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Le Salon du Livre de Paris 2010 troublé par le numérique

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 mars 2010                      Lien  
La BD présente, Hachette jouant la politique de la chaise vide, et une interrogation générale sur l’avenir du livre face au numérique, telle est l’ambiance du Salon du Livre 2010.

Que veut Hachette (Groupe Lagardère Active), le tycoon de l’édition française ? Sortir le Salon du livre de son ronron, disent-ils. Ses organisateurs (le groupe Reed Expositions) et le Syndicat National de l’Édition ne seraient pas assez à l’écoute. Résultat : le premier groupe d’édition français a réduit sa participation de 900 m² à 100 m². Leur stand donnait assez clairement le ton : Des fauteuils occupés par des gars en costards-cravates gris et un énorme écran où le catalogue des différentes entités du groupe défilait. Conviction que l’édition passera au tout numérique, ou simple profession de foi ? Une nette réduction des dépenses en tout cas, avec une économie chiffrée à 600.000 euros…

Le Salon du Livre de Paris 2010 troublé par le numérique
Dargaud très présent cette année avec une exposition Poisson-Pilote, pour les 10 ans de la collection.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

2O ans, 30 ans…

Bref, au moment de l’inauguration jeudi, c’était un peu la soupe à la grimace, avec moins de monde dans les allées. Chez Media-Participations, on confirme le fait : ce salon, « c’est de la communication, c’est trop cher, on y perd de l’argent »,nous dit-on. D’où un stand qui, comme l’année dernière, rassemble Dupuis/Dargaud/Le Lombard/Kana. Néanmoins, les chasseurs de dédicaces sont là, et il y a la file. Et on joue le jeu : Les 10 ans de Poisson-Pilote justifient un espace d’exposition avec des planches originales tirées des albums les plus caractéristiques de cette collection crée par Guy Vidal en 2000.

Les 30 bougies que le Salon fête également de son côté sont le prétexte à une programmation volontariste. Des débats aux listes d’invités souvent mouvantes, un espace « speedbooking » pour les jeunes auteurs qui ne savent pas à l’avance quel éditeur ils auront en face d’eux, des défilés de mode et des cosplays vraiment très chibi, et un îlot de stands où l‘on retrouve Glénat, Delcourt ou Milady, cette dernière profitant du grand espace de sa maison-mère, Bragelonne pour s’offrir une visibilité. Finalement, après un creux le vendredi, le samedi et le dimanche font le plein. Un seul grand groupe qui vous manque ne signifie donc pas que tout le salon soit dépeuplé !

Un coin du Salon était réservé à l’animation BD & Manga
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Parmi les animations, un espace SFR mettant en avant la BD sur portable avec cette nouveauté : une machine à dédicace électronique, préfiguration des futures séances de signatures numériques ? Ce serait la logique d’un métier qui se réalise de plus en plus sur l’ordinateur.

Les dédicaces électroniques sur le stand SFR. Si ça tombe, dans 10 ans, les auteurs signeront depuis leur bureau de travail !
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Sur le stand Arte, la BD est également mise à l’honneur, de même que sur le celui de la Foire du Livre de Francfort. Dans les allées, on croise Bilal, Tardi, Arleston, Didier Convard et… Éric Zemmour qui fait un vrai succès de foule. La télé, il n’y a que cela de vrai pour attirer le populo !

Sur le stand du Salon du livre de Francfort, la BD allemande est mise en avant
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Détermination

Petits comme grands éditeurs font contre mauvaise fortune bon cœur et, en retroussant les manches, accueillent le client (librairie, bibliothécaire, lecteur…) avec détermination. Si, en cette période de crise, la BD s’en sort plutôt pas mal, c’est grâce au volontarisme de ses acteurs, éditeurs comme auteurs, très présents sur ce salon, comme en témoigne le dernier opus d’Arleston chez Glénat (avec Alwett, Barbucci, Balak, Zimba et Andry), Lord of Burger, un mangalike sur la gastronomie. Une production réfléchie et ciblée, mais en même temps très sentie, comme seul, croyait-on, l’archipel nippon était capable d’en produire.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN :

Jusqu’au 31 mars à la Porte de Versailles à Paris.

 
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11 Messages :
  • "Les 10 ans de Poisson-Pilote justifient un espace d’exposition avec des planches originales tirées des albums les plus caractéristiques de cette collection crée par Guy Vidal en 2000."

    Quelle horreur ! Parmi ces 100 pages il y en a deux dessinées par Fabrice Parme !

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    • Répondu par marcel le 29 mars 2010 à  16:27 :

      "Les dédicaces électroniques sur le stand SFR. Si ça tombe, dans 10 ans, les auteurs signeront depuis leur bureau de travail !"
      Qu’est ce que vous voulez nous dire en nous parlant de ça ?
      on doit le comprendre comme de l’ironie ? un constat ? une prophétie ?

      Les conneries de ce genre vous pourriez tout simplement ne pas en faire la publicité.
      La convivialité d’un festival, la rencontre avec un auteur, l’échange.
      On peut se passer de tout ça dans l’avenir ? tout le monde derrière son écran à bouffer des plats préparés aux OGM, c’est ça ?

      Si on avait pu à l’époque s’opposer à l’introduction du manga par les producteurs de Dorothée, on aurait pas aujourd’hui toute cette sous-culture de merde manga à la con.

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  • les dédicaces électroniques depuis notre bureau de travail, en voilà une bonne idée, un copier/coller fera l’affaire.

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    • Répondu par max le 30 mars 2010 à  06:27 :

      Ah oui, tiens, plus de déplacement, de correspondances ratés, d’hôtels minables, de repas interminables avec des auteurs à la noix, plus de perte de temps les week-end et de fatigue le lundi... Le numérique n’aura peut-être pas que des défauts...

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      • Répondu par marcel le 30 mars 2010 à  09:57 :

        Quel tableau vous faites de votre vie ! On dirait Jean rochefort dans tandem

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        • Répondu le 30 mars 2010 à  12:02 :

          heu.... vous connaissez l’ironie ?

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          • Répondu par marcel le 30 mars 2010 à  13:38 :

            ah mais c’était de l’ironie justement !
            Oah l’aut hé ! il a pas compris ho ho

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            • Répondu par Francois Pincemi le 30 mars 2010 à  21:00 :

              Moi-aussi, je suis adepte de l’ire honnie. Il faut mieux savoir comprendre que lire bêtement au premier degré. C’est un art difficile qui s’adresse exclusivement aux plus cultivés d’entre nous. Ceci dit, c’est en forgeant que l’on devient forgeron, donc certains vont pouvoir se muscler les bras avant de se muscler le cerveau(la machine à réflèchir qui n’est pas un miroir...).

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          • Répondu par rené le 30 mars 2010 à  13:51 :

            dédicacer chez soi, mais on le fait déjà avec tous ces pélots qui viennent déposer leur bouquin à faire signer !

            le numérique ne sera qu’une charge supplémentaire de travail !
            plus de dédicaces gratuites , c’est tout !

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  • Le Salon du Livre de Paris 2010 troublé par le numérique
    30 mars 2010 19:12, par la plume occulte

    Il y a eu récemment un reportage sur France 3 qui avait pour sujet le salon du livre.Là,pas un seul mot ou une seule image sur la BD.Un tel ostracisme en dit long sur l’image réelle de la BD dans les médias, et est sans équivoque pour ceux qui se font encore des illusions.Au fond c’est pas plus mal,mais ça démontre très fort le ridicule du racolage que se croit obligé de faire une certaine bd pour capter ce public ;et pointe les inutiles efforts dans ce sens du festival d’Angoulême.

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