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Le Centre culturel chinois de Bruxelles : quand la Chine s’invite au pays de Tintin

Par Christian MISSIA DIO le 12 mai 2017                      Lien  
Le China Cultural Center de Bruxelles propose durant ce mois de mai une magnifique expo itinérante consacrée aux mythes revisités par des artistes peintres et illustrateurs chinois. Première escale européenne.

C’est dans la rue Philippe Le Bon, dans le Quartier européen de Bruxelles, que le rendez-vous avait eu lieu. Devant un public nombreux, des musiciens interprètent un classique de la musique chinoise. Nous sommes au China cultural center.

Le Centre culturel chinois de Bruxelles : quand la Chine s'invite au pays de Tintin
Photo : Christian Missia Dio

Inauguré le 16 septembre 2015 en présence du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge Didier Reynders et de la vice-Première ministre chinoise Liu Yandong, le China cultural center accueille tous les amoureux ou curieux de la culture de l’Empire du Milieu. En plus des nombreuses expos programmées toute l’année, ce centre culturel propose également des séminaires (ex : “Gouvernance et réformes : la Chine et l’Europe face à face” en novembre dernier), des événements tels que la célébration du nouvel an chinois, des concerts, du théâtre ou encore des cours sur le Qigong de santé, de calligraphie, de Taiji et de langues chinoises.

Conscient de son formidable patrimoine, la culture est devenu au fil des ans pour la Chine, l’un des principaux soft power [1] . Il existe vingt-deux centres culturels chinois tels que celui de Bruxelles à travers le monde.

Dans un entretien accordé à nos confrères de la RTBF (le service public audiovisuel belge francophone), Didier Reynders avait déclaré ceci : “Tintin a visité la Chine et a appris à la connaître. Aujourd’hui, Tintin est de retour en Belgique. Avec ce centre, nous avons l’opportunité de présenter la vraie Chine au peuple belge, de construire un pont qui renforcera encore l’amitié entre nos deux pays”.

Photo : Christian Missia Dio
Photo : Christian Missia Dio
De droite à gauche, les artistes MM. Ding Xiaofang, Zhang Peicheng, Han Shuo et Xi Axing
Photo : GONG Tiegang/Phoenix Times.

La référence au célèbre personnage d’Hergé n’est pas innocente. Depuis le 5 mai et jusqu’au 23 mai, le China cultural center propose une exposition intitulée : “Where the dream begins : Creating the World”. Cet accrochage est la concrétisation d’un important projet culturel réalisé par la Ville de Shanghai : réussir à illustrer l’Histoire de la civilisation chinoise par le biais de réalisations récentes (2016) et résolument contemporaines. Cette expo a aussi pour but de faire découvrir la culture chinoise à la Belgique et à la population européenne en général, par les illustrations sur les mythes anciens chinois, nous explique M. Tan Jianjun, Vice-directeur de la Shanghai Chinese Painting Academy. “La BD chinoise a été un vecteur très important dans la vulgarisation de la culture chinoise traditionnelle. C’est grâce à elle que j’ai pu découvrir notre patrimoine culturel quand j’étais jeune. J’espère qu’à travers notre travail, nous réussirons à pousser les nouvelles générations à s’intéresser à la culture chinoise”.

M. Tan Jianjun, Vice-directeur de la Shanghai Chinese Painting Academy
Photo : Christian Missia Dio
Artiste : Fan Yibin
Pangu créé le nouveau monde
Artiste : Feng Yuan

Au total, dix-sept artistes peintres et illustrateurs chinois trié sur le volet ont participé à cette exhibition. Parmi eux, citons les peintres Xi Axing, Han Suo, Ding Xiaofang et Zhang Peicheng, qui avaient fait le déplacement jusqu’à Bruxelles. L’exposition se compose de soixante-huit illustrations classées en dix-sept collections se distinguant par une technique et un style particulier, propres à leurs auteurs. Les 17 artistes exposés sont issus des quatre coins de la Chine, un pays-continent qui permet de présenter des styles et des identités artistiques contrastées à travers les œuvres présentées.

