Actualité

Le crépuscule de Philémon

Par Morgan Di Salvia le 27 février 2013                      Lien  
Vingt-six ans que Fred n’avait plus publié un Philémon. Une vie ! Enfin, « Le Train où vont les choses » boucle la boucle d’un monument de la bande dessinée.

Il y a de nombreuses explications à ce si long hiatus entre les deux derniers épisodes de Philémon. L’une est la santé chancelante de Fred (dont une dépression qui engendra l’album cathartique « L’Histoire du crobac aux baskets »), l’autre est une profonde crise d’inspiration. L’une et l’autre sont évoquées avec grâce par Marie-Ange Guillaume (biographe de Fred) dans sa préface. Mais la panne d’inspiration est paradoxalement le moteur de cette dernière aventure de Philémon !

Le crépuscule de Philémon
Un extrait du "Train où vont les choses"
© Fred - Dargaud

En rase campagne, le jeune homme au pull à rayures et son fidèle ami Barthélémy découvrent une locomotive crachant d’épaisses bouffées de fumée. La machine à vapeur, un spécimen rarissime de «  lokoapattes », ne se nourrit pas de bûches et de charbon mais d’imagination ! Sortie des rails du Tunnel de l’imagination, la loco qui tire le Train où vont les choses est condamnée, sauf si le conducteur grincheux (Bougon, de père en fils) parvient à réactiver ses rouages. Philémon, Barthélémy et quelques autres décident de se retrousser les méninges, et de livrer quelques perles d’imaginaire à l’engin. Lentement, le petit équipage se met en branle, pour un ultime voyage.

Le Train où vont les choses, petite merveille sortie de l’imaginaire du grand Fred

Achevé au forceps, « Le Train où vont les choses » offre une fin poétique et émouvante à l’une des plus belles œuvres de la bande dessinée francophone. Une fin en forme de ruban de Möbius, qui rend l’œuvre de Fred, si besoin était, éternelle.

(par Morgan Di Salvia)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

 
Participez à la discussion
18 Messages :
  • Le crépuscule de Philémon
    27 février 2013 09:36, par Benito

    Philémon un monument comme Corto ...
    Bravo Fred ! Et sincèrement ça n’a pas beaucoup vieilli et en comparaison à beaucoup de choses qui se font en bd , cinéma , jeux vidéos , l’imagination de l’auteur est un puits sans fond ...il mériterait une exposition comme Moebius avait eut à la fondation cartier...son monde est aussi vaste..

    Répondre à ce message

  • Le crépuscule de Philémon
    27 février 2013 15:52, par Centurion

    C’est avec une joie teintée d’émotion que j’ai reçu ce week-end ce dernier tome. Un retour en enfance, délectable ! Une série exceptionnelle, qui malheureusement apparaît - trop - étrange, voire psychédélique pour les autres. J’affectionne justement cet imaginaire qui fait toute la différence avec des scénarios bien souvent conventionnels. Un seul mot me reste sur la langue : encore !

    Répondre à ce message

  • Le crépuscule de Philémon
    28 février 2013 00:39, par Enzo Cisson

    Vraiment un très bel album, où l’on découvre un trait toujours au niveau des 15 épisodes précédents, une poésie toujours dominante.

    Un peu frustrant de savoir que c’est la fin, qu’il n’y en aura pas d’autres tant cela fait plaisir de retrouver l’univers de Philémon.

    Bravo Fred !!

    Répondre à ce message

  • Le crépuscule de Philémon
    28 février 2013 09:06, par Lorenzaccio

    J’apprends la parution de ce dernier tome par la lettre d’ActuaBD. Je ne l’ai donc pas encore lu mais la page qui est montrée ici me replonge immédiatement dans cet univers merveilleux qui me plaisait tant dans les années 70-80 à l’époque de la création de ces albums. C’est une des plus belles BD qui soient, la plus poétique à coup sûr. Il faut bien qu’il y ait une fin, malheureusement mais on n’a pas envie de voir cet univers gâché par une reprise en main par d’autres auteurs moins inspirés comme ce qui s’est passé après la mort de Goscinny. La seule chose que je regrette est que mes albums vieillissent mal et les feuilles se détachent inexorablement.

    Enfin, j’ai été moins intéressé par la production plus récente de Fred mais j’aimerais rappeler l’existence de 3 petits bijoux de la "grande époque" que tout Philémophile se doit d’avoir lu : Le Petit Cirque, Cythère l’apprenti-sorcière et Magic Palace Hotel. Quelques planches sympa dans "Les petits métiers" aussi.

    Alors un grand, un énorme Merci à Fred pour m’avoir fait partager sa poésie, son humour et son Philémon. Et que les critikaquatiques se noient dans leur conformisme !

    Répondre à ce message

  • Le crépuscule de Philémon
    28 février 2013 10:02, par charlicom

    Dernier et ultime tome de l’aventure... Je préfère cela plutôt que de savoir la série reprise à des fins mercantiles pour des épisodes sans saveur de sous-produits estampillés, vous comprendrez l’allusion. Une telle oeuvre poétique à l’image d’une inspiration unique ne peut se définir que liée à une genèse et une fin, ce qui donne la valeur à un travail et l’éternise, comme cela est depuis pour Hergé ou Pratt. J’espère également une grande exposition en présence de l’auteur !

    Répondre à ce message

  • Le crépuscule de Philémon
    1er mars 2013 10:55, par Oncle Francois

    Bien content pour une fois de constater qu’un grand auteur du vingtième siècle, encore vivant, ne suscite qu’admiration, enthousiasme et sympathie auprès de ses lecteurs.

