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Le coup du gueule du Directeur du Festival d’Angoulême

Par Patrick Albray le 25 janvier 2002                      Lien  
Dans une tribune libre publiée dans "Le Monde", Jean-Marc Thévenet s'en prend aux medias et aux pouvoirs publics, qui ne soutiennent pas assez la bande dessinée.

Dans une tribune libre publiée dans "Le monde", Jean-Marc Thévenet, Directeur du Festival d’Angoulême, pousse une gueulante. Se basant sur les chiffres d’entrées de la manifestation (chiffre officiel : 208.000), il considère qu’elle est seule qui, sans interruption depuis près de trois décennies, témoigne de la vitalité et du renouvellement constant d’un segment majeur de l’édition francophone". Plus que le Festival de Cannes et son cinéma, plus que le Festival d’Avignon et son théâtre. Deux formes d’expression qui bénéficient, contrairement à la bande dessinée, d’un soutien permanent des medias, alors qu’ils ne tournent leurs caméras, micros et traitements de texte vers la BD qu’une seule fois par an. "Comme on se débarrasse d’une corvée, d’un pensum."

Mais Jean-Claude Thévenet en veut surtout aux pouvoirs publics : "la plus importante vitrine de toute la bande dessinée en France, sinon en Europe, ne bénéficie d’aucun soutien direct de la part des pouvoirs publics en charge des politiques culturelles à l’échelle nationale.(…) N’y a-t-il pas d’ailleurs comme un aveu de méconnaissance du sujet jusque dans les nomenclatures administratives du ministère de la culture qui persistent à maintenir officiellement la bande dessinée au sein de la filière des arts plastiques, alors que son terrain d’appartenance naturel est à l’évidence celui du livre et de la littérature ? (…) Les pouvoirs publics, à en croire les discours officiels, affirment vouloir préserver à tout prix le dynamisme et la vitalité de la création culturelle française, comme outil de défense et de promotion de la francophonie dans le reste du monde. On sait bien que ce rayonnement passe notamment par le livre, et notamment par les jeunes générations. Qui - tiens donc ! - privilégient la bande dessinée comme l’une de leurs pratiques culturelles préférées. Alors quoi ? Il serait donc moins estimable que l’accès au livre, à la lecture, à la connaissance et à la pratique de la langue française se fasse par Blueberry plutôt que par Bardamu, par Joann Sfar plutôt que par J.M.G. Le Clézio ? On aimerait, pour le coup, davantage de cohérence et de réalisme dans les arbitrages."

(par Patrick Albray)

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