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Le malaise justifié des auteurs francophones de BD

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 26 mai 2011                      Lien  
Sur sa page Facebook, le scénariste Kris se fend d’un coup de gueule, forcé de dire « presque non » à un contrat qui lui refusait 20 euros d’augmentation la page. Il constate une généralisation de la réduction des avances sur droits aux auteurs en France.

La raison de ce coup de chaud ? Son éditeur lui a refusé une augmentation « …alors même que les conditions de vie ont largement augmenté. Que le prix des albums a largement augmenté. Que les coûts éditoriaux ont largement diminué (frais de fabrication économisés grâce aux progrès des techniques d’impression de l’informatique [Les auteurs fournissent très souvent des fichiers prêts à l’usage qui simplifient le travail éditorial. NDLR], du moindre stockage des albums, de l’externalisation de nombreux postes éditoriaux autrefois salariés etc.). Et que la plupart des auteurs qui démarrent (et même des plus anciens) sont infiniment moins payés qu’avant » écrit-il sur sa page Facebook.

Les raisons avancées par l’éditeur ? La baisse de la vente moyenne des albums. « Or, ce n’est pas de notre faute. L’éditeur est entièrement responsable de ça. Il est le seul à déterminer sa politique éditoriale. Et s’il trouve qu’il édite trop d’albums non rentables, c’est à lui de réduire ce nombre (je ne dis pas les faire disparaître, je dis de le réduire). Ou, au contraire, d’arriver à en vendre plus, en les accompagnant et en les défendant mieux/plus/réellement (cocher la case idoine). Je ne sais évidemment que trop la facilité à dire et la difficulté à faire. »

Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
Est-il suicidaire de dire non à un éditeur ? (Kris à Blois en novembre 2008)
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

L’éditeur, forcément coupable ?

Faisons remarquer d’entrée que, contrairement à ce qu’avance Kris, l’éditeur n’est pas le seul responsable de cette situation. Car, franchement, il doit être aussi inquiet que lui d’une baisse des ventes moyennes. En réalité, l’éditeur n’est pas entièrement libre de sa politique éditoriale. Kris veut ignorer cette horrible réalité qui n’intéresse, semble-t-il, que les commentateurs vendus au capital : le marché, c’est-à-dire une offre, une demande et un prix, plus ou moins souple, avec des conditions de diffusion/distribution qui dépendent essentiellement des circuits de vente (selon que la BD produite a une vocation de large diffusion ou non) et bien entendu des points de vente (qui ne sont pas forcément des libraires.)

« Mais quelle entreprise, poursuit le scénariste, de quelle que nature que ce soit, pourrait dire à ses ingénieurs en recherche et développement : "la recherche est indispensable à la survie de notre entreprise. Mais pour que vous puissiez continuer à en faire, vous allez être payés 2, 3, 4 fois moins..." ? »

Pour autant que l’on accepte qu’un auteur est un « chercheur », le budget de R&D d’une grosse entreprise en France, si l’on en croit le Journal du Net oscille entre zéro et 18% du chiffre d’affaire. Il est de moins de 1% pour une entreprise de communication comme Vivendi. Cette recherche, d’ailleurs, rien ne l’empêche de l’opérer au moindre coût, au contraire, ce serait faire d’une nécessité une vertu. Certains éditeurs l’externalisent cyniquement en laissant aux petits labels le soin de développer les jeunes pousses avant de les racheter, même pas à prix d’or : Car contrairement au foot, les auteurs de BD font rarement l’objet de grosses transactions inter-éditoriales.

Il y a une dichotomie entre une bande dessinée classique "populaire" née dans la presse et celle qui prospère en librairie sous la forme de "Romans graphiques". Le statut de leurs auteurs respectifs est-il comparable ?
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Kris détaille avec beaucoup de précision les conditions de rémunération de l’auteur et fait le constat que, depuis le début de sa carrière (2001), les conditions financières du métier ont eu tendance à se dégrader alors que, dans le même temps lui semble-t-il, les éditeurs ont l’air de se porter comme des charmes figurant parfois dans la liste des plus grosses fortunes de France.
Face à cette situation, il pointe un responsable, qu’il n’ose pas nommer « surproduction », dont les éditeurs sont les premiers responsables : « Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas aux auteurs de financer cette politique d’augmentation éditoriale (vous remarquerez que je n’emploie pas le terme de "surproduction" qui implique déjà un jugement de valeur que je ne partage pas). Or, nous avons parfois le sentiment, non seulement de le faire, mais de le faire quasi-intégralement. »

Là, je voudrais avancer quelques éléments que j’avais esquissés dans ma contribution au petit fascicule « L’État de la bande dessinée : Vive la crise ? » (janvier 2009, Impressions nouvelles) où je tentais de donner quelques explications à « un malaise sans crise » qui se résumait aux constats suivants :

1. L’apparition brutale des mangas sur le marché, principal moteur de la croissance éditoriale en titres. Effectivement, c’est un facteur de la diversification de l’offre et, vu leur faible coût, de la marge des éditeurs lors de ces deux dernières décennies.

2. L’achat d’œuvres étrangères (plus de 50% de la production nationale ces dernières années) pèse sur les prix à la planche car l’éditeur a le choix entre une production dont il assume tout le développement et un rachat.

3. Un fossé plus grand qu’avant entre les graphistes « rapides » (le plus souvent raconteurs d’histoires) et les graphistes, disons, « appliqués », les premiers produisant plus vite et plus facilement que les seconds, ils pèsent sur le prix de revient de la planche.

4. Le développement des écoles de BD a accru encore davantage l’offre des créateurs en Francophonie, bien plus nombreux sur le marché qu’avant. La tendance est donc à une augmentation de la production, chaque N°1 constituant un « test », une R&D en quelque sorte. On peut se poser la question de l’utilité de former autant d’auteurs de BD chaque année, si c’est pour les envoyer dans le mur. Est-ce que l’on a raison de les former pour cette activité spécifique alors qu’ils gagneraient peut-être à « switcher » vers le dessin animé, le jeu vidéo ou la caricature politique ? Ces questions-là ne sont jamais abordées. Pourquoi ?

5. À celle-ci s’ajoute les auteurs étrangers de plus en plus nombreux à être publiés directement en France sans passer par le truchement de la traduction. On remarque un accroissement conséquent d’auteurs italiens et chinois ces dernières années. Une offre abondante d’auteurs qualifiés qui pèse sur la marge de négociation des auteurs hexagonaux et qui ne fait pas avancer sur la question de leur statut.

La vraie raison de ce malaise n’est-elle pas l’inadaptation des structures éditoriales actuelles, encore engoncées dans des pratiques dépassées héritées d’une BD naguère très puissante dans la presse, en déclin aujourd’hui, face aux nouvelles donnes de l’économie contemporaine ?

Ne constate-t-on pas une dichotomie entre cette bande dessinée du passé à vocation largement commerciale, destinée à la grande diffusion où forcément peu d’élus peuvent subsister, et celle qui prospère aujourd’hui en librairie ? Cette dichotomie n’est pas qu’économique, elle est aussi symbolique : nous passons d’une dimension « populaire » à une dimension « élitaire », d’un statut à un autre, déjà menacé par les mutations suivantes et du médium, et des circuits de vente.

Un malaise palpable

Ces points impactent sur les à-valoirs de ces dernières années, comme je m’en expliquais en 2008 : « Les éditeurs français paient la page de manga bien moins cher que la page de bande dessinée traditionnelle. L’augmentation de l’offre résultant de la démocratisation des moyens de production a eu pour effet de baisser le tirage moyen des « numéros un » des premiers albums proposés par les jeunes auteurs. Les éditeurs ont adapté leurs à-valoir à la réalité des ventes de ces « premiers albums ». N’ayant pas le choix (sauf peut-être, celui de l’Internet, mais le modèle économique n’est pas davantage gratifiant), de nombreux auteurs acceptent aujourd’hui un à-valoir limité pour publier leur premier album. Les dernières tendances du marché ne poussent donc pas la création en direction d’un graphisme laborieux et sophistiqué. »

Ni d’un scénario au thème risqué, pourrait-on ajouter.

Et de conclure : « Pour survivre, un auteur doit dès lors concilier sa création avec d’autres métiers (la publicité, l’illustration, etc.), soit vendre suffisamment pour pouvoir imposer à son éditeur une mise de fonds suffisante à l’élaboration de son travail. On notera que ces dernières années, la vente des originaux contribue à conforter davantage les revenus des auteurs que naguère. Mais là encore, la prime est donnée à la notoriété. »

L’autre solution est de « mondialiser » davantage la production de façon à se rapprocher d’une norme internationale exportable (en gros, la science-fiction et la Fantasy abhorrés par certains commentateurs). Bon nombre d’auteurs, dessinateurs mais surtout scénaristes, de même que des maisons d’édition (Lombard, Ankama, Soleil…) ont travaillé en ce sens.

Selon le Rapport Ratier, pas loin de 55% des nouveautés éditées dans l’année sont des traductions d’oeuvres étrangères. Un chiffre en augmentation par rapport à l’année précédente.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Quelles solutions ?

On se souvient que les auteurs français avaient été très actifs dans l’élaboration de la Loi de Censure de 1949 prenant pour prétexte les revendications des ligues moralisatrices pour installer un véritable protectionnisme sur le marché français.

On se souvient aussi qu’en France, les auteurs s’étaient battus pied à pied pour un statut de journaliste acquis de haute lutte à partir de 1971 mais qui aboutit à un mise à mort de la presse de bande dessinée avec l’abandon de la formule hebdomadaire de Pilote dès 1974, annihilant tous ces efforts.

De plus en plus de réflexions, comme à Lyon en juillet 2008 ou dans l’étude de l’association belge Smart en novembre 2010, s’interrogent sur le nouveau contour du statut de l’auteur de bande dessinée, (s’il doit se définir comme tel, car ils sont nombreux ceux qui font « autre chose » à côté : publicité, dessin animé, enseignement…).

Ces dernières années ont aussi provoqué un « réveil syndical », tout relatif il faut bien en convenir, dans ce métier d’individualistes forcenés, une action à laquelle Kris a participé.

Depuis plusieurs années, nos forums en sont les témoins, le malaise des auteurs est palpable. Mais n’est-il pas normal face aux enjeux d’un métier en mutation, devant une situation du marché –tous les indicateurs le montrent aujourd’hui- de plus en plus tendue face à laquelle les éditeurs anticipent en réduisant la voilure ou… en payant moins les auteurs ?

Ces questions seront au cœur des débats lors de la prochaine Université d’été d’Angoulême consacrée à « L’auteur ». Nous vous en dirons plus quand le programme sera figé.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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136 Messages :
  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    26 mai 2011 09:58, par oncroarèvé

    Kris est complètement à côté de la plaque. En syndicaliste de base, il dit "patrons salauds". Or, il sort environ 4500 BD par an soit 10 à 15 PAR JOUR. Il y a la crise et le désintérêt du lectorat vis à vis de la BD. De plus, les BD sorties ces dernières années sont TOUJOURS SUR LE MARCHE. Ca s’entasse depuis des lustres, chez les libraires, bouquinistes et soldeurs ... Même en vide grenier, vus trouvez tout dont les nouveautés car ça déborde de partout. De plus (encore) l’éditeur n’est pas libre de faire ce qu’il veut. Il est confronté au diffuseur qui a son réseau, ses goûts et capacités, les libraires qui augmentent leur part du gâteau (40 % assez souvent) et encore ... souvent, ils doivent fermer boutique, les transporteurs, le papiuer qui a considérablement augmenté ces dernières années, les coûts d’impression qui grimpent et en peuvent être atténués à l’unité par des tirages en grand quantité car les ventse sont misérables (...) et ... le public aux goûts fluctuants (quant il lit encore des BD, ce qui est rare). Si ces éditeurs n’avaient pas tenté ces BD dont personne ne voulait (Titeuf, Blacksad, SkyDoll ...), ils n’existeraient plus. Ils continuent à chercher de nouvelles voies car la recette miracle n’existe pas. Kris devrait enlever ses oeillères et voir plus loin que le bout de son nez. De plus (ter), il inonde le marché de ses productions donc ça va bien pour lui et il contribue lui-même à la surproduction. C’est facile de cracher sur ces salaups de patrons et (un comble) de leur incriminer les méventes. Kris devrait faire éditeur et s’éditer lui-même, qu’on rigole un peu. Mais crier de sa tour d’ivoire est plus confortable, sans doute.

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    • Répondu par Kris le 26 mai 2011 à  11:05 :

      Cher &*%$ùanonyme,

      sachez que je suis fils de (petit) patron (salaud lui aussi forcément).

      Alors, en plus d’être un syndicaliste "de base", aveugle et beuglant depuis ma tour d’ivoire payée par ma surproduction de 14 livres en 10 ans (un chiffre énorme pour un scénariste), je suis aussi un social-traître.

      Bien à vous,
      Kris.

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    • Répondu par Antoine Ozanam le 26 mai 2011 à  11:55 :

      Quitte à devenir un syndicaliste tout pourri à mon tour...
      ce que Kris a bien voulu faire partager (une fois de plus) est un avis partager par nombre d’auteurs de BD. Il faut voir comment son post à été partagé sur facebook pour le comprendre.

      Il n’est pas question dans son message de traiter les patrons de salauds (de qui ? nous ne sommes pas des employés mais des partenaires)mais d’expliquer qu’effectivement le seul prix à ne pas avoir été revu à la hausse depuis plus de dix ans était celui des à-valoirs. Encore une fois, et c’est une réalité, ces à-valoirs ont plutôt diminués. Ce qui rend ce métier plus difficile.
      Il y a dans votre message, une espèce de haine envers Kris que je n’aime pas. Celle que l’on utilise pour ne pas entendre les revendications de ceux qui râlent à juste titre. Pour diviser le peuple. Pourquoi un scénariste qui arriverait à publier plus de deux titres par an, ne pourrait-il pas dénoncer un fait ? "il y a plus malheureux que lui alors qu’il se taise ?". Trop facile. Cela permet de taire toute revendication. car il y aura toujours un plus malheureux.
      De plus, il me semble que Kris, comme moi et comme tant d’autres, n’a pas que des ennemis dans la profession. Sinon il ne publierait plus depuis longtemps.
      Ce que j’aimerai souligner dans son propos, c’est que les albums sont maintenant moins bien défendu qu’auparavant. ce n’est pas à l’auteur de faire ce travail. C’est à l’éditeur. Cela est contractuel ! Nous sommes auteurs et nous n’allons pas dire comment cette partie doit être faite. Mais nous demandons juste à ce qu’elle soit faite ! Par là même nous restons très respectueux des éditeurs(voilà que je commence à prendre l’étendard des mains de Kris, va falloir que je me calme). Chacun son boulot ! Personne ne dit que nous ferions mieux si c’était notre boulot à nous d’éditer. Ni moins bien d’ailleurs.
      Mais oui, les méventes sont imputables (souvent) à l’éditeur. c’est lui qui choisi de publier ou non l’histoire (personne le lui impose de signer un contrat), c’est lui qui fait le suivi et aide les auteurs à faire le meilleur bouquin possible et c’est encore lui qui doit promouvoir les livres qu’il édite. après, le public peut ne pas être au rendez-vous. c’est triste mais c’est aussi un fait. Et c’est pour ça que Kris, comme les autres, continue à signer avec les mêmes éditeurs. Parce qu’au delà des ventes ou méventes, il y a une confiance.
      Cette confiance ne doit en revanche pas être ternie par le fait de constater un manquement contractuel de l’éditeur vis à vis de l’auteur (et vice-versa).

      Pour ma part, je me souviens d’avoir eu un refus d’augmentation sur une série (de 10€) alors que l’éditeur dans la même journée expliquait que son chiffre d’affaire annuel avait augmenté de plus de 40%. Le cocktail qui suivi cette déclaration restera pour moi des plus amères.

      Par ailleurs, et là je suis peut être même en désaccord avec monsieur Pasamonik et vous même quand vous nous dites que l’éditeur ne peut pas faire ce qu’il veut. Le rapprochement avec la politique est une évidence pour moi quand je lis ceci. Si j’entendais un gouvernement me dire "c’est pas ma faute, je ne peux pas faire ce que je veux pour modifier ce problème", je serais dans la rue et jamais je ne voterai pas pour sa réélection. donc si un éditeur me dit ça en face, je préfère aller vendre des crêpes sur les plages du Pas de Calais (métier rude s’il en est) que de continuer à signer avec lui. Un patron doit savoir s’entourer et faire en sorte que son bateau ne prenne pas l’eau. C’est tout.

      Enfin, pourquoi diable les éditeurs continuent-ils de signer ces chieurs d’auteurs franco-belges ?
      - parce que la traduction même si elle est moins onéreuse ne permet pas le jack-pote (puisque les droits audiovisuels et dérivés ne lui appartiennent pas).
      - parce qu’ils sont tout aussi fous que nous... Ou passionnés...
      Bref, je rejoins Kris dans sa tour d’ivoire pour aller refaire le monde et boire une mousse...
      Non mais franchement, ce qu’il faut pas entendre...

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    • Répondu le 26 mai 2011 à  12:12 :

      Ce cher anonyme à la verve si sympathique sait-il combien gagne un auteur bd ?
      et combien gagnait un auteur bd il y a 20 ans ?

      Kris ne dit pas patrons salauds, loin de là, simplement comme d’autres auteurs, dont moi il se demande pourquoi la seule variable d’ajustement (vers la baisse) reste l’auteur ?
      Et il ne crache pas dans la soupe mais s’inquiète simplement de savoir comment vont vivre les auteurs demain, car si lui, moi ou d’autres auteurs plus installés vivent déjà péniblement, le cas des jeunes auteurs est plus que pré-occupant la plupart travaillant presque gratuitement car n’ayant aucun poids, ni statut les défendant réellement.
      Si après se soucier de voir les gens vivre décemment pour le métier qu’ils font s’est être un dangereux syndicaliste anarchistes, j’en suis !

      Hippolyte

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      • Répondu par Flamberge le 26 mai 2011 à  13:58 :

        C’est la loi du marché : pas ventes => pas d’argent qui rentre => éditeur qui perd de l’argent et auteur sous payé. Si l’éditeur doit en plus défendre/promouvoir plus chaque album comme c’est demlandé à corps et à cris par Kris et ses comparses, cela veut dire beaucoup de frais publicitaires. Donc encore plus de pertes. On a vu des campagnes monumentales pour des albums. 1) ça a fait flop car le public n’est pas complètement con et les grands succès sont soiuent inattendus 2) ça occulte inévitablement les autres albums du moment (pas sympa pour les collègues). Principe des vases communiquant : les libraires augmentent leurs marges, les frais augmentent (papier, esence ...) et les ventes sont réduites à peau de chagrin => moins d’argent pour les autres acteurs et moins d’argent tout court ou de pures pertes. Il ne faut pas se leurrer, un éditeur vit sur un ou deux blockbusters (Titeuf, XIII, Donjon de Naheulbeuk, Les profs, l’élève Ducobu ...) et tout le reste ce n’est que pour être présent en rayon ou des lignes pour chercher la future perle ou par passion (car des éditeurs passionnés, ça existe encore. Si si ... et même parmi les grands).
        Combien gagnait un auteur de BD il y a 20 ans ? Et combien gagnait un remouleur, il y a 40 ans ? Et un vendeur d’allumettes ? Vous raisonnez à l’envers. Pas d’argent qui rentre => diminution du nombre d’acteurs du métier (auteurs, éditeurs, libraires, diffuseurs, distributeurs, imprimeurs : regardez autour de vous : les exemples ne manquent pas. Ils font même l’actu BD chaque jour) voire la mort pure et simple de ces métiers. Réclamer bêtement (oui, bêtement) de l’argent alors qu’on n’en génère plus est certes légitime mais d’une incongruité absolue à long terme. Si l’éditeur n’a pas à côté une vache à lait, il ne pourra pas. Tel le rémouleur, le métier d’auteur de BD est peut-être voué à la disparition car plus rentable. D’autant plus que c’est un métier très diffcile. Et ça, je prie tous les Dieux que les hommes ont inventés pour que cela ne se produise jamais car j’aime ce magnifique art multifacettes et tous ses acteurs.

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        • Répondu par hippolyte le 26 mai 2011 à  15:24 :

          Superbe ! Amis auteurs, arrêtons donc de râler devant des conditions indécentes, le marché est ainsi et si, comme les vendeurs d’allumettes ou les rémouleurs, nous sommes voués à disparaître car à la fin il n’y aura plus d’argent pour nous, et bien disparaissons !
          Jean pierre Pernault fera bien 2 minutes sur vous en fin de JT.
          Je rêve..

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        • Répondu le 26 mai 2011 à  15:50 :

          la loi du marché a bon dos, la loi de l’idiotie, oui.bientôt ça va être la faute au hasard.
          ce fameux hasard qui fait que les "éditeurs" choisissent de surproduire la même chose afin de baisser les cout et faire tourner la bulle financière.
          ce même hasard qui fait qu’on choisit par paresse des jeunes pour les pressuriser et les forcer à faire des albums-produits sur des sujets sans âmes et sans public, toujours le hasard qui fait ostraciser les auteurs à tempérament parce qu’ils tiennent tête
          le hasard qui fait qu’on ne soutient même plus les succès naissant car le hasard nous dit qu’il vaut mieux faire des spin-off de dérivé vendu aux forceps dans les supermarchés, et qui ne marchent pas.
          Et puis quand l’économie s’effondre, on sait plus quoi faire, on ne connait plus les publics ni les auteurs.Le "hasard" espère juste baisser encore les prix comme un pirate économiserait sa dernière pièce d’or.
          La mauvaise foi a trouvé son maître dans ce marché de sauvages.Il faudrait cependant se rappeler comment on finit les Ben Ali et Moubarak

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        • Répondu par Kris le 26 mai 2011 à  15:55 :

          Je suis tout à fait d’accord avec vous. Si vous voulez bien nous lire un peu plus intelligemment que nous ne crions, moi et mes "comparses", "à corps et à cris"... Si, dans les faits, la bande dessinée créait beaucoup moins de richesses qu’auparavant, qu’y pourrions-nous ?

