Rinné vit une relation platonique avec son jeune professeur de lycée, Guryû. Alors qu’il se rend chez la lycéenne, Guryû est accosté par un inconnu qui lui délivre une bien étonnante prédiction : son amoureuse va être assassinée d’une cuillère plantée dans l’œil. L’enseignant ne prend pas la chose au sérieux, pourtant elle finit par se produire. Et il rencontre même la responsable sur les lieux, Gankyû Eguriko (qui signifie "l’arracheuse d’yeux"), une jeune fille très étrange. Sous le coup de l’émotion, il tente de mettre fin à ses jours. Mais Rinné revient à la vie, qu’elle possède désormais éternelle. Selon "l’arracheuse d’yeux", l’explication tiendrait à une pomme légendaire et convoitée ancrée en elle.
Adapté d’un roman d’Akira, Le Fruit de l’éternité a de quoi surprendre. Tout d’abord par son point de départ : une lycéenne qui se retrouve avec une cuillère plantée dans l’œil et qui se révèle être immortelle, ça n’est pas banal ! Le fait qu’un enseignant ait une relation, même non assumée et connue de tous avec une élève sans que cela ne dérange qui que ce soit parait également peu plausible, mais passons.
Ce qui déroute aussi, et ce qui constitue d’ailleurs un défaut majeur de ce démarrage, ce sont les différentes routes qu’emprunte le scénario. De nombreux points peuvent laisser penser qu’il s’agit d’un shojo : romance, humour, focalisation sur les sentiments des protagonistes... Mais il y a également cette touche de fantastique, pour le moment en moindre quantité, et quelques scènes d’actions qui ne sont pas le point fort de ce manga. Cette pomme qui est au centre des attentions apporte quant à elle des références spirituelles. On comprend assez rapidement qu’il est question du fruit défendu volé dans le jardin d’Eden, mais son implication concrète reste pour le moment dans le flou. C’est ce mélange un peu bancal qui fait qu’il est difficile de déterminer à qui s’adresse vraiment cette série.
Asami Yuriko, pour son premier manga, ne s’en sort pas trop mal. L’ensemble est relativement attrayant et la mise en images est claire. On pourra regretter un trait trop classique, peu personnel, mais la mangaka propose un travail assez propre.
Il est encore trop tôt pour se prononcer définitivement sur cette adaptation. Ces deux premiers tomes comportent des éléments intéressants mais qui ne suffisent pas pour que l’on s’en extasie. Souhaitons que la suite choisisse plus clairement sa voie.
(par Baptiste Gilleron)
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