    Répondre à ce message

    • Répondu par xav kord le 1er mars 2013 à  21:38 :

      Comment ne pas aimer Fred, oncle François ? Toute son œuvre fleure bon le talent, la bonhomie et la gentillesse...

      Répondre à ce message

      • Répondu par Quentin le 2 mars 2013 à  03:24 :

        On peut quand même dire que les dessins ne sont pas terribles.

        Répondre à ce message

        • Répondu par xav kord du standard téléphonique le 2 mars 2013 à  10:53 :

          De nombreux appels de lecteurs d’ActuaBD nous signalent tous en avoir plus qu’assez de tous ces donneurs de leçons d’esthétisme et de technique, persuadés qu’ils sont de détenir LA Vérité et qui distribuent à tour de bras les "bien dessiné" et les "mal dessiné".
          Tous disent qu’ils leur rappellent ces incultes, qui, il y a un siècle, "en (faisaient) autant que Picasso" et qui, il y a deux siècles faisaient remarquer que la Grande Odalisque de Ingres avait "des vertèbres en trop"... Et la grotte de Lascaux, on lui met quelle note, les totos ?

          La question mérite effectivement d’être posée : pourquoi nombres de lecteurs de BD ont-ils une idée aussi rigide et sclérosée de ce que doit être un bon dessin ? Le débat est lancé...

          Répondre à ce message

          • Répondu par Fred le 2 mars 2013 à  18:30 :

            Mauvais exemple, Picasso est un mauvais dessinateur, il n’aurait aucune chance d’être publié en bande dessinée.

            Répondre à ce message

            • Répondu par macguich le 6 mars 2013 à  15:03 :

              Mauvaise répartie ! Il faut méconnaitre - Songe et mensonge de Franco de 1937 - pour dire des âneries pareils.

              Répondre à ce message

            • Répondu par Sergio Salma le 6 avril 2013 à  17:13 :

              Fred, vous êtes sérieux ?

              Répondre à ce message

  • Le crépuscule de Philémon
    3 avril 2013 10:28, par Manu

    On m’apprend à l’instant la disparition de Fred. La tristesse m’envahit, c’es une partie de mon enfance qui s’en va.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Oncle Francois le 3 avril 2013 à  12:16 :

      Le rêveur éveillé est parti dans son dernier songe...

      Répondre à ce message

  • Le crépuscule de Philémon (bis)
    6 avril 2013 12:52, par Lorenzaccio

    Je reviens sur cette page. J’ai enfin pu lire le dernier Philémon et... bof ! Je ne regrette pas de l’avoir acheté puisque c’est le dernier, ce n’est pas grave et il a une qualité de fabrication que les autres n’ont malheureusement pas eu à l’époque. Les premières pages m’ont immédiatement aspiré dans l’univers onirique et poétique de Fred mais très vite j’ai senti que ça patinait, que Fred n’avait effectivement plus l’inspiration. D’ailleurs il n’a pas vraiment réussi à finir l’histoire qui part à la dérive et se sauve par une pirouette que certains veulent trouver puissante ("la boucle est bouclée, ruban de Moebius, etc..."). Moi, j’appelle ça un rattrapage par les cheveux. A se demander si ce n’est pas l’éditeur qui a terminé l’album pendant que Fred s’éteignait doucement.
    Fred n’aurait pas terminé l’album, on l’aurait lu en regrettant de ne pas savoir la fin. Là, on sait la fin et on regrette de l’avoir lue... Tant pis. C’est humain, après tout. Fred n’était pas un surhomme. Il vient encore de nous le prouver en ratant de peu la date de sa sortie de Terre.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 7 avril 2013 à  06:41 :

      Super classe, vous êtes du genre à cracher sur les tombes, et le jour et l’enterrement encore.

      Répondre à ce message

    • Répondu par Pirlouit le 7 avril 2013 à  19:57 :

      Pour le cas où vous ne le sauriez pas, Fred a connu de sérieux problèmes de santé (cardiaque, les plus graves) il y a quelques années. Comme il l’explique dans son livre d’entretiens avec Marie-Ange Guillaume, chez Dargaud, il connut ensuite une sorte d’amnésie du dessin, étant même incapable de reproduire de mémoire sa signature.

      Fred a un style inimitable, même si Sfar pourrait éventuellement s’en rapprocher s’il s’appliquait un peu. Mais on est là confronté à un drame de l’age et de la maladie, et vous venez jouer les grincheux ? Auriez vous préféré que les trente premières pages restent à jamais inédites ? Après tout, Casterman a bien publié les crobars du dernier Tintin, sous une forme beaucoup moins aboutis.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Lorenzaccio le 21 janvier 2023 à  23:00 :

        En relisant mon texte dix ans plus tard, j’avoue que je ne comprends même plus ce que je voulais dire dans la dernière phrase qui est bien étrange, j’ai perdu le contexte (peut-être en lien avec cette histoire un peu ratée). Je découvre les deux réponses par la même occasion. La première ne mérite même pas une réponse (très bon roman de Boris Vian, au passage), quand à Pirlouit, non en effet, je ne connaissais pas les problèmes de santé de Fred à l’époque et ce n’est pas tant le dessin lui-même que l’histoire qui est en berne. Grincheux me paraît exagéré mais si on n’a plus le droit de critiquer une oeuvre parce que la personne l’a faite en étant malade (ce que j’ignorais de toute façon), où va-t-on ? Fred était génial dans presque tout Philémon et quelques autres que j’ai cité plus haut, mais il n’a pas tout réussi à mon goût. Comme Pratt. Mais si on doit vénérer les maîtres sans aucune critique, alors il n’y a pas d’éloge possible non plus...

        Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Morgan Di Salvia  
A LIRE AUSSI  
Actualité  
Derniers commentaires  
Agenda BD  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD