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Le Tsunami des mangas étudié à la Cité de la BD d’Angoulême

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 30 juin 2012                      Lien  
L'Université d'été d'Angoulême se penche sur "le phénomène Manga" douze ans après que le tsunami ait atteint les rivages gaulois. Ceci alors que, à partir du 5 juillet, la déferlante Japan Expo viendra rafraîchir ceux de Villepinte, attendant pas moins de 190000 visiteurs en quatre jours. Les intellos sont en Charente et le public en Île de France ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Gilles Ciment, le directeur de la Cité, a le sens de l’opportunité et du timing. Sa programmation colle précisément avec l’événement de Villepinte. C’est malin. D’aucun que son opportunisme apparaît presque complémentaire à Japan Expo, manifestation essentiellement commerciale, jusque dans l’étendue de ses centres d’intérêt.

Ainsi CTV International publie ces jours-ci le DVD du film d’Éric Khoo Tatsumi, tiré de l’autobiographie de Yoshihiro Tatsumi, Une Vie dans les marges.

L’inventeur du Gekiga, le courant adulte de la BD japonaise, avait influencé jusqu’au "dieu des mangas", Osamu Tezuka. L’édition comprend un livret illustré avec un entretien inédit de Tatsumi et Éric Khoo, réalisé par Gilles Ciment et Lorenzo Codelli, critique à la revue Positif, tandis que la Cité est partenaire de cette publication.

Le Tsunami des mangas étudié à la Cité de la BD d'AngoulêmeNous vous avons largement détaillé déjà l’événement Mangapolis qui se décline en expositions (Mangapolis, Taniguchi, Manfra, Tatsumi de la planche à l’écran, Haïku, Portraits japonais...), en activités (jeux de piste mangapolis, ateliers BD, cuisine, cerf-volant...) et un dossier en ligne sur le Manga d’auteur.

Et puis ces Universités d’été où les fronts soucieux vont se pencher sur le "phénomène" alors que des voix s’élèvent contre un impérialisme de plus en plus marqué de l’édition nippone dans nos contrées (nous vous en parlerons prochainement.)

Quand je vois des spécialistes discuter entre eux sur un "phénomène", j’ai toujours dans l’esprit cette réflexion de René Goscinny revenant de Bordighera, la première "grand messe" du genre qui a eu lieu en février 1965 : "Nous sommes allés au Congrès de la bande dessinée de Bordighera... C’était délirant. On se demandait de quoi ils parlaient. Nous faisions figures de pauvres types égarés ; les professionnels étaient vraiment étrangers dans l’histoire." [1]

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN :

Mangapolis, l’été japonais de la Cité, du 30 juin au 7 octobre 2012

Lisez le programme

[1Interview dans Image & son, revue de cinéma, avril 1966.

 
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6 Messages :
  • Le Tsunami des mangas étudié à la Cité de la BD d’Angoulême
    30 juin 2012 12:30, par la plume occulte

    J’ai une nouvelle apocalyptique:c’est aujourd’hui la disparition du Minitel !A l’heure de l’Internet et du support numérique,y’aurait pas un avant-gardiste pour en fourguer avec des livres(objets) et des vinyles ???Vite une réponse,j’ai déjà bobo au cœur....

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    • Répondu le 30 juin 2012 à  15:35 :

      Savez-vous qu’un nombre considérable de nouveauté ne sortent QU’EN vinyle, et qu’il existe des centaines de références neuves en matière de platine ?

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  • Le festival de Bordighera c’est aussi la découverte de la revue italienne "Linus" qui va se transformer en "Charlie" et ouvrir à une reconnaissance, à l’image du "Garo" japonais, d’une bande dessinée fait par des adultes pour des adultes. C’est aussi le voyage qui permet à Greg de devenir rédacteur en chef de Tintin (ce qui permettra aux petits lecteurs français et belges de découvrir Pratt (rencontré par Greg à Bordighera) et Will Eisner)). Bordighera, c’est aussi le modèle que va tenter de copier, quelques années plus tard,les premiers organisateurs du festival d’Angoulême.

    Et ce festival italien, comme l’université d’été, brasse un important nombres d’auteurs. Les échanges d’idées ne me semblent jamais être une mauvaise chose. Je pense que René Goscinny, comme Delporte, Morris, Greg, Martens ont un peu trop taper sur les intellectuels, ce qui dans leurs cas (et dans le votre Didier) équivaut à de l’automutilation. Il ne tient qu’aux auteurs de participer à ces rencontres et à faire entendre leurs voix. L’auteur de bande dessinée n’est pas juste un artisan (populaire) manuel !

    Philippe Capart

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  • Complément et Erratum à mon précédent message ; J’ai mélangé le festival de Lucca et celui de Bordighera, Lucca c’est l’année suivante, en 1966. Mais les reproches d’intellectualisme fait au premier ont été réitéré pour le suivant.

    Ph.Capart

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    • Répondu par Sergio SALMA le 2 juillet 2012 à  16:06 :

      Précision : Linus le magazine sort en Italie en 1965. Il inspirera Charlie Mensuel ( du nom d’un autre personnage de la bande des Peanuts ) qui naîtra en 1969. Ils ont donc cohabité . Même maquette , même "ambition " pendant un temps. Charlie Mensuel a cessé de paraître en 86. Linus existe toujours après avoir changé de format.

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      • Répondu le 2 juillet 2012 à  16:58 :

        Quand je parlais de transformation de l’un en l’autre c’était dans un sens imagée.Le magazine italien coexistait avec la version française. J’aimerai bien savoir qui était responsable de cette merveilleuse maquette (très belles couvertures), l’italienne et la française...

        PhCapart

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