Il y a de nombreuses explications à ce si long hiatus entre les deux derniers épisodes de Philémon. L’une est la santé chancelante de Fred (dont une dépression qui engendra l’album cathartique « L’Histoire du crobac aux baskets »), l’autre est une profonde crise d’inspiration. L’une et l’autre sont évoquées avec grâce par Marie-Ange Guillaume (biographe de Fred) dans sa préface. Mais la panne d’inspiration est paradoxalement le moteur de cette dernière aventure de Philémon !
En rase campagne, le jeune homme au pull à rayures et son fidèle ami Barthélémy découvrent une locomotive crachant d’épaisses bouffées de fumée. La machine à vapeur, un spécimen rarissime de « lokoapattes », ne se nourrit pas de bûches et de charbon mais d’imagination ! Sortie des rails du Tunnel de l’imagination, la loco qui tire le Train où vont les choses est condamnée, sauf si le conducteur grincheux (Bougon, de père en fils) parvient à réactiver ses rouages. Philémon, Barthélémy et quelques autres décident de se retrousser les méninges, et de livrer quelques perles d’imaginaire à l’engin. Lentement, le petit équipage se met en branle, pour un ultime voyage.
Achevé au forceps, « Le Train où vont les choses » offre une fin poétique et émouvante à l’une des plus belles œuvres de la bande dessinée francophone. Une fin en forme de ruban de Möbius, qui rend l’œuvre de Fred, si besoin était, éternelle.
(par Morgan Di Salvia)
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A propos de Fred, sur ActuaBD :
> « Pendant des années, je ne m’endormais jamais avant d’avoir inventé une histoire. » (entretien en mars 2011)
> « Que l’histoire soit bonne ! Surtout si c’est la dernière de Philémon. » (entretien en mars 2010)
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