La frustration a du bon. En 1980, Hermann reçoit le coup de fil d’un certain Roman Polanski, le cinéaste de Locataire et de Chinatown. Polanski ? La bonne blague, pense Hermann, qui chambre aussitôt son interlocuteur. Mais au bout d’un instant, l’accent polonais, ses propos, le convainquent que Bon Dieu de bon sang, c’est vraiment LE Polanski qu’il a au bout du fil. Le réalisateur lui propose de faire le storyboard et la BD de son prochain film, Pirates. Mais pour des raisons de production, l’affaire tourne court. Restent quelques pages de croquis esquissées par le dessinateur. Son fils tombe dessus et, devenu scénariste, envisage de remettre le bateau en chantier.
Extrêmement documenté –on peut dire que la plupart des standards de la littérature de pirates ont nourri ce scénario- c’est un album qui souffle la grande aventure avec ses hautes figures comme Robert Murdoch, le diable des 7 mers, inspiré par Barbe Noire ou encore l’Iguane, un autre pirate de légende. Évidemment, pas de grande aventure sans histoire d’amour, ni sans trésor. Ne vous inquiétez pas, tous les éléments sont là.
Les pirates sont redevenus à la mode depuis que Jack Sparrow a hissé le drapeau noir. Le thème a ses lettres de noblesse dans la BD franco-belge : De Barbe rouge de Hubinon et Charlier au Barbe Noire de Remacle. Alors, la bouillabaisse est-elle bonne ? Attendons de la déguster en entier. À ce stade, elle a l’air goûteuse et appétissante. Le dessin de Hermann est madré et le scénario de son fils Yves H. a su mener sans peine le lecteur jusqu’à la fin du premier volume. À suivre.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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