Catherine, à peine sortie de l’adolescence, est pétrie d’illusions. Elle décide de rejoindre sa grande sœur, son « autre elle-même » qui habite en ville. A peine descendue du train, elle s’aperçoit que Solange vit dans des conditions dramatiques, logeant dans un taudis insalubre. Des objets pour elle étranges sont cachés dans les tiroirs : vibromasseurs et autres préservatifs suscitent quelques interrogations. Catherine a du mal à admettre l’inadmissible : Sa sœur se protitue. Elle n’aura plus qu’un objectif, vivre cette situation avec le plus de sérénité possible et surtout tirer Solange de sa triste condition.
Les choix de Thierry Bouüaert sont audacieux. Les pensées de Catherine figurant dans les récitatifs viennent en contrepoint de l’action et s’adressent au lecteur. Une approche formelle qui, ajoutée à un graphisme qui doit encore mûrir, parvient à rendre le personnage principal très attachant. Il réussit, dans ce thème difficile, à échapper à la vulgarité.
(par Nicolas Anspach)
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