Personnage fortement structuré autour de ses plaisirs, il s’est construit une position d’éminent spécialiste de jazz -il a même fondé le journal qui l’emploie- et préside à une confrérie d’amateurs de jazz et de vin. Il a une fille adoptive qui, comme la plupart des ados de sa génération, écoute en boucle les tubes de Britney. Contre toute attente, notre enthousiaste quadra va faire une fixette sur l’idole de sa fille, déclencheur d’une perturbation affective, quelque chose comme un trou d’air au cours d’un voyage en avion au-dessus de l’Atlantique.
Cet album bien enlevé est frais et enjoué. Il s’inscrit dans un mouvement de la BD française qui me semble affecté par un « effet de génération ». On retrouve le goût de la comédie décalée réaliste présente aussi bien chez Dupuy & Berberian, que chez Seth et Riad Sattouf. Le trait aussi ressort de cette famille de graphistes. Il est probable qu’il marquera son époque comme Lauzier, Brétécher, puis Chaland ou Serge Clerc ont pu marquer la leur.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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