Comme souvent, la trame de cette histoire ressemble à Roméo et Juliette. Ils s’aiment, mais leurs parents ne l’entendent pas de cette oreille.
Yuan Chun, promis à un avenir brillant de par ses origines et ses études de haut niveau, n’a qu’une femme en tête : Xiao Yu, qu’il connaît depuis l’enfance. Devant l’intransigeance de ses parents, qui préfèrent à sa bien-aimée une autre jeune bourgeoise, il se révolte, et se met en tête de les convaincre. Sa tâche s’avère d’autant plus complexe qu’eux-mêmes se sont mariés par arrangement....
Ce roman graphique majesteux redonne toutes ses lettres de noblesse à un genre qui a tendance à devenir un attrape-tout. Ici, la qualité de la narration, la finesse du dessin rejoignent la grande qualité littéraire du texte, et des dialogues et narratifs en voix-off.
La chinoise Ren Zheng-Hua touche à l’universel dans ce récit poignant qui évite les clichés grâce à une sensibilité inédite, un style à la séduction unique.
Sur le même thème, Will Eisner dans La valse des alliances, ne tenait pas un propos très différent.
Le dessin de de Ren Zheng-Hua évite les expressions trop appuyées de certaines BD d’Asie pour se rapprocher souvent de l’école européenne. Les regards des personnages brillent de nuances d’une infinie finesse.
Le portrait des parents du héros, déchirés, quasiment en guerre ouverte, constitue un élément de fond qui enrichit la lecture. Une réussite de plus.
Le Fils s’impose comme une excellente surprise, et on peut souhaiter à son auteure de nombreuses futures traductions françaises.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.