Après avoir disparu des écrans de la NASA à la fin du deuxième tome, l’équipe d’Hélène Freeman s’est retrouvée perdue dans l’infini de l’espace, avec pour seule solution de se plonger en sommeil prolongé. Le réveil est rude pour la jeune femme, qui découvre que 70 ans se sont écoulés, que seul Aleksa semble avoir survécu avec elle et que leur navette spatiale est arrimée à un étrange et gigantesque vaisseau. La plus importante mission d’Hélène Freeman est définitivement en train de tourner au cauchemar !
Comme Hélène et Aleksa, on est perdu à la lecture de ce troisième tome. On supporte les mêmes doutes et l’on se pose exactement les mêmes questions que les deux astronautes. C’est là tout le génie du scénario de Richard Marazano : nous plonger dans cette même incompréhension qui atteint les protagonistes de son récit. Un choix scénaristique qui laisse forcément un sentiment de puzzle inachevé, tant un grand nombre de questions restent sans réponses. Mais il laisse au lecteur la liberté d’élaborer ses propres suppositions quant au pourquoi du comment de cette dérive spatiale vécue par Hélène et ses compagnons.
De son côté, Jean-Michel Ponzio a consolidé son trait et effacé les faiblesses des deux premiers tomes. Les visages de ses personnages souffrent moins des défauts d’expression que l’on avait pu soulever jusqu’ici. Ses planches sont plus que jamais d’une qualité exemplaire et capables encore une fois de nous plonger dans la beauté de l’espace.
Au final, Le Complexe du Chimpanzé aura réussi son pari de nous faire voyager dans l’immensité de l’univers et de mettre en perspective tous les mystères qui illuminent nos yeux quand on les braque vers le ciel et qu’on laisse partir notre imagination. L’aventure a parfois été douloureuse et inquiétante, mais comme Hélène Freeman, le lecteur s’est laissé happe par ce fabuleux voyage. Comme elle, il n’en revient pas intact.
(par Olivier Wurlod)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.