Dans un futur indéterminé, la Terre est devenue une colonie des Orts, une race extraterrestre d’apparence insectoïde.
À l’instar de ce que nous avons pu voir dans l’histoire de l’Humanité lorsqu’un peuple en envahit un autre, les Orts ont imposé leur culture aux humains. La grande bourgeoisie a adopté leurs us et coutumes ; une allégeance qui est généreusement récompensée par les aliens, tandis que les Terriens restants sont parqués dans la “Kasba”, un immense ghetto où subsistent pauvreté et violence.
Trois frères illustrent les différents courants d’opinion qui divisent l’humanité : Téomas, l’aîné, est un révolutionnaire qui fomente secrètement une rébellion des Humains contre les Orts ; Jaq, son frère cadet, dirige l’Agence terrienne et négocie au quotidien avec les extra-terrestres. Pour lui, le salut de l’humanité passe par une bonne entente avec les envahisseurs car il constate les bienfaits de la civilisation ort. Il va sans dire que Jaq et Téomas ne s’entendent pas ! Au milieu de ces deux forts caractères, nous retrouvons le dernier membre de la fratrie, Samuel, qui dirige une association de jeunes dans la Kasba et semble plus enclin à suivre Téomas. Chacun de ces personnages jouera un rôle déterminant pour le destin de l’Humanité tout entière.
Avec Le Printemps humain, Hugues Micol propose un récit qui mêle brillamment science-fiction, réflexion sur l’engagement politique et la question de la colonisation.
Le véritable point fort de cette fable est la caractérisation des personnages qui sont tout en nuances. Ainsi, on découvre Téomas en véritable Machiavel : séducteur et calculateur, il n’hésite pas à sacrifier des hommes pour mener à bien son combat. À l’inverse, Jaq paraît beaucoup plus soucieux du bien-être de ses congénères et use au maximum de ses talents de négociateur pour sauver les Terriens de la colère ort. Enfin, Samuel est certainement le personnage qui détient la clé de l’issue de la guerre.
Nous sommes, par contre, moins convaincus par le look des aliens et le design “organique” de leur architecture. Mais il serait dommage de se laisser rebuter par l’aspect esthétique de ce diptyque dont le récit mérite le détour.
Voir en ligne : Découvrez Le Printemps humain sur le site des éditions Casterman
(par Christian MISSIA DIO)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.