Si Anya est si peu épanouie, c’est autant à cause de son impression de ne pas être intégrée dans son village (elle est fille d’immigrés russes aux États-Unis), qu’en raison du désintérêt qu’elle porte à l’institution scolaire (notamment les cours de gym), ou de ses amours malheureuses (elle craque pour le beau Sean, qui lui préfère Elizabeth). Mais quand elle tombe accidentellement dans un puits et découvre le fantôme qui l’habite, son quotidien peu réjouissant prend alors une toute autre tournure.
Anya se lie d’amitié avec le fantôme du puits, Emily Reilly, une jeune fille qui prétend avoir été tuée au cours de la Première Guerre mondiale. La présence d’Emily est d’abord d’un grand secours pour Anya, dans la mesure où le fantôme l’aide à tricher aux examens ou à courtiser Sean. Mais, progressivement, Emily se montre de plus en plus envahissante, et souhaite vivre à travers et avec Anya la jeunesse qu’elle n’a pas connue. Cette brève amitié se brise lorsque Anya découvre qu’Emily lui a menti sur les circonstances de sa mort, et que le fantôme cache en réalité un terrible secret.
Si cette bande dessinée semble s’adresser avant tout aux adolescents, les thématiques abordées par la jeune auteure américaine Vera Brosgol, dont c’est le premier ouvrage, demeurent universelles, qu’il s’agisse d’intégration, de confiance en soi, de relations sentimentales, de famille ou d’amitié. Les adolescents et les situations mises en scène sont en outre loin d’être consensuels.
D’un point de vue graphique, le dessin en noir et blanc et les traits de l’auteure évoquent Persépolis, avec un soupçon de dimension fantastique en plus. On peut se référer, pour un aperçu plus complet de ce style, à une présentation animée de l’ouvrage (en anglais).
(par Damien Boone)
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