Hertzko Haft était un lion. Né le 28 juillet 1925 dans la petite ville polonaise de Bełchatów, il est arrêté et déporté par les Nazis en 1940 alors qu’il tentait de faire évader son frère. Séparé de sa famille et de son amour de jeunesse, c’est en prison qu’il se découvre un talent pour la boxe. Un don qui l’aidera à survivre à l’enfer des camps de concentration.
Après la Libération, ayant perdu quasiment toute sa famille durant la guerre, Hertzko émigre aux États Unis sous le nom d’Arry "Herschel" Haft dans le but de retrouver sa fiancée. Il y entame une carrière de boxeur professionnel dans le secret espoir qu’elle entende parler de lui.
Après la publication du remarqué Castro en 2012, dans la même collection, l’auteur allemand Reinhard Kleist adapte le roman d’Alan Scott Haft "Un jour, je raconterai tout", inspiré de la vie de son propre père.
Avec le Boxeur, Kleist nous livre une œuvre puissante, magnifiée par son dessin en noir et blanc, qui vous fait immédiatement plonger au cœur d’une des heures les plus sombres de l’histoire européenne. Pour survivre à l’enfer, tous les moyens sont bons ! L’Homme redevient alors animal pour échapper à son destin funeste.
Aussi incroyable qu’elle soit, l’histoire de Hertzko Haft n’est pas un cas isolé. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux sportifs juifs ont dû distraire les soldats nazis dans le mince espoir de survivre. C’est aussi un des aspects intéressants de ce roman graphique : un dossier accompagnant le récit de Kleist nous fait découvrir les parcours de boxeurs oubliés mais qui connurent chacun des destins différents, dont certains furent même adapté en roman ou porté à l’écran [1].
Le Boxeur est une œuvre à découvrir absolument !
(par Christian MISSIA DIO)
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