          Or, ce n’est pas le cas. Toutes ces disparitions d’éditeurs, de diffuseurs, etc. qui "font l’actu BD" tous les jours selon vous, pouvez-vous me les citer puisqu’il y en a tant ? Des éditeurs rachetés très chers par d’autres ont-ils fait couler leurs nouveaux propriétaires ? Les différents marchés dérivés des oeuvres de bande dessinée ne se sont-ils pas fortement développés depuis 20 ans ? (grâce à l’action des éditeurs notamment. Oui, oui, les auteurs savent aussi regarder plus loin que leurs relevés de droits). Comment expliquer cette augmentation énorme du nombre d’albums en dix ans alors que, selon vous, 99% d’entre eux le seraient à perte ?, etc, etc.

          Je serais bien curieux de connaître les sources de votre constat apocalyptique sur la catastrophe financière de la bande dessinée. Qu’il y ait certains signes inquiétants, oui. Et la situation des auteurs en est justement un (ce n’est évidemment pas le seul. Cf celle des "petites" structures éditoriales). Il y a par contre d’autres signes bien plus encourageants depuis des années mais dont les auteurs ne récoltent pas les fruits.

          J’ai souligné par ailleurs la passion qui continuait d’animer l’immense majorité des acteurs, éditeurs compris, je crois. ça n’empêche pas, voire au contraire ça le permet, de se parler franchement quand on estime qu’il y a un vrai problème.

          Enfin, lorsque l’on parle d’accompagnement, c’est vous qui le réduisez à la publicité et qui réduisez de même le lecteur à une "vache à lait". L’accompagnement est multiforme et correspond aussi à un vrai travail de suivi éditorial pour bonifier la création d’un auteur, réfléchir à/aller chercher son public potentiel qui l’ignore encore, etc. Donc, à l’arrivée, obtenir un livre de meilleure qualité et qui peut plus facilement trouver son public.

          Celui avec qui je travaille principalement le fait en ce qui me concerne. Mais demandez à beaucoup d’auteurs, notamment ceux qui démarrent, le nombre de contacts réels qu’ils ont avec leur éditeur pendant la réalisation d’un album. Interrogez-les sur les efforts entrepris pour amener leur livre sous les yeux d’un public, pas spécialement voire pas du tout "bédéphile", mais qui aurait pu être attiré par les thèmes qu’il développe.

          Encore une fois, ce billet n’a jamais prétendu à LA vérité ni au type de constats à l’emporte-pièce que vous tirez dans votre message. Il tente de saisir ce qui remonte des auteurs depuis des mois, et pas seulement de quelques "comparses", et de mettre en évidence ce que beaucoup vivent au quotidien. Il ne hurle pas avec les loups, ou à corps et à cris, il interroge. Je ne crois pas qu’il soit irrespectueux ni encore moins agressif.

          Alors, tant qu’à prendre le temps de commenter, essayez encore une fois de lire réellement ce qui est écrit et d’être constructif plutôt que méprisant pour les acteurs de ce monde que vous dites admirer tant.

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          • Répondu par Flamberge le 26 mai 2011 à  17:00 :

            Bulle Dog, Pointe Noire, Theloma, Tartamudo, Pavesio et d’autres éditeurs ont disparu (ou quasiment). Certains ont été rachetés (treize étrange, petit à petit, proust, dupuis, audie, casterman …) ou se sont associés (Delsol, Futuropolis …) pour étendre leur emprise. Le comptoir des indépendants n’est plus. Les librairies ferment les une après les autres.
            Les libraires marchent à la nouveauté. C’est navrant mais c’est comme ça. Ainsi, les gros éditeurs sortent des tonnes de tomes 1 (qui ne verront souvent jamais de tome 2). C’est une politique d’occupation du terrain et de volume critique négocié avec les imprimeurs. Ca se fait aussi avec les albums blockbusters déclinés à l’infini (ex dernier Scorpion avec coffret sorti une semaine après l’édition normale et aussi édition parallèle avec nouvelle couverture puis … édition anniversaire avec dos toilé pour trucmuche …). On occupe les étals des libraires en empêchant au passage, les petits de s’y mettre et en sciant soi même la branche sur laquelle on est assis car cache les nouveautés et on ne sort pas de tome 2 comme ça le client n’achètera plus rien par manque de confiance, ou si une série marche par miracle, on sort un super coffret plein avec des inédits, ou une intégrale, moins cher que l’achat à l’unité histoire de bien démoraliser le client fidèle. Mais je m’égare ...
            Après, pour le reste, je me suis déjà exprimé. Il y a des auteurs qui veulent être accompganés par l’éditeur et d’autres qui aspirent à une totale liberté mais, oui, si possible, l’éditeur doit défendre ses livres. Un auteur qui bosse 6 mois à un an sur un album pour en vendre en moyenne 800 (ce chiffre ne vient pas de moi. De Gilles Ratier peut-être … je ne sais plus), ça n’est ni rentable pour lui, ni pour l’éditeur.
            Après, on peut le déplorer (personnellement, cela m’attriste profondément, très profondément) et invoquer la faute à l’éditeur ou à padchance, ça ne changera pas le fond du problème. Après, chez les gros éditeurs, il y a effectivement tout ce qui est produits dérivés et dessins animés etc qui rapportent peu aux auteurs eux-mêmes. Dans un monde idéal, cela devrait faire l’objet d’un contrat à part (comme la « BD numérique ») et être en partie redistribué sur l’ensemble des auteurs. C’est un peu ce que font les éditeurs avec des « à valoir » qu’ils ne récupèrent souvent pas comme les frais d’impression. Ce n’est peut être pas assez. Quoi qu’il en soit, les anciens schémas qui tablent sur la seule vente des albums, ne sont plus économiquement viables, les ventes d’albums étant devenues ridicules alors qu’on croule sous les nouveautés et invendus et que les amateurs de longue date n’ont tout simplement plus la place chez eux pour ajouter encore des milliers d’albums. Croisons les doigts mais pas les bras. Comme dirait DSK, la vie est une dure lutte.

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            • Répondu par tetfol le 26 mai 2011 à  19:46 :

              à cette liste d’éditeur on risque d’ajouter les éditions Charrette et Les requins marteaux qui crient au secours sur différents forums.

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              • Répondu par stan prozak le 27 mai 2011 à  08:09 :

                Voire les éditions Le Gang mais nous c’est plutôt la difficulté de faire connaître nos albums qui nous pose problème

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                • Répondu par B.CESARD- Scenariste/Editeur associatif le 31 mai 2011 à  12:52 :

                  Idem pour nous les "editions Fauvard", c’est la visibilité qui fait défaut, alors oui on continuear à tirer en petite quantité, sans toucher à la qualité, et à mettre de nos propres sous dans le bastringue parce que la BD , comme tout art c’est d’abbord de la passion avant le commerce.Et comme il faut bien faire avancer tout ça je propose que nous nous regroupions , les petits, les sans grades, pour la promo, la dif, les salons...bougeons quoi !!!

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        • Répondu le 26 mai 2011 à  16:05 :

          Ce qui cloche dans ce raisonnement, c’est que des auteurs et des nouveaux albums, il y en a de plus en plus (contrairement aux rémouleurs et aux marchands d’allumettes).

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          • Répondu par Flamberge le 26 mai 2011 à  16:35 :

            C’est bien là le problème, moins de clients et plus d’offres.

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            • Répondu par Antoine Ozanam le 26 mai 2011 à  18:12 :

              Il faut arrêter avec cette image du vendeur d’allumettes. Même si je suis pour dire que nous sommes des artisans et on des artistes (la différence se fait mais ce n’est pas à nous d’en juger), nous apportons une valeur ajoutée qui nous différencie quand même de ces petits métiers d’antan qui ont disparu au profit de l’industrie.

              De plus, les éditeurs qui disparaissent (se vendent, fusionnent, c’était déjà le cas pendant les différents âges d’or. Le fait nouveau, c’est la diminution des à-valoir.

              Sinon, je ne comprends pas comment on peut être aussi virulent et cynique envers les auteurs en général sur un site spécialisé BD. Si vous n’aimez pas la BD, passez votre chemin. En revanche, si vous aimez, respectez au moins ceux qui la font. Avec la disparition des auteurs comme ce le fut pour les marchands d’allumettes, vous serez bien malin avec des albums remplis de pages blanches.
              Bon, ça vous laisse tout le loisir de vous défouler sur un auteur ou deux... Si vraiment vous en avez besoin. dans ce cas, je me porte volontaire...

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              • Répondu par Flamberge le 27 mai 2011 à  10:37 :

                Ne vous détrompez pas : je ne me réjouis pas de cette situation. Mais si un métier n’a plus de client, il tend à disparaître inéluctablement. Quant aux pages blanches, je dois avoir 8000 à 10000 BD dont 90 % pas lues. Je me tiens au courant de ce qui sort (du moins, j’essaie de suivre) et j’en achète grand nnombre tout le temps encore (c’est stupide mais je cherche à mon petit niveau à soutenir la BD). J’ai de quoi lire jusqu’à la fin de mes 10 prochaines réincarnations et il suffit que j’aille en librairie, bouquiniste ou vide grenier pour remplir un nouveau camion alors les pages blanches ... à moins d’une soudaine pluie de chlore venue de Mars, c’est pas près d’arriver, croyez-moi. Encore une fois : J’en pleure de cette situation qui ne pourra malheureusement qu’empirer de jour en jour.

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                • Répondu le 27 mai 2011 à  18:10 :

                  je dois avoir 8000 à 10000 BD dont 90 % pas lues.

                  N’importe quoi, vous êtes un cas clinique, vous n’aimez pas la BD, vous n’êtes qu’un maniaque, je préfère largement un lecteur qui emprunte en bibliothèque que quelqu’un qui achète tout et n’importe quoi et ne les lit jamais.

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      • Répondu par Un (peut-être) futur auteur qui se demande si la bd c’est viable le 26 mai 2011 à  18:19 :

        Moi ça m’intéresse de savoir exactement combien Kris gagne.
        On parle finance mais on ne cite aucun chiffre. Alors il gagne combien Kris en tant que scénariste ? (à la page ?, en avance sur droit ?)
        Et combien les auteurs gagnaient-ils il y a 20 ans ?
        Merci.

