C’est dans un passage souterrain créé par Victor Horta qui relie la gare centrale au cœur historique de Bruxelles que ce nouvel espace a situé ses locaux.
Le Moof (Museum Of Original Figurines) n’est pas nouveau : il avait ouvert ses portes en 2005 [1] dans le quartier Reyers/Meiser de Bruxelles. Même si l’endroit était proche des bureaux des principaux médias télévisuels et radiophoniques belges, il restait décentralisé. En effet, les touristes devaient s’armer de courage et d’une certaine patience pour rejoindre ce musée de l’objet BD tant les transports en commun ne sont pas aussi pratiques à Bruxelles que dans d’autres capitales européennes.
Les concepteurs du Moof ont logiquement décidé de rejoindre le centre ville et d’être ainsi proche de la Grand Place, du Centre Belge de la BD (CBBD) et de la Maison de la BD.
Sur son site Internet, on apprend que le Moof se pose davantage comme un partenaire du CBBD qu’un concurrent. En effet, il ne présente que des figurines autour des univers créés par les plus grands maîtres. Des espaces sont dédiés au Moof à la présentation des grands noms : Astérix, Blake & Mortimer, Gaston Lagaffe, le Marsupilami, Spirou, le Monde de Troy, Les Schtoumpfs et bien sûr Tintin, au travers de différentes figurines. Le CBBD conserve son rôle d’espace muséal et de promotion de la bande dessinée, grâce à ses expositions permanentes ou temporaires explorant l’histoire de la BD.
Le Moof devrait, à terme, accueillir une librairie, un lieu de restauration, mais aussi le premier magasin qui sera exclusivement consacré aux Schtroumpfs ! Un espace du Moof est dédié à l’exposition permanente qui était visible dans les anciens bureaux de la Fondation Raymond Leblanc. Un public plus large aura la possibilité de découvrir l’histoire du journal de Tintin, des éditions du Lombard et des autres aventures entrepreneuriales de Raymond Leblanc. Pour l’anecdote, le public pourra s’asseoir dans les fauteuils d’époque pour assister à une projection des films produits par Belvision, la filiale audiovisuelle de Raymond Leblanc. Et oui, René Goscinny, Hergé, Peyo y ont usé leurs costumes en visionnant les rushes des adaptations en dessin animé d’Astérix, de Tintin, des Schtroumpfs ou de Lucky Luke.
Ce lieu deviendra-t-il un nouveau pôle d’attraction pour la BD, complémentaire au CBBD ? C’est bien possible, mais des efforts doivent être faits pour que l’offre culturelle soit un peu plus étoffée (la simple présence du Musée de la Fondation Leblanc ou la boutique Schtroumpf n’y suffiront pas ; des cartels explicatifs manquent cruellement sur les vitrines) et surtout des animations récurrentes (expositions temporaires, festivals, happenings...) dans une approche un peu plus large que la seule bande dessinée commerciale (en s’intéressant par exemple à la jeune création belge) pour donner un peu plus de lustre à ce nouveau rendez-vous de la BD bruxelloise qui risquerait sinon d’être un peu court créativement.
Les Prix de la Fondation Raymond Leblanc ont été donc remis en parallèle de l’ouverture du Moof. Un jury présidé par Frédéric Jannin a sélectionné les meilleures histoires courtes réalisées par des jeunes auteurs sur le thème « Du réel au virtuel : Internet, mon amour ».
Les histoires des six premiers lauréats seront rassemblées dans un album. Ce prix est également dotés d’une somme d’argent destinée à encourager la création.
Le premier prix a été décerné à Gérard Roselier pour « Pas très Net ». Il reçoit ainsi 5000 €. Fabrice Noël pour son histoire, sans titre, décroche le deuxième prix, ainsi que de 3000 €. Charlotte Meert pour « Du Réel au virtuel, Internet mon amour » reçoit le troisième prix ainsi que 2000 €. Les autres lauréats sont Matthieu Chouteau (« La Confusion du Gibbon »), Boris Pramatarov (« Éloge à l’Internet ») et Emeline Chan Kam-Shu (« Touche, glisse, tombe »).
La thématique du Prix Raymond Leblanc 2011-2012 est déjà connue. Les jeunes talents peuvent déjà préparer leurs planches sur le thème : "Pendant ce temps, non loin de là...".
(par Nicolas Anspach)
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