Le Brésil, les villes de Cracovie et de Wrocław, Riad Sattouf, Catel et Scott McCloud... La BD est en vedette au Salon du Livre de Paris 2015

Avec, en quatre jours, 193 000 visiteurs, 50 pays représentés, 1200 éditeurs, 4700 séances de dédicaces, 300 rencontres, plus de 30 000 professionnels, le Salon du Livre de Paris est un rendez-vous incontournable du printemps. Voici en avant-première quelques-unes de ses attractions concernant la bande dessinée :

Le documentaire : Caricaturistes, les fantassins de la liberté

Riad Sattouf, on ne le présente plus : son Arabe du futur (éditions Allary) a remporté, avec raison, le Prix du meilleur album 2014 et continue de caracoler au top des ventes depuis des mois.

Un phénomène de librairie que le Salon du Livre n’a pas voulu ignorer, mettant en vedette l’un des auteurs les plus pertinents de la bande dessinée francophone actuelle. Est-ce là un "effet Persepolis", L’Arabe du futur faisant découvrir un monde qui nous fait peur ? Il est possible que le succès de ce livre repose sur ce malentendu. Il faut parfois cela pour consacrer un grand auteur qui va profiter de cette nouvelle édition du grand événement parisien du livre pour dévoiler la première planche du tome 2 à paraître cette année.

En dépit des critiques,, Plantu continue de surfer sur la tragédie de Charlie Hebdo pour faire un débat intitulé "Droit d’auteur, droit de l’homme" avec... une femme, Nadia Khiari, l’auteure de Willis from Tunis, à l’affiche du documentaire Caricaturistes, fantassins de la démocratie. "À quoi ressemblerait une création sans liberté d’expression ? Un monde sans hommes révoltés, sans esprit de dérision, sans droit d’auteur serait-il un monde en voie d’extinction ? Le droit d’auteur, condition de la vivacité et de la diversité de la création, permet l’indépendance des auteurs et la garantie de l’intégrité de leurs œuvres", tels sont les sujets de réflexion qui vont baliser ce débat.

Le nouvel album de Scott McCloud aux éditions Rue de Sèvres

Catel est cette autre femme qui, dans une conférence sur "nos héros préférés", dévoilera sa "fabrique des personnages" : "Invention, détournement, falsification, adaptation, quelles sont les « recettes » et les mécanismes de la création d’un personnage ? Quel rapport l’auteur entretient-il avec un personnage éphémère ou pérenne, imaginaire ou réel  ?" tel est l’intitulé de cette rencontre publique.

Autre moment fort du Salon du Livre de Paris cette année : la venue de Scott McCloud. L’auteur de L’Art invisible (Delcourt) dialoguera avec Boulet notamment de sa nouvelle production aux éditions Rue de sèvres : Le Sculpteur qui paraît ce mois-ci (nous vous en reparlerons). Son dernier ouvrage raconte l’histoire de David Smith, un jeune artiste qui, grâce à un pacte avec le diable, peut sculpter tout ce qu’il souhaite, à mains nues…

Fabio Moon, dessinateur brésilien invité d’honneur

La bande dessinée brésilienne à l’honneur

Nos lecteurs n’ont pas attendu ce salon pour découvrir la bande dessinée brésilienne, lequel invite cependant, parmi 48 auteurs brésiliens, trois auteurs de BD de qualité :

 Fábio Moon, souvent associé à son frère jumeau Gabriel Bá, auteurs de Daytripper, au jour le jour (Ed. Urban Comics), de Casanova : au service de l’E.M.P.I.R.E (2 vol. chez Urban Comics) et de L’Aliéniste (Urban Comics) et qui publie cette année Deux frères, d’après Milton Hatoum, toujours chez Urban Comics.

 Marcello Quintanilha dont on connaît la série Sept Balles pour Oxford sur un scénario de Jorge Zentner & Montecarlo aux éditions du Lombard et qui publie ce mois-ci Mes chers samedis aux Éditions çà et là.

 S. Lobo dont l’album Copacabana (dessins d’Odyr) est paru chez Warum. Écrivain, scénariste, animateur et éditeur, S. Lobo ne se contente pas d’écrire pour la bande dessinée. Il anime également l’émission "Quadrinhos para Barbados" qui propose en ligne des interviews d’auteurs de bande dessinée du monde entier.

Évidemment, dans le cadre de la délégation polonaise, on peut compter sur la présence de Grzegorz Rosiński et de Marzena Sowa (Marzi).