Au moment où toute la famille comprend que Pauline a rejoint le GK (Grand Khalifat), c’est l’effroi généralisé. Mais Gina décide de la rejoindre, sous couvert du même itinéraire religieux. Rapidement, elle atterrit dans une ville sous le joug des intégristes, en attente du mari obligatoire. À son tour effrayée, la mère de Pauline, tata Alice, fait aussi le grand saut, décidant de prendre apparence masculine. Mais si atteindre le territoire du GK, c’est une chose, expliquer aux recruteurs les motivations d’un soi-disant veuf d’un âge certain semble plus difficile.
Avec ce scénario accessible à un large public, au fond bien documenté, Dodo, forte de son expérience d’auteure engagée, choisit de traiter du fascisme islamique avec un mélange d’humour, d’aventure et de chronique sociale. Le dessin dynamique et expressif de Cha vient renforcer la tonicité du récit.
Si les geôliers sont souvent tournés en ridicule, leurs idées reprennent la réalité du terrain. Certes, ce sauvetage familial mené par des femmes n’a pas vraiment de crédibilité mais il permet de mettre en lumière des logiques de solidarité et ajoute un judicieux piment au scénario. Quant à faire de tata Alice une militante féministe, c’est plutôt une bonne idée, d’autant que Dodo termine son histoire en valorisant les femmes de la résistance. Une façon de souligner qu’elles restent en première ligne dans ce drame-pas encore apaisé-, dans tous les sens du terme.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander l’album sur Amazon.fr ou sur FNAC.com
A propos de cet album, lire aussi : Dodo ("Le Voile noir") : « La problématique du djihad en Syrie ne touche pas que les jeunes des cités. »