Immuablement, le petit rituel du bus s’installe : on l’attend, on entre, on achète ou poinçonne son ticket, on en ressort. Sauf que dans « le bus » de Paul Kirchner, l’inattendu grippe cette belle mécanique. Jeux de miroirs, apparitions kafkaïennes, mise en abyme vertigineuse, décor en trompe l’œil,… Rien n’est épargné au quidam en trench coat qui utilise tant bien que mal les transports publics.
« Le bus » se balade le long de la bande d’arrêt d’urgence du réalisme. À dessein, la silhouette du personnage récurrent évoque celle des « hommes aux chapeaux » de René Magritte. En postface, l’auteur rend d’ailleurs hommage aux peintres surréalistes et à la série « La Quatrième dimension » [1] qui l’ont nourri.
Plus de trente ans après leur publication originale, les bandes de Kirchner ont certes pris un petit coup de vieux, mais l’ingéniosité qu’il met à perdre son lecteur dans ses jeux graphiques reste vivifiante.
(par Morgan Di Salvia)
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[1] The Twilight Zone (en version originale) a été créée par Rod Sterling pour la télévision américaine CBS. Elle a été diffusée entre 1959 et 1964.
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