BD d’Asie

Le Sauveteur - par Jirô Taniguchi - Casterman

Par François Boudet le 17 juillet 2007                      Lien  
Megumi Sakamoto, une jeune lycéenne, a disparu dans Tôkyô. Fugue ? Enlèvement ? Takeshi Shiga, un alpiniste ami de son père décédé en montagne, part à sa recherche dans la grande ville. Arrivera-t-il à la retrouver et à la sauver ?

Takeshi considère Megumi comme sa propre fille. Il n’est pas non plus indifférent à sa mère, semble-t-il. Les souvenirs se partagent le temps du récit avec l’enquête.

Jirô Taniguchi n’est plus un inconnu chez nous ; nombre de ses bandes dessinées sont désormais traduites en français. Reconnaissons aux éditions Casterman, qui éditent aujourd’hui cet ouvrage dans la collection Sakka dirigée par Frédéric Boilet, le mérite d’avoir été les premières, avec L’Homme qui marche en 1995, à nous avoir permis de découvrir cet auteur.

Avec son dessin minutieux, réaliste, et personnel, Jirô Taniguchi a abordé tous les genres ou presque ; polar, biographique, intimiste, western naturaliste, etc. Avec Le Sauveteur, publié au Japon en 2000, nous plongeons dans une ambiance urbaine et découvrons une étude des mœurs des jeunes Japonais ; notamment de la prostitution des lycéennes. Sujet grave donc, qu’aborde avec sensibilité Taniguchi, dénonçant également l’hypocrisie de la société japonaise qui préfère fermer les yeux.

La dernière partie du livre, qui s’appuie sur l’escalade d’un immeuble, est moins intéressante à notre avis, quoique plus prenante par son action. Les personnages qui traversent cette épreuve douloureuse expriment avec pudeur des sentiments profonds qu’arrive à faire passer l’auteur. Le personnage principal, Takeshi Shiga, est un véritable héros, noble, fort, et droit ; à l’image de sa montagne et contrairement aux mœurs douteuses de la ville.

Au final, la lecture des plus de 300 pages du Sauveteur sera un agréable moment passé, à la fois plaisant, instructif et posant des questions.

Notons pour finir la traduction réalisée par Ilan Nguyên, spécialiste des mangas et de l’animation japonaise. Celui-ci avait interviewé Frédéric Boilet en 1998 pour la revue Animeland numéro 43. Cet entretien est consultable sur le site de Frédéric Boilet.

(par François Boudet)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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