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        • Répondu par hippolyte le 26 mai 2011 à  19:50 :

          Vous avez raison, donnons des chiffres, ça n’en sera que plus clair.
          Quand j’ai commencé ce métier j’étais payé 350 euros la planche chez Glénat en avance sur droit pour un 54 pages (en carte à gratter) et en tant qu’auteur/dessinateur à 8% de droits d’auteur.

          C’était correct, j’en vivais. On était en 2003.

          Cette même année 2003 je commençai à faire des festivals de bd et je rencontrai donc de glorieux anciens. Ils me disaient que dans les années 80, ils étaient payé (en moyenne) 2500 francs la planche. Ce qui fait 375 euros donc, il y a 30 ans ..
          Les prix n’avaient donc pas évolué.

          Aujourd’hui en 2010 lorsque je vais chez Glénat (pour reprendre la même maison d’édition) et que je leur propose un 150 page couleur (les formats ont évolué) on me propose 12000 euros en avance sur droit.
          Pour 200 pages ça nous fait donc du 60 euros la planche.

          Alors oui on va me dire que les formats ont évolué et que du coup on ne parle plus de prix de planche mais de forfait.
          Mais si, ramenons tout cela à la planche et au temps passé :

          Avant pour vivre je réalisais 2 planches par semaine.
          Maintenant je dois en produire quasiment 1 par jour si je veux ne vivre que de la bd.

          C’est bien sûr un exemple. Certains éditeurs paient mieux, d’autres beaucoup moins bien, d’autres pas du tout.

          Mais en tant qu’auteur nous avons le droit de nous alarmer de cette chute vertigineuse des à valoir d’une manière générale.

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          • Répondu par GG le 26 mai 2011 à  21:10 :

            "Certains éditeurs paient mieux, d’autres beaucoup moins bien, d’autres pas du tout "

            Pour avoir subi, mon dessineux et moi, un quarteron d’années ou il fallait courir sans cesse après les avances ... et quand - miracle - elles arrivaient ( quelle boxon , la poste, le nombre de chèques perdus a été très élevé pendant ces deux ans ( 4 ou 5 ) ou chèques en bois, ( 2 ) ou logiciel compta très souvent en panne, quelle saleté l’informatique ;-)

            De guerre lasse, nous avons migrés chez un plus gros éditeur. Et là, miracle, versement bancaire à heure dite, rubis sur ongle. Brèfle, Il suffit seulement de " bien tomber ".
            Certains sont très sérieux et pro, d’autres tiennent plus de marchands de tapis qu’autre chose. Le bon choix, c’est tout !

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        • Répondu par Kris le 26 mai 2011 à  20:15 :

          La vraie question n’est pas là, encore une fois : les auteurs pourraient tous gagner 100 000 euros/an, si cela ne représentait qu’1% de ce qu’ils génèrent, ce ne serait pas juste. A l’inverse, s’ils gagnaient 1000 euros/an mais qu’ils en généraient 1200 en tout et pour tout, ce ne serait pas juste eu égard au travail fourni par l’éditeur/le diffuseur/le libraire.

          Ce qui est posé, c’est la diminution très forte de la moyenne des à-valoir alors que la bande dessinée ne connaît pas par ailleurs une telle baisse de ses chiffres d’affaires, ni même de ses bénéfices. Et les conséquences concrètes que l’on voit apparaître et se développer à grande vitesse, à savoir la paupérisation générale des auteurs, ceux sur qui repose pourtant tout le reste. A terme, ça inclut forcément un danger pour tout le monde. Donc, on pose la question des responsabilités, et de la responsabilisation, de tous les acteurs concernés.

          Après, ça n’empêche pas que des auteurs continuent de gagner très bien leur vie, heureusement, dès lors qu’ils connaissent un réel succès. Et pour ma part, ça va, merci, j’ai longtemps été barman puis libraire au smic et je gagne plus en faisant un métier que j’adore. Mais c’est de moins en moins le cas, encore une fois, chez nombre d’auteurs. Ne pas oublier qu’il n’y a ni chômage, ni congés payés, ni une couverture maladie forte (surtout, ne pas se casser un bras, ne pas se retrouver en arrêt-maladie longue durée !), ni mutuelle payée en partie par l’entreprise, ni CE pour aider les gosses à partir en vacs, etc, etc. Dans ce cadre, si l’auteur, quand il a un bon contrat, ne la joue pas "fourmi" plutôt que "cigale", ça peut être très difficile. Mais quand il n’a pas de bon contrat ? La moindre période d’inactivité (dans l’attente d’une signature par exemple), même 2-3 mois, et c’est la galère immédiate.

          Tous les cas de figure sont possibles : depuis 5 ans, j’ai gagné parfois 1000 euros en avances pour écrire 250 pages (afin de laisser la plus grosse part au dessinateur qui devait s’y consacrer un an), parfois 120 euros/page tout en "fixe". Mais même un bon prix de page, si vous passez trop de temps à réaliser un album, ce n’est pas obligatoirement valable. A contrario, un petit prix de page peut être compensé par la vitesse d’exécution comme l’évoquait Didier Pasamonik dans son analyse. Si vous dépensez un paquet d’argent en docs diverses, achat de matériel (pensez aux coloristes informatiques par exemple...), etc, l’argent rentré peut aussi ne pas être en proportion de ces dépenses.

          Enfin, tu peux avoir des revenus complémentaires, vente de planches, paiement d’interventions en milieu scolaire ou autre, etc.

          Bref, ne voir que le prix de page n’exprime pas grand chose des réalités. La réalité, c’est qu’on jongle tous en permanence, avec plus ou moins de bonheur et, bien sûr, plus ou moins de succès. ça a toujours été le cas et c’est propre à ce genre de métiers ? Certes oui.

          Mais de plus en plus d’auteurs se retrouvent à jongler sur un fil. Avec ce sentiment plus que diffus qu’ils sont les seuls à devoir s’y aventurer. Qu’ils risquent de se casser la gueule à tout moment et qu’il n’y aura personne en dessous d’eux pour les rattraper. Et que pendant ce temps-là, personne ne s’en aperçoit, derrière tout le monde continue de pousser, se disant qu’à sa place, de toute façon, un autre auteur viendra et s’aventurera sur le fil...

          Alors, à la place du fil, ça serait bien qu’on puisse y mettre systématiquement des planches correctement payées. Avec un effort, c’est sans doute possible. Et tout le monde pourrait continuer de jongler plus sereinement.

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    • Répondu par robert le 26 mai 2011 à  13:04 :

      les propos du premier intervenant sont digne d’un colon du 19ème siècle.
      le problème n’est pas la structure éditoriale en tant que telle, mais les gens qui occupent ces postes, dont bien souvent le seul mérite est l’argent qui ne leur appartient même pas (subventions, actionnaires, ou les deux).
      leurs seules réparties sont de se réfugier dans la puérilité,la paranoia, le caprice et le cynisme de bas étage, et d’essayer de faire croire que la souffrance des larmes de crocodile est du courage.

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      • Répondu par sales momes le 27 mai 2011 à  01:00 :

        Etant auteur de BD également, je partage le triste constat de kris.
        J’ai commencé à être publié il y a 11 ans, et je ne peux que déplorer que les prix de pages se réduisent comme neige au soleil.
        Ce que je reproche également, c’est aussi le désintérêt de plus en plus manifeste des acteurs éditoriaux au sein des maisons d’éditions : absence total de conviction, sentiment de rendre des albums qui ne lisent même pas (qui se confirme par le nombre de fautes d’orthographes sur le BAT), l’absence de suivi tout au long de la réalisation de l’album, le sentiment d’avoir non pas des amoureux du livre, mais des vendeurs de papier cul ... On pourrait dresser une très longue liste.
        Pour l’anecdote, l’album sur lequel je travaille en ce moment a eu droit à une baisse d’avance sur droit de 60 % par rapport à l’album précédent...Qui accepterait ça ailleurs ?
        Et comme il faut bouffer, bêtement, on le fait en chargeant la mule avec un album en parallèle, pour équilibrer cette situation précaire (et en sacrifiant encore plus sa vie perso).

        Moi ce qui me dérange, c’est d’entendre des éditeurs qui nous refusent des prix de page similaire d’il y a 5-6 ans, prétextant la crise etc, et qui au final, ont un chiffre d’affaire en constante évolution (Delcourt et Glénat par exemple).Regardez les chiffres, c’est instructif !
        Parlons également de l’amortissement réel d’un album pour un éditeur, c’est d’une opacité absolue. On sais tous que la surproduction de la BD est aussi la conséquence du deal qui rassemble editeurs et imprimeurs. Pour avoir des prix toujours plus bas en fabrication, l’éditeur s’engage à faire imprimer "X" albums par an chez l’imprimeur. Ce qui explique aussi le nombre d’albums "tampons", sur lesquels l’éditeur se fiche totalement du devenir, sabrant des séries à tour de bras.
        Ca c’est une réalité et ça serait bien de le mentionner aussi pour y voir plus clair.
        Pour ma part, le choix est fait : cette insupportable précarité me pousse à laisser tomber la BD pour me consacrer à d’autres activités dans les prochains mois.
        J’espère qu’un jour, l’ensemble des auteurs s’uniront pour faire bloc mais ne nous y trompons pas, la spécialité est d’entretenir les intérêts de certains pour déshabiller d’autres : diviser pour mieux régner, et ça marche...

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        • Répondu par DTC le 27 mai 2011 à  08:32 :

          MEP : Mon album a eu droit à une mise en place de 2800 exemplaires

          - Et ce n’est pas sur, encore, j’en doute même fort - ( contre 9 ou 10.000 prévus au départ ) mais, la crise, toussa, mon pauvre monsieur ...

          et donc, cette toute petite mise en place a déjà, je l’estime, tué dés le départ cet ouvrage. L’éditeur m’a écrit récemment qu’il stoppait tout, et que celà n’avait pas trouvé son public, vu les chiffres de ventes ridicules !!!

          Mais comment aurait il pu trouver un public, si on ne le trouve nulle part même en cherchant ??

          Ayant parcouru toute la région Rhone-Alpes, mon lieu de résidence, de la GSA, aux librairies, cultura et autres, je ne l’ai trouvé qu’une seule fois, en 3 mois, ma pauvre bd, 1 exemplaire, unique, isolé au fond d’un rayon et pourtant j’ai cherché longuement. pas deux, UN seul !!!!

          Il m’a été reproché de ne pas avoir fait de teaser, de ne pas avoir de blog, de ne pas avoir dialogué sur BD-Gest, ou autres bulles d’air, bref de n’avoir rien fait pour la promotion de cet ouvrage. Curieusement je pensais qu’un éditeur était tenu d’assurer un minimum de visibilité à un album, ainsi qu’un minimum de promotion,
          voeux pieu ! Ce milieu devient une cour des miracles.