Parmi le public, plusieurs invités de marque étaient également présent. Parmi eux, citons la Directrice du musée Hergé, Anne Eyberg : “J’ai été très gentiment invité par le Centre culturel chinois qui m’a invité pour le vernissage de l’exposition. Le Centre m’a aussi informé que M. Tan, le président de la Shanghai Chinese Painting Academy souhaitait m’offrir une collection d’ouvrages qui reprenait les illustrations des peintres et illustrateurs exposés ici”, nous informe-t-elle.

M. Ferry Van Vosselen (à droite), président du CBBD et Mme Anne Eyberg (au centre), directrice du Musée Hergé, au milieu d’officiels chinois
Photo : Christian Missia Dio
La Directrice du musée Hergé Anne Eyberg et Philippe Fontaine, spécialiste de l’oeuvre d’Hergé
Photo : Christian Missia Dio

Au-delà des liens qui parcours l’oeuvre d’Hergé avec la Chine, la directrice du musée ne cache pas non plus un intérêt plus stratégique à sa présence à ce vernissage : “Je trouvais qu’il était très logique dans la démarche actuelle du Musée Hergé de marquer notre présence parce que nous sommes en pleine préparation de l’accueil des touristes chinois qui sont de plus en plus nombreux à venir en Belgique. Le musée se prépare à accueillir au mieux ces visiteurs. Nous avons fait traduire notre dépliant, nous sommes aussi occupés à faire traduire l’audio-guide. Nous avons aussi préparé une cornière dans la librairie, surtout pour les visiteurs qui ont très peu de temps, pour qu’ils puissent avoir un coup d’œil sur le musée le plus rapidement possible. Je voyais donc un lien logique dans la démarche actuelle du musée. Évidement, il y a une prolongation de l’amitié historique entre Hergé et la Chine et particulièrement Chang, qui est aussi devenu sur le papier le meilleur ami de Tintin”.

Un intérêt pour la culture chinoise qui est partagé par les deux représentants du Centre Belge de la BD, M. Jean-Claude de la Royère, Commissaire des expositions au CBBD et M. Ferry Van Vosselen, Président du CBBD.

La BD chinoise n’est pas comme chez nous. Le mot manhua englobe beaucoup plus que la simple bande dessinée. C’est le terme que nous traduisons par « BD » mais il englobe aussi le cartoon, l’illustration. Il englobe même le dessin animé et le cinéma. Les Chinois font peu de différences entre les différents genres de narration qui incluent des images. Je ne suis donc pas étonné de voir la BD comme cela, surtout que ce ne sont pas des dessinateurs de BD que nous avons là, ce sont des peintres qui ont été engagé pour ce projet. C’est de la peinture mais qui fait partie du mouvement de la BD en Chine”, nous informe JC de la Royère.

L’intérêt du CBBD se concrétisera bientôt à travers une grande expo, nous explique le Commissaire des expos : “Le scénario de l’expo est écrit et la liste des œuvres que nous devrions avoir est faite. Nous nous sommes rendu en Chine et nous sommes entré en contact avec des collectionneurs de vieilles BD chinoises mais qui possèdent aussi tout un catalogue de BD chinoises contemporaines. Donc actuellement, nous attendons que soit désigné par le Ministère de la culture chinoise, un commissaire chinois qui s’occupera de rassembler toutes les œuvres sur place. Je suis le concepteur de l’expo et j’ai fait un premier choix de 180 livres chinois classiques qui ont de grandes chances d’être exposés chez nous. L’exposition est prévue pour le 14 février 2018, le jour de la Saint Valentin”. Un autre rendez-vous à ne pas manquer, assurément.

Artistes : Zhou Zongkai et Zhou Weicong

Voir en ligne : Visitez le site du China cultural center

(par Christian MISSIA DIO)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

En médaillon : une illustration de Luo Ling

Exposition« Where the dream begins : Creating the World »
Du 5 mai au 23 mai
Centre culturel de Chine à Bruxelles
Rue Philippe Le Bon 2
1000 Bruxelles

Heures d’ouverture
Lundi - Vendredi
9h30 à 18h00 (sauf pour les cours du soir et les Soirées Cinéma)
Fermé les weekends et les jours fériés belges

Téléphone
+32 (0)2 704 40 20

E-mail
info@cccbrussels.be

[1Il s’agit d’un concept déployé à l’international et développé par le professeur américain Joseph Nye et utilisé en relations internationales, que l’on peut traduire en français par la “manière douce” ou le “pouvoir de convaincre”.

 
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