshahi du Centre National de la Bande Dessinée d’Angoulême avec les auteurs Boulet, Thomas Cadène, le créateur des Autres gens, l’éditeur Philippe Ostermann (Dargaud) et Claudia Zimmer (Ave !Comics) mais les échos que j’ai pu en avoir est qu’il avait été relativement posé, l’impression générale étant que, maintenant, le numérique commence à faire « moins peur », même si l’avenir qui se dessine est encore incertain.
« La Nuit des héros » a également fait le plein, tout autant que les bistrots qui bordaient le festival. On remarquera néanmoins cette année la présence des responsables éditoriaux de Dargaud, du Lombard, de Gallimard, mais aussi Jacques Glénat et Guy Delcourt.
Bref, une étape sympathique où l’on a pu accrocher quelques rayons de soleil bienvenus avant les pluies de l’automne.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Le festival se termine dimanche soir.
Reportage photographique : D. Pasamonik