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          • Répondu le 27 mai 2011 à  09:51 :

            Il m’a été reproché de ne pas avoir fait de teaser, de ne pas avoir de blog, de ne pas avoir dialogué sur BD-Gest, ou autres bulles

            Marrant, moi le mien m’a reproché l’inverse !

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            • Répondu le 27 mai 2011 à  13:46 :

              Au lieu d’incriminer systématiquement l’éditeur (qui a proposé l’album au librairies s’il est diffusé normalement), pourquoi n’incriminez-vous pas le libraire qui est finalement le responsable du choix d’avoir ou non votre bande dessinée dans ses rayonnages ?...

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    • Répondu par jean-Albert le 20 mai 2012 à  15:18 :

      Salut
      J’aime trop la BD, et depuis toujours donc longtemps :o)
      Son problème majeur, c’est le trop plein en quantité de BD qui sortent chaque année. En 10 ans le nombre de sortie à était multiplié par 5, inondant le marché jusqu’à saturation. Déjà l’évolution des pages de BD sans textes me parait étrange, alors maintenant, comme pour le cinéma, je ne me concentre que sur ce que j’aime et laisse le reste sans même y jeter un œil. Je sais bien qu’il en faut pour tous les goûts, mais là :"trop de BD tue la BD" de plus, il faut désormais 10 bouquins pour faire une histoire ! Et le tout sur 40 pages maximum. Cela fini par faire une somme.
      Bien sur, seul les éditeurs peuvent arrêter l’hémorragie pour laisser le temps aux scénaristes et dessinateurs de nous faire des BD qu’on envie de garder et relire tel un black et Mortimer ou autres Gaston...
      Peut être le temps finira par refaire les choses et re-équilibrer le système ?

      Jean-Albert

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    • Répondu par SEM le 24 mai 2012 à  20:36 :

      Juste une petite précision... : Kris ne "sort" aucun album !! C’est l’éditeur qui choisit de sortir ces 4500 albums par an et c’est ce que critique ce scénariste. Il ne crie pas "patrons salauds" car les éditeurs lui permettent d’être publié, mais le rôle de l’éditeur devrait justement être de "choisir" entre les propositions qu’il a devant lui. Or la politique des grosses maisons d’éditions aujourd’hui est de donner dans la surabondance pour être sûr de faire du chiffres quelque part. Donc effectivement on se retrouve avec une quantité incroyable de parutions par an et des nouveautés qui se retrouvent immédiatement soldées à peine sorties.
      Et il faut savoir aussi qu’un auteur touche au mieux 7% sur chaque vente d’album contre 50 pour l’éditeur et 40 pour les libraires. Pour un album vendu autour de 12€, faites le calcul... même multiplié par 10 ça ne suffit pas vraiment pour manger, et encore moins payer ses factures et le loyer.

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  • Juste quelques précisions, si vous le voulez bien :

    - Si j’ai écrit ce petit mot, ce n’était pas uniquement (et très loin de là) pour un simple refus d’augmentation toute personnelle (qui n’est d’ailleurs pas du tout définitif puisque nous négocions encore). Mais bel et bien à cause de ce malaise chaque jour plus palpable que vous évoquez chez nombre d’auteurs. Puisque vous suivez visiblement nombre d’auteurs sur fbk, vous le constatez certainement tout autant que moi, les problèmes de rémunération reviennent plus que régulièrement. Et je ne parle pas de toutes les discussions que nous pouvons avoir en festival, en privé, etc. Normal (un minimum) sans doute, on estime toujours être trop peu payé... Sauf que là, il s’agit de situations qui deviennent de plus en plus dramatiques. Vous évoquez principalement les jeunes auteurs sous-payés. Mais, et je l’ai souligné, nous avons aussi désormais nombre d’auteurs avec une belle carrière derrière eux mais potentiellement encore devant eux, qui se demandent comment ils vont faire pour continuer à joindre les deux bouts pendant encore 10,15, 20 ans. Normal encore, c’est la loi du marché ? Ok, c’est le marché alors.

    - Lorsque vous minimisez le rôle de l’éditeur dans la définition de sa politique éditoriale au profit de tout un tas d’autres intermédiaires, il me semble que vous amalgamez "responsabilité éditoriale" et "responsabilité commerciale". Evidemment que l’éditeur n’est pas entièrement responsable, loin de là, de la difficulté à vendre suffisamment. Reste qu’il est le seul décisionnaire des livres qu’il décide d’éditer ou pas. Ce n’est pas le libraire, Amazon ou le diffuseur (qui souvent lui appartient) qui lui dit d’éditer tel ou tel titre ou telle ou telle quantité d’albums. Evidemment, le "marché" influe sur ses décisions. Mais jusqu’à quel point ? Puisque les ventes moyennes au titre ont énormément chuté en 10 ans, pourquoi continuer d’éditer chaque année un peu plus si on perd réellement de l’argent ?

    - Je n’ai aucun souci pour appeler un chat, un chat. Donc, si je n’emploie pas le terme de "surproduction", ce n’est pas que je "n’ose" pas le faire. Mais, comme je l’ai écrit (et vous le reproduisez pourtant), je ne partage pas ce sentiment qui induirait, dès le départ, que la production est "trop" importante. Il me semble que le lectorat potentiel de la bande dessinée peut/doit encore largement s’agrandir. Il pourrait y avoir deux fois plus de titres s’il y avait quatre fois plus de lecteurs. Encore faut-il se donner les moyens d’aller les chercher. Je sais, et là aussi je l’ai dit, plus facile à dire qu’à faire. Mais plus qu’une "surproduction", c’est la façon dont on laisse nombre de livres aller crever tout seuls en librairie, sans aucun effort d’accompagnement, qui choque beaucoup d’auteurs.

    - Ce "billet d’humeur" n’était pas (du moins, je l’espère) une charge à boulets rouges sur "les éditeurs". Entité, on se l’accorde tous je pense, qui recouvrirait des structures, des moyens et des politiques par trop disparates. Par ailleurs, je m’entends très bien avec les miens, merci, et je ne suis pas vraiment à plaindre dans ce que je dénonce. Par contre, ce billet était bien un coup de gueule contre la façon dont les auteurs subissent chaque jour un peu plus les effets de "l’évolution" de la bande dessinée et dont vous décrivez un certain nombre de détails. Je veux bien qu’il y ait toutes les raisons objectives du monde à cette "évolution". Mais le constat est là : l’ensemble de du milieu bédéphile, éditeurs et employés des maisons d’éditions, diffuseurs et libraires, etc. repose, à la base, sur les auteurs. Est-il normal que nous soyons les seuls, ou à tout le moins largement les plus touchés,à voir nos conditions de travail se dégrader sans cesse ? Quand les racines d’un arbre crèvent, je ne crois pas que le reste survive très longtemps.

    Si la BD ne rapportait rien, je crois que la plupart d’entre nous en feraient quand même. Personne ne fait de la bande dessinée à la base, pour devenir millionnaire. Les éditeurs non plus d’ailleurs, beaucoup d’entre eux (Glénat, Delcourt, Soleil, etc.) s’étant lancés avec fort peu de moyens et certainement une bonne dose d’inconscience.

    Mais les différentes lois sur le droit d’auteur stipulent que l’auteur doit être rémunéré proportionnellement à l’argent qu’il génère. or, les auteurs, aujourd’hui touchent-ils une juste proportion de tout ce qu’ils génèrent ?

    A chacun sa réponse sans doute et je ne voudrais imposer la mienne à personne mais, avec d’autres, ouvrir réellement le débat en toute franchise.

    Comme je l’ai aussi écrit à la fin de ce billet, "tout cela est totalement amendable, certainement imparfait et non-exhaustif. Voire même irréfléchi. Veuillez m’en excuser par avance".

    Merci donc de l’avoir déjà un peu fait.

    Des bises,
    Kris.

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    • Répondu par gruik le 26 mai 2011 à  11:43 :

      Selon cette logique krissienne, comme 80 % des auteurs génèrent des pertes, les ventes n’atteignant même pas les frais d’impression, ils devraient payer les éditeurs. :o)

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      • Répondu par max le 26 mai 2011 à  13:00 :

        Votre logique Gruikesque est ridicule et déplacée, même au 36ème degré, il n’y a que vous que cela fait sourire.

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    • Répondu par V. R. le 26 mai 2011 à  12:32 :

      Merci pour le lecteur anonyme que je suis, d’avoir pris le temps de rectifier les raccourcis de l’article.

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  • "Les éditeurs français paient la page de manga bien moins cher que la page de bande dessinée traditionnelle."

    ... au prorata du nombre de pages ? (48-54 pages pour un album classique de BD, 192 pages pour un manga classique)

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    • Répondu par Antoine Ozanam le 26 mai 2011 à  14:32 :

      Cela n’a surtout rien à voir car la page de manga c’est de l’achat de droit. de la traduction !

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    • Répondu par Rich le 26 mai 2011 à  15:07 :

      Kris a parfaitement illustré ce que pense une majorité d’ auteurs. Il n’a fait que mettre par écrit de manière intelligente (comme d’habitude) le sentiment d’une profession, je me suis reconnu et ai reconnu ce dont on parle en festival entre auteurs, dans tout ses propos.
      Bravo kris on est avec toi !

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      • Répondu par Lylian le 26 mai 2011 à  17:43 :

        Kris habite une tour d’ivoire et nous n’avons jamais été invité ? Quelle déception. Comment se fait-il que lorsque des auteurs s’expriment à propos des transactions financières qui s’opèrent au sein de leur métier, on les attaque de front en les traitant de syndicalistes bornés ? Ce contre argument ne tient pas. La réflexion de Kris, tout comme celle de Fabien Vehlmann, il y a quelques semaines est bien le signe donné à tous les acteurs des métiers de la bande dessinée que la situation évolue et pas dans le bon sens. Notre but commun est de réfléchir sur nos conditions de vie et de travail, en partenariat avec les éditeurs, les diffuseurs, les revendeurs afin que tous ensemble, nous trouvions de nouvelles méthodes afin de mieux comprendre les évolutions du marché. Et à ce titre, la Bande dessinée semble bien opaque. Dans l’industrie cinématographique, les auteurs d’un film connaissent le nombre de copies tirées du master original et connaissent au jour près, presque à la séance, les entrées que font leur film. Quid de la Bande dessinée ? La plupart des auteurs ne savent jamais quel sera le tirage exact de leur livre, quel en sera le placement, quelles en sont les ventes. Il faut attendre parfois plus de 3 mois pour connaitre les résultats commerciaux. Et on est dans l’ère du micro-blogging et de l’information en directe ? Il y a quelque chose à améliorer. Une des raisons à ce manque de transparence est qu’en bande dessinée, l’argent est un sujet très souvent tabou. Combien d’entre nous entendent parler des avances ou des forfaits en fin de transaction éditoriale ? Parler d’argent devrait être plus simple, plus naturel.
        La question que Kris soulève est celle de l’équité, de la balance entre le travail à réaliser pour faire une oeuvre et donc le prix que cela coute de la faire. Il est très étonnants que les prétendus détracteurs de Kris, semblent connaître aussi bien la situation financière des auteurs, tout ça sans donner de chiffres. Par exemple, combien d’auteurs de bande dessinée sont au SMIC ou moins :( ?

