Sans son masque professionnel, c’est un passant parisien tout à fait anonyme. Avec son attirail de bourreau, il tranche les têtes et transperce les tuniques avec une efficacité sans pareil. Mais l’exécuteur a des états d’âme. Il se souvient de son maître, celui qui l’a initié, lui a tout appris. Il gamberge également à propos de ce nouvel adversaire, accoutré comme un bouffon bondissant, qui semble, tout comme lui, doté de moyens au-delà des simples compétences physiques... Aurait-il LE don, mais en plus développé ? Tandis que les donneurs d’ordre augmentent leur pression, le bourreau ne cesse de se questionner : passé, avenir, apprenti à trouver... Et tout cela dans une grande solitude.
Si ce premier volume sort un peu du lot, c’est grâce à une voix off qui tient le personnage du début à la fin. Une ambiance intimiste s’installe, bousculée par les habituels duels à l’épée, et un fond fantastique censé prendre le lecteur par la main vers la suite.
Autre élément séduisant, les flashbacks relatant les années d’apprentissage du bourreau, qui retrouve alors une humanité forçant l’empathie. Nous voilà donc cernés par les questions existentielles en habit de férocité médiévale : justice, amitié, forces occultes... Et Dieu dans tout ça ?
(par David TAUGIS)
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