Je me souviens de Frédéric Boilet comme un garçon volontaire et déterminé, de cette trempe dont je connais peu d’exemples, Bourgeon et Schuiten en font partie. Ce sont des auteurs qui croient en eux, à la vertu du travail et de l’intelligence. Lorsque je l’ai rencontré pour la première fois chez Magic Strip au milieu des années 1980, il n’avait pas trente ans (mon frère et moi non plus d’ailleurs) et son projet m’avait séduit par sa maturité et son étrangeté.
C’est une belle œuvre et même si ma contribution n’avait été que de dire « oui », à un moment d’ailleurs où, je ne le savais pas encore, ma maison d’édition était proche du naufrage, je suis néanmoins fier de l’avoir publiée d’autant c’était le premier livre où Boilet s’exprimait en tant qu’auteur.
Avec son personnage principal curieusement grimaçant, en permanence sidéré, à la quête d’un Graal mystérieux, ses parti-pris graphiques d’une énergie inédite et son réseau de flashes-back entre âge adulte et enfance et ses références à des lieux magnétiques (La Cathédrale de Strasbourg ou le Pic du Midi à Bagnères-de-Bigorre) ou à Jules Verne, ce récit a finalement des airs de Da Vinci Code avant la lettre, le côté racoleur et la stupidité en moins.
Il est aujourd’hui publié par Benoit Peeters qui avait assisté, par ses conseils ; le jeune auteur dans ses premiers pas, cet ouvrage reste une excellente introduction à l’œuvre de Frédéric Boilet dont le parcours dans la bande dessinée contemporaine laisse une trace unique.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.