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      • Répondu le 27 mai 2011 à  07:33 :

        Extrait de conseil demandés à l’époque à un ancien du milieu afin de trier le bon grain de l’ivraie : ( j’ai biffé les noms, bien sur ) :
        et j’adore le constat fait, après 40 ans de BD

        Dans les grandes structures d’édition, on n’est qu’un numéro..Si rentable..ça continue..
        Si peu ou pas rentable c’est la porte... Chez XXX, XXX ou XXX, c’est le vol qualifié systématique..
        Je dirais d’essayer des petites maisons d’édition, mais comme elles n’ont guère de moyens, elles finissent par faire
        comme les grosses (XXXX, XXXX, XXXX qui ne payent pas leurs auteurs, ne leur donnent jamais ou presque de justificatifs de leurs ventes
        et encore moins de droits d’auteur)
        Comme j’ai toujours dit " Un éditeur qui est honnête, ne le reste pas, ou il fait faillite !!"

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    26 mai 2011 21:09, par Joseph BEHE

    nous sommes donc ici tous d’accord sur la cause des réductions des droits d’auteurs : la méchante augmentation du nombre de titres publiés et en conséquence la diminution du tirage moyen.

    La question est "pourquoi les éditeurs ont-ils si fortement augmenté le nombre des publications"
    Les principales raisons de l’augmentation des titres publiés sont décrites très précisément dans l’excellent et dépressif bouquin de Pierre Michel Menger (800 pages de sociologie) Je vais faire très court (donc très caricatural, pardon d’avance).

    1. Enclencher une augmentation des publications fait baisser le seul coût sur lequel les éditeurs pouvaient encore jouer : les à valoirs. Les éditeurs se fabriquent donc la possibilité de publier toujours plus au même coût. (sans compter que les impressions de bleus ont disparu, les scanns sont faits et payés par les auteurs, les échanges de fichiers ont supprimé beaucoup de frais postaux, …)
    "Plus à certains, moins à tous les autres". Cette inégalité croissante donne envie à de plus en plus d’auteurs de "tenter leur chance". Et elle est possible puisque les éditeurs permettent à beaucoup de jeunes auteurs d’entrer sur le marché. D’une année sur l’autre, on regarde les graines qui ont germées et on n’arrose plus que celles-ci.

    2. Maintenant que plus de 4000 titres inondent le marché, un autre phénomène se dégage : la sélection des best-sellers et des auteurs "prometteurs" se fait plus vite. En fait, les processus de sélections s’accélèrent aussi vite qu’augmentent le nombre d’albums publiés.
    Les prescripteurs (libraires, journalistes, journaux, sites, forums,…) ont un rôle plus actif de dénicheurs de talents, et donc commencent à avoir un certain pouvoir d’action sur le marché. En effet, ils contribuent à recentrer les regards vers une sélection d’auteurs dont ils accroissent année après année, sélection après sélection, prix après prix, les renommées et font converger les collaborations, et accroitre les ventes. [Je sais que ce chapitre peut irriter certains chroniqueurs qui se sentent avant tout "observateurs neutres et objectifs", je vais pas recopier le bouquin pour vous rassurer sur votre pouvoir : lisez-le si vous vous voulez voir vos métiers avec un peu de recul] D’ailleurs, il suffit de constater comment sont courtisé(e)s les attaché(e)s de presse pour s’en convaincre.

    cette nouvelle organisation par l’augmentation des titres dégage beaucoup plus rapidement des auteurs rentables. Ce système s’est même mis en place à l’insu de beaucoup d’éditeurs qui ne se rendent compte de leur propre rôle dans cette évolution que progressivement.

    L’ancien système que beaucoup d’auteurs regrettent était un système plus paysan et plus paternaliste :
    On élevait sous la mère des poulains dont on espérait que deux ou trois d’entre eux deviendraient des cracks…
    Solution chère, bien trop chère quand on peut organiser le marché autrement.
    Je ne vais pas développer tout le bouquin, mais l’augmentation de la production profite à tous les métiers de l’édition excepté aux auteurs.

    Un court mot sur les écoles (puisque elles sont mises en cause dans l’article et que je suis prof à temps partiel aux Arts Décos de Strasbourg) Je dirai juste, encore pour faire court, que , parfaitement conscients de la situation, nous avons réduit les effectifs d’un tiers depuis 2002. Nous avons depuis longtemps un programme d’études très très diversifié (illustration pour enfants, pour adultes, affiches, dessin de presse, graphisme, multimédia, bd...) qui permet à nos étudiants une approche multi-sectorielle du métier.

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    • Répondu par Kirikou le 27 mai 2011 à  10:24 :

      Il faut arrêter de ne parler QUE de suproducion et de crise. La BD n’est pas un consommable au même titre que l’alimentation par exemple. Un BD produite reste sur le marché ad vitam aeternam (sauf pilon en maasse) contrairement à votre repas de hier soir que vous évacuerez tôt ou tard. Ainsi, même si l’on stoppait net 80 % de la production, ça ne changerait rien au problème ou si peu. Il y a des milliers de titres et des millions d’albums sur le marché depusi des dizaines d’années. Ceux qui paraissent aujourd’hui ne sont ni pires ni meilleurs. Heureusemennt qu’il y a des effets de mode, des marchés de niche non encore saturés et parfois des BD innovantes ou hors du commun qui renouvellent la demande sinon, autant pisser dans un violon. Il vaut mieux vendre des chichic sur la plage. Le lendemain, le même client aura rendu son chichi et vous rachetera le même. Pour la BD, il en a déjà des tonnes à lire, en général et des milliers sur le marché, tout aussi bien que les nouveautés du jour et à bas coup en plus (et en Oural). Si vous avez une solution, ça m’intéresse. Des BD qui s’autodétruisent après lecture ?

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    27 mai 2011 07:17, par Sylbebarbe

    - > Kriss, encore ta situation et ton refus d’augmenter de 20 euros le prix à la planche s’est déroulée sans violences, et même les négociations se poursuivent.
    Notre demande à nous portait sur 30 euros : soit passer de 220 à 250 par page,
    ( Pour Scénario - dessin + 1 coloriste ) la réponse est arrivée par un .. huissier, nous apportant à chacun une lettre des (Oui, plusieurs ) avocats de l’éditeur :
    Avec menaces, chantages à "rendre" les avances sur album précédent ( pourtant acquise définitivement d’après contrat ??? ), décompte montrant qu’on "devait" de l’argent à éditeur, menace de nous "griller " dans le milieu, etc ...

    Nous avons quitté sans regret depuis ce " parrain de l’édition ", regrettant qu’il ne mette pas autant d’énergie à vendre ses livres qu’a menacer à tour de bras par sa légion d’avocats, ses auteurs récalcitrants.

    Un de nos collègues, plus jeune, plus émotif, effrayé par les lettres A/R a du faire un album "gratuit" pour compenser mauvaises ventes de son opus précédent. Donc, KRISS, dans ton malheur, tu n’est pas tombé sur le pire.

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    • Répondu par Kris le 27 mai 2011 à  08:37 :

      Oui, oui, mais une fois de plus, l’anecdote d’où est parti ce billet n’est qu’un (tout) petit incident. Cela a juste fait écho à ces dizaines de témoignages qui nous remontent chaque semaine, chaque mois, depuis des années, au syndicat, dans les festivals, etc. et qui sont bien plus dramatiques.

      Encore une fois, je n’ai pas écrit ça pour me plaindre de ma situation personnelle qui n’a pas à l’être. Mais parce qu’il me semblait, avec d’autres, que ce sujet est celui qui préoccupe le plus les auteurs, que ce n’est pas d’hier et que la tendance s’aggrave à vitesse grand "V".

      Je n’ai pas non plus écrit ça pour me plaindre de tel ou tel éditeur ou les stigmatiser. Encore une fois, j’ai des relations franches et saines avec les miens, qui n’empêchent absolument pas le débat.

      Et c’est bien pour cette raison que je peux me permettre de le poser, exactement comme Vehlmann avait pu le faire il y a quelques mois. Je n’ai pas de solutions toutes faites. Mais le constat est réel. Et j’en ai juste un peu assez qu’on doive se contenter de "c’est la crise" ou "c’est la surproduction", expression fourre-tout et bien commodes pour dédouaner tout le monde et surtout, ne rien faire et laisser pourrir.

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    • Répondu par sales momes le 27 mai 2011 à  08:44 :

      Je ne sais pas quel est ton éditeur, mais ça mérite de faire ça pub ça ;-)
      Ceci étant, heureusement, dans la plupart des maisons d’éditions, les prérogatives de l’éditeur sont clairement énnoncées dans les contrats.
      A savoir tout de même qu’un contrat n’est pas la loi.

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      • Répondu par DL le 27 mai 2011 à  10:48 :

        Contrat et loi ??? Il y a nombres d’auteurs engagés sous contrat dépendant de lois même pas conforme aux lois actuelles de l’édition, CAD dont le contrat dépend de la loi d’avant, celle de 1886, dûment abrogée depuis 1994, date de la nouvelle loi !

        le SNAC connait cette histoire, ce serait bien de signaler celà quand même,
        car il ne faudrait pas que d’autres auteurs se fasse prendre, nous sommes déjà 5 ou 6, et c’est beaucoup !

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    • Répondu par Mael R. le 27 mai 2011 à  09:58 :

      "Avec menaces, chantages à "rendre" les avances sur album précédent ( pourtant acquise définitivement d’après contrat ??? )"

      J’ignore ce qu’il est de votre contrat mais il est vrai que légalement l’avance sur droit n’est pas un forfait. Théoriquement, l’éditeur à le droit d’en redemander remboursement si les ventes de l’album de le recouvrent pas. En effet l’avance sur droit est une aide censée être couverte par les droits, pas un don. La tradition fait que l’avance sur droit est devenue un paiement permettant à l’auteur de s’assurer un paiement lors de la conception et même en cas de méventes, c’est tant mieux mais légalement un éditeur mesquin peut s’amuser à la réclamer (par contre les menaces sont interdites par la lois, elles).

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      • Répondu par David Chauvel le 27 mai 2011 à  10:29 :

        Attention aux affirmations hâtives. Dans les contrats de la plupart des grandes maisons, il est écrit que l’avance sur droit restera acquise aux auteurs, quel que soit le résultat (financier) de leur livre. Et encore heureux. Les auteurs supportent déjà plus que leur part du "risque éditorial" comme il a été longuement expliqué ci-dessus.
        Quant aux auteurs qui reçoivent des réponses par huissiers ou qu’on contraint à faire des albums "gratuitement", je leur rappelle qu’il existe un syndicat qui est apte à les défendre en cas de nécessité...

