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Le Musée de la BD d’Angoulême sort sa ménagerie

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 juillet 2010                      Lien  
« Qui n’aime pas les bêtes, n’aime pas les gens » décrétait Paul Léautaud. En lieu et place d’un homme-signe, le Musée national de la BD propose à partir d’aujourd’hui, Poils, plumes et pinceaux, une ménagerie de héros qui revisite l’histoire de la bande dessinée animalière.

On attendait Tarzan, dont le cri avait retenti au Musée du Quai Branly à Paris avant de se faire entendre sur les bords de la Charente. Hélas, le musée parisien, peu au fait des mœurs de collectionneurs d’originaux s’est retrouvé quasi sans planches à exposer, celles-ci étant reparties chez leurs propriétaires ou revendues à la faveur de cet accroissement de notoriété. Le Musée national de la BD a préféré décliner et remplacer son exposition temporaire par une production maison, issue de ses collections et imaginée par son conseiller scientifique Jean-Pierre Mercier. Certes, l’idée n’est pas ébouriffante. Il me souvient que Paul Herman avait traité le sujet par une exposition intitulée La Bande dessinée animalière dès 1975, avant d’être suivi sur le même thème par Thierry Groensteen en 1987 [1]. Mais il n’est pas inutile de remettre une idée au goût du jour, surtout lorsque l’on envisage une exposition familiale grand public.

Le Musée de la BD d'Angoulême sort sa ménagerie
Deux belles planches de Krazy Kat de George Herriman
Photo : D. Pasamonik (L’agence BD)
On a souvent reproché au Musée de ne pas bien s’adresser aux enfants. Depuis, des efforts de médiation ont été consentis : Au coeur de l’exposition, son espace lecture.
Photo : D. Pasamonik (L’agence BD)

On retrouvera donc les grandes figures de la bande dessinée animalière de Gédéon à Donald, de Krazy Kat à Lapinot. Néanmoins, Jean-Pierre Mercier a l’intelligence de faire remonter la filière à Jean-Jacques Grandville et aux autres illustrateurs des Fables de La Fontaine, soulignant que Walt Disney s’était, de son propre aveu, inspiré de l’illustrateur américain T.S. Sullivant et de l’illustrateur allemand Heinrich Kley.

Calvo reste une référence dans la BD animalière
Photo : D. Pasamonik (L’agence BD)
Une magnifique planche de Pogo par Walt Kelly
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Après Macherot, Chlorophylle, Chaminou et Sibylline, Disney, son Mickey et son Donald Duck, Benjamin Rabier et son Gédéon, Calvo avec sa Guerre Mondiale chez les animaux et ses Moustache et Trottinette, George Herriman avec sa Krazy Kat, Arnal et son Pif le chien, Walt Kelly et son Pogo, on trouve quelques modernes comme le Frank de Jim Woodring, les Jojo et Paco d’Isabelle Wilsdorf et le Lapinot du Français Lewis Trondheim qui se dessine lui-même avec un profil de rapace…

Une introduction à une bande dessinée animalière anthropomorphe, vecteur de tendresse ou de satire, qui ne ferait pas mentir cette autre sentence de Paul Léautaud : « Plus je vois les gens, plus j’aime les bêtes. »

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Du 7 juillet au 7 novembre 2010

Infos sur le site du musée

[1Animaux en cases : une histoire critique de la bande dessinée animalière, Thierry Groensteen, Futuropolis, 1987.

 
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6 Messages :
  • Paul Léautaud : « Plus je vois les gens, plus j’aime les bêtes. »

    La phrase originale est : " Plus je connais les hommes plus j’admire les chiens. " et elle est d’ Erik Satie.

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  • Pas de catalogue d’exposition prévu ?

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  • Quid de modernes comme Frank Pe, Yoann(Toto l’ornythorinque), Cagnat( pitchi poi), Ève tharlet(Monsieur blaireau), loic Jouannigot(château chat), nesme( enfants du capitaine Grant),Martin(roman de renard), Plessix(vent dans les saules), et j’en oublie...
    Non, la bd animalière est encore vivante !

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    • Répondu par André Balibalo le 10 juillet 2010 à  21:08 :

      On s’en fout de ceux-là, c’est Trondheim la vedette, l’homme des coteries, le roi d’Angoulême, pas les besogneux qui font des albums.

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    • Répondu le 10 juillet 2010 à  21:13 :

      L’exposition prend le parti, sur 300 m², d’aborder le sujet à travers dix personnages emblématiques, présents de façon significative dans les collections du musée. Une introduction resitue le genre dans son histoire, et une salle de conclusion donne des exemples de nombreuses autres manifestations du genre : Calculus Cat, Blacksad, Le Roman de Renart, Dans les villages, Maus...
      Le sujet est tellement vaste qu’il y a forcément de nombreux "absents"...

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  • ..sans oublier l’excellent Grandville de Bryan talbot.

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