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        • Répondu le 27 mai 2011 à  11:18 :

          Comme dit par M.Chauvel, le plus souvent : l’avance sur droit restera acquise aux auteurs, c’est un fait et c’est écrit noir sur blanc,

          mais les bruits courent dans les salons que de + en + souvent, certains éditeurs, malgré cet écrit sur le contrat essayent de récupérer à tout prix les avances, soit en demandant des suites + ou moins gratuites, soit en forçant la main des auteurs pour qu’ils rachètent les invendus et les commercialisent eux même. les prix pour les auteurs sont d’ailleurs hallucinants, allant de 1,5 euros l’exemplaire, à 6 voire 7 euros, cités par certains ! 7 euros, mais ou est le bénéfice pour l’auteur, entre ses frais de voyages, d’hébergement, avec 2 valises de 40 kgs à porter, et s’il doit faire un salon par semaine, il travaille quand ??

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          • Répondu le 27 mai 2011 à  12:13 :

            Déjà, il peut réduire le poids des valises. 40 kilogrammes, ça me semble beaucoup...

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            • Répondu le 27 mai 2011 à  13:06 :

              Non, ça pèse lourd les livres !

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              • Répondu par David Chauvel le 27 mai 2011 à  14:10 :

                Ca pèse lourd, je confirme, mais moins que la malhonnêteté des ces "éditeurs" qui n’en ont que le nom.
                Je ne peux que dire et redire encore la même chose : avant de signer votre contrat, après l’avoir signé ou dès lors que vous rencontrez une relation conflictuelle, n’hésitez pas à consulter le Snac, qui est là pour vous aider et qui, bien souvent, permet de rééquilibrer la balance du rapport de force entre l’auteur et l’éditeur.

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                • Répondu par Saint Loup le 27 mai 2011 à  15:24 :

                  J’ai l’impresion de parler dans le désert ...
                  Mr Chauvel, bien sur que le tort est de signer n’importe quoi, sans avis, et sans qu’un pro se penche dessus, mais, VOUS et le SNAC, en tant que Français, auriez vous remarqué, si ces 5 ou 6 auteurs vous avaient contacté " avant " ... que leurs contrats étaient établis d’après une loi abrogée permettant de multiples cessions et autres truc simpossibles ?

                  Le domaine du Snac se limite à l’hexagone, et aux lois Française je pense, et il ne peut connaitre toute les lois des autres pays -Belgique, içi, une fois ;-)

                  Mais maintenant, vous savez : faites au moins votre possible pour informer les auteurs hexagonaux du risque à signer ces contrats douteux. moi même j’essaye déjà avec nos instances.

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            • Répondu le 27 mai 2011 à  15:50 :

              Je connais perso un auteur qui fait celà, une quarantaine (oui ce doit pas être loin vu le nombre) de kilos de ses bd chaque W.E, et le plus souvent qu’il peut, soit chaque festival possible ? Fatiguant certes, mais son constat est le suivant, il a plus vendu de son travail par lui même, en un an - et gagne ainsi mieux sa vie malgré les frais (!!!!) que par l’action ( ou inaction chronique, plutôt ) de son ex éditeur sur les 3 années passées. Processus classique de rachat à bas prix du stock d’invendus.

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          • Répondu par LC le 27 mai 2011 à  23:29 :

            soit en forçant la main des auteurs pour qu’ils rachètent les invendus et les commercialisent eux même. les prix pour les auteurs sont d’ailleurs hallucinants, allant de 1,5 euros l’exemplaire, à 6 voire 7 euros, cités par certains !

            Pourtant c’est prévu par contrat, l’auteur peut racheter au prix fait pour le soldeur (m’étonnerait qu’il paie ce prix le soldeur) ou au prix de fabrication si ça part au pilon.

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        • Répondu par LC le 27 mai 2011 à  23:23 :

          Dans les contrats de la plupart des grandes maisons, il est écrit que l’avance sur droit restera acquise aux auteurs, quel que soit le résultat (financier) de leur livre.

          Et les plus honnêtes stipulent dans le contrat qu’ils ne compenseront pas le non-remboursement des avances sur droits d’un album (par mévente) avec les droits d’un autre album du même auteur (ce qui arrive, c’est fou !).

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          • Répondu le 28 mai 2011 à  00:08 :

            Ce qui arrive TRES / TROP souvent ces compensations inter album - ! C’est fou, ça, à croire qu’ils sont comme les scorpions, que ça les démange de piquer :)

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    • Répondu le 28 mai 2011 à  09:47 :

      Un de nos collègues, plus jeune, plus émotif, effrayé par les lettres A/R a du faire un album "gratuit" pour compenser mauvaises ventes de son opus précédent.

      Juste une remarque : quand vous dites "gratuit" (que vous mettez effectivement entre guillemets), vous voulez dire "sans avance sur droits", c’est cela ? L’auteur touchera bien ses droits d’auteur sur les ventes par la suite ? (donc il est payé et n’aura pas fait un album gratuitement. Tout de même ? Sinon ce serait très choquant, voire surement totalement illégal.)

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    27 mai 2011 10:22, par Lieutenant Kaboom

    Un éditeur choisit toujours sa politique éditoriale. Mais quand on voit les choix effectués au sein des grandes structures où règnent en maître des directeurs éditoriaux et des équipes de marketing à la mentalité d’épicier, ça fait peur.

    Publier en album ce qui fait un carton sur le Net n’est pas forcément un gage de qualité. Inonder le marché d’albums uniformes à la fois sur le plan graphique et mise en couleurs, participe au nivelement par le bas. Ainsi, chez Soleil, à part Mourier, Tarquin et Dany, le reste des dessinateurs sort du même moule. La tripotée d’auteurs au niveau de dessin moyen (Blain, Mattiussi, Perriot ...etc) qui ont pignon sur rue grâce à des critiques complaisantes dans des magazines spécialisés apporte également une mauvaise pierre à l’édifice.

    Il y a tant de demandeurs aux portes des gros éditeurs pour être publiés ...

    Ces derniers ont ainsi la toute puissance pour proposer de "pauvres" contrats. L’argent facile, l’appât du gain font que les éditeurs gras s’en sortent et donc se foutent littéralement des lamentables conditions financières proposées aux auteurs (sauf les plus connus qu’il faut brosser dans le sens du poil).

    "Après tout, si un auteur n’est pas content, qu’il aille voir ailleurs. Il y en a cent qui tambourinent derrière la porte !" Voilà en substance un aspect de la mentalité des "gros" du domaine.

    Il existe quelques éditeurs qui ont la vraie passion , la véritable connaissance de leur métier.

    En croiser, en cotoyer tient lieu du miracle !!!

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    • Répondu par LC le 27 mai 2011 à  13:10 :

      La tripotée d’auteurs au niveau de dessin moyen (Blain,

      Kaboom ou l’art de passer pour un crétin en une phrase.
      Blain est certainement l’un des meilleurs dessinateurs actuels (si ce n’est LE meilleur) et il faut être un sacré ignare en matière de dessin pour ne pas s’en apercevoir.

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      • Répondu le 27 mai 2011 à  14:17 :

        Exact. Crétin galonné, en plus.

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      • Répondu par Lieutenant Kaboom le 27 mai 2011 à  14:53 :

        Allons allons, pas de polémique. Entre Blain et Guarnido aux styles graphiques si différents, on se demande, sur le plan du dessin pur, lequel est le "meilleur" et lequel est le "moyen" ? Hmm ?!!! Et puis les avis, c’est comme les trous du cul, chacun en a un.

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        • Répondu le 27 mai 2011 à  15:18 :

          Galonné ET persévérant. Magnifique.

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        • Répondu le 27 mai 2011 à  17:09 :

          on se demande, sur le plan du dessin pur, lequel est le "meilleur" et lequel est le "moyen"

          Sur le plan du dessin pur, c’est Blain le "meilleur" et aucun des deux n’est "moyen".

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    • Répondu le 27 mai 2011 à  17:28 :

      Il y a tant de demandeurs aux portes des gros éditeurs pour être publiés ...
      Ces derniers ont ainsi la toute puissance pour proposer de "pauvres" contrats.

      Non, Kaboom .. hue ! Contrairement à ta croyance, j’ai jamais remarqué que leurs contrats étaient plus pauvres que chez un éditeur de taille plus moyenne ou un petit.

      Je dirai même plus, un gros éditeur ne peut pas se permettre toutes les saletés que des + petits font avec une grande facilité, genre non reditions de comptes, voire non paiements, ventes à la sauvette de tes BD en numérique.

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  • Si Kriss veut une augmentation, qu’il écrive des livres que plus de lecteurs liront. Ainsi, ses ventes augmenteront et son éditeur acceptera de lui donner plus. Kriss peut chercher dans tous les sens une autre solution, il y en n’a pas. C’est physiquement impossible. Et ce n’est pas en grattant 20 euros dans les coins que ça changera grand chose.

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    • Répondu par Henscher le 27 mai 2011 à  12:56 :

      Que de mépris, c’est un bonheur à chaque fois renouvelé de voir ce que les auteurs se prennent dans la figure, publiquement ou en privé, quand ils se permettent de parler d’argent - bouh ,pas bien, et l’Aaaaart dans tout ça, salopiauds de mercenaires.

      C’est pourtant une revendication plus que légitime et assez modeste en réalité. Pour certains auteurs, "gratter 20 euros" par planche, cela fait une réelle différence.

      Hé oui, on en est là.

      Le témoignage de Kris est parfaitement représentatif une foultitude de situations, dont certaines bien plus graves dont le syndicat des auteurs a vent quasi quotidiennement. (Le durcissement actuel touche d’ailleurs tout le monde, grands et petits. Des auteurs à succès pourraient vous raconter combien il est fatigant, voire humiliant, de se faire proposer un contrat "grand débutant" - donc le moins favorable - à chaque nouveau projet, et cela chez un grand éditeur, en dépit de ce que lesdits auteurs ont rapporté, leurs livres étant plus que rentables.)

      C’est tout à l’honneur d’un auteur reconnu, bénéficiant d’exposition médiatique, que de se faire l’écho de légions d’anonymes.

      Les avances sur droit sont souvent tout ce qu’ils recevront, alors qu’en regard, ils cèdent par contrat la quasi intégralité de l’exploitation de leurs droits - un phénomène très français, par ailleurs, qui fait halluciner mes amis anglo-saxons. (Le contrat franco-belge est un contrat d’acceptation, quand le contrat anglo-saxon est une base de négociation.)

      Vu sous cet angle, les avances sur droits sont de fait effectivement ridicules. Quoiqu’en disent les éditeurs, qui en sont parfaitement conscients mais se drapent dans le "risque" qu’ils prennent.

      Quand on propose 2000 euros tout compris pour un bouquin de 46 planches au graphisme poussé et qu’on impose à la fois un délai humainement intenable et qu’en plus on se permet d’exiger de rafler l’exploitation de l’intégralité des droits, le "risque" a bon dos. Et ce genre de pratique se généralise et le syndrome du "forfait" (à contrario du prix à la planche) commence à toucher même les maisons les plus sérieuses.

      Non, il n’est pas raisonnable de continuer à inonder le marché de bouquins totalement opportunistes ou de projets de jeunes pousses, sans les travailler un minimum. Oui, l’âge d’or est révolu et tous les acteurs doivent l’accepter - pas uniquement les auteurs, donc.

      Et non, trois fois, mille fois non, il n’est pas justifié que les auteurs soient la variable d’ajustement systématique en cas de difficulté du secteur.

      Soit il y a une crise réelle dans l’édition BD et les éditeurs prennent les décisions ad hoc pour y remédier - comme cesser de signer à tour de bras tout et n’importe quoi, réduire leurs propres frais de fonctionnement, se réinventer face à la mondialisation (combien de BD sont traduites en anglais, alors que cela pourrait ouvrir tant de perspectives ?)- plutôt que d’imposer la majeure partie des répercussions de la crise aux seuls auteurs, comme c’est actuellement le cas.

      Soit il n’y a PAS de crise - les avis diffèrent à ce sujet, cf l’éternel match Ratier/Guilbert - et dans ce cas, la réduction significative que les éditeurs sont en train d’opérer au niveau des avances est une vaste manœuvre qu’il convient de dénoncer sans relâche.

      Maintenant, à la décharge des grincheux qui viennent incendier Kris, ils ont très probablement une méconnaissance assez aiguë de la réalité actuelle du métier d’auteur de BD.

      "Et alors, personne ne vous force à accepter. Si vous n’êtes pas contents, changez de métier." entend-t-on ici et là de plus en plus fréquemment.

      Hé bien non.

      Ce n’est pas à nous de changer de métier. C’est aux différents acteurs, dont les habitudes sont héritées de modèles désormais dépassés, de s’adapter. A commencer par les auteurs, qui doivent désormais s’imposer d’avantage.

      Cela prendra du temps, cela ne se fera pas sans heurt, mais à nous regarder, ils s’habitueront.

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    • Répondu le 27 mai 2011 à  13:44 :

      Eh bien on voit bien que vous devez être relativement aisé pour cracher ainsi sur 20 euros, même dans un coin.

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      • Répondu le 27 mai 2011 à  16:54 :

        Pourquoi un auteur refuserait de donner 20 euros de plus à un auteur qui peut lui rapporter ?
        Franchement, si un livre ne se vend pas assez, est-ce forcément de la faute de l’éditeur ? L’éditeur prend aussi des risques. Les éditeurs préfèreraient que tous les livres se vendent. s’ils choisissent un livre c’est parce qu’ils ont envie qu’il existe, non ?
        Un auteur est indépendant, il a un numéro de SIRET, il est une entreprise, s’il ne vend pas assez, s’il ne fait pas de bénéfices, il ne peut pas continuer. autrement, il fait un boulot à côté. C’est tout. Si un auteur a vraiment du talent, il trouve toujours le moyen de s’en sortir et de s’imposer. Les artistes maudits, je n’y crois pas. Même Van Gogh n’était pas maudit. Il ne voulait pas écouter son frère et ne voulait pas vendre. Tout le reste, c’est du mythe pour faire rêver les imbéciles.

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        • Répondu le 27 mai 2011 à  17:17 :

          Oups... Pourquoi un éditeur refuserait de donner 20 euros. Je vois déjà fuser les "lapsus révélateur" et gna gna gna. Juste un copier coller par relu.

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          • Répondu par un auteur sidéré par autant de conneries énoncées le 27 mai 2011 à  18:47 :

            Non, un auteur n’est pas une entreprise et n’a pas de numéro siret, il faudrait déjà savoir de quoi vous parlez.

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        • Répondu le 27 mai 2011 à  18:08 :

          Un auteur est indépendant, il a un numéro de SIRET, il est une entreprise, s’il ne vend pas assez, s’il ne fait pas de bénéfices, il ne peut pas continuer.

          Ah bah non ça ne fonctionne pas comme ça, ou alors pour Midam ou Jean Graton, mais je ne connais aucun auteur qui a un numéro de SIRET.

          Si un auteur a vraiment du talent, il trouve toujours le moyen de s’en sortir et de s’imposer

          Bah non malheureusement ça ne fonctionne pas comme ça non plus, des auteurs qui ont vraiment du talent et ne s’en sortent pas il y en a plein.

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          • Répondu le 28 mai 2011 à  08:56 :

            Et les auteurs qui ne s’en sortent pas ne sont pas de numéro de SIRET... Vous êtes un amateur ?

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        • Répondu le 28 mai 2011 à  11:49 :

          "les artistes maudits, je n’y croit pas"

          la version moderne du "tuez les tous, dieu reconnaitra les siens" en quelque sorte.

          la vérité c’est que plein d’auteur talentueux ne sont pas maudit, mais face à l’atterrante idiotie des éditeurs, préfèrent bosser pour les usa ou l’animation.Ici on a le virus de "l’adoration à l’autorité", comme des esclaves sous tutelles qui pensent que le maître a forcément raison.Or la logique des pirates de l’édition est de prendre des auteurs modestes pour cultiver la souffrance et l’obéissance.Les gens qui ont des choses à donner sont au mieux cloisonné, exploité, ou sont fuit comme la peste, ou c’est eux qui s’en vont.Il suffit de voir que des gens comme Springer pensent à arrêter la BD.
          Et faut arrêter avec les "risques" de l’éditeur.Il n’en prend AUCUN.les albums servent au chiffre d’affaire et à faire tourner les rouages imprimeur-diffusion-placement.
          Mais non, il faut en plus formater, c’est tellement mieux de jouer à l’apprenti-dieu.
          Faut vraiment être superstitieux pour penser que le "destin" s’occupe de faire en sorte que ce qui existe est le mieux.On se gargarise des défauts des religions, mais l’attitude de vénération idolâtre à l’autorité existe toujours.J’ai même lu que c’était la faute des libraires ! pourquoi pas des femmes de chambre tant qu’on y est ?
          On croirait entendre des chantres de Ben Ali chanter ses louanges !

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          • Répondu le 28 mai 2011 à  13:26 :

            Les artistes maudits n’existent pas puisqu’ils vont travailler dans l’animation aux USA.

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            • Répondu par franck le 2 juin 2011 à  13:18 :

              "Les artistes maudits n’existent pas puisqu’ils vont travailler dans l’animation aux USA."

              belle réponse de gamin qui illustre bien les limites intellectuelles de l’édition, dont la seule éloquence est de jouer au troll

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    27 mai 2011 11:39, par Duhamel

    Cher monsieur Pasamonik, chers anonymes, cher Flamberge et autres,

    Faisant à la fois partie des auteurs "appliqués", voire "laborieux", et des auteurs qui se considèrent comme de vrais travailleurs indépendants, je tiens à préciser deux choses : je suis mon propre patron... et ma relation avec mes éditeurs dépasse largement la lutte des classes de bas étage que vous évoquez.

    Je tiens à rappeler aussi que la différence entre dessinateurs "appliqués", voire "laborieux", et dessinateurs "instinctifs", "rapides" ou je ne sais quel autre qualificatif, ne date pas d’hier, et ne valide donc en rien vos réflexions erronées. Une planche de Blueberry ne s’est jamais dessinée aussi vite qu’une planche de Corto Maltese, je serais pourtant très mal à l’aise si, en tant qu’éditeur, je devais proposer à Pratt un forfait à 60€ la page... Et surtout très ennuyé si l’occasion se présentait de travailler à la fois avec Giraud et Moebius. Cette différenciation n’est donc pas un phénomène actuel et n’intervient en rien dans la précarisation du statut d’auteur, si ce n’est qu’elle a souvent pour but de désolidariser les auteurs entre eux, ce qui est bien pratique, il faut l’avouer.

    L’équation "pas de ventes => pas d’argent qui rentre => éditeur qui perd de l’argent et auteur sous payé", me semble, elle aussi, bien ridicule. Pour qu’elle se vérifie, il eût fallut qu’elle se conclût par un éditeur pauvre. Or, parmi les éditeurs les plus prompts à défendre la baisse du prix de la page pour des raisons économiques se trouvent quelques unes des plus grosses fortunes de France, et quelques uns des plus gros chiffres d’affaire du monde de l’édition.

    L’intervention des mangas dans la baisse des avances sur droits est elle aussi déplacée : il s’agit de "racheter" les droits sur des ouvrages qui ont déjà été rémunérées par l’éditeur originel. Il ne faut pas confondre traduction et création.

    La liste des éditeurs disparus, elle aussi, me laisse perplexe : doit-on intégrer dans une logique catastrophiste (bien pratique) les cas d’éditeurs ayant délibérément choisi de ne publier QUE des albums à risque (quitte à se casser la gueule), ou des éditeurs qui se cassent la gueule pour n’avoir pas su retenir leurs auteurs en leur proposant des rémunérations qui leur permettent de rester auteurs ?

    Quant à l’expression "C’est navrant, mais c’est comme ça", je vous laisse le soin de l’utiliser quand, après avoir (grâce à votre belle logique) défendu la grande distribution, vous aurez, pour votre dîner, le choix entre un steak aux hormones et un maïs transgénique. Non content d’être un "patron" et un "laborieux", je fais donc aussi partie des "naïfs", qui pensent que certaines luttent valent encore le coup.

    Enfin, la surproduction, si elle est la cause de la précarisation des auteurs, ne me semble pas précariser beaucoup les "gros" éditeurs qui en sont responsables. La baisse des avances sur droits a même, à mon avis, un but évident : renforcer encore cette surproduction, et faire en sorte que l’investissement pour publier 20 albums à 2000 exemplaires soit le même que pour publier 1 album à 40 000. Le bénéfice sera alors équivalent pour l’éditeur, qui prendra d’autant moins de risques qu’il visera, par la diversité, un public plus large.

    Pour finir, je me contenterai de m’étonner de lire la mention "cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation", au bas d’un article qui propose justement une fiche de lecture s’appuyant sur des extraits tronqués d’un article d’un autre auteur, sans qu’aucune demande d’autorisation n’ait été faite, sans que le texte intégral de cet article ne soit proposé, et qui utilise l’image de cet auteur dans une attitude suffisamment détournée de son contexte pour en donner une image de révolutionnaire. Ayant une connaissance assez pointue du Code de la Propriété Intellectuelle, je pense sincèrement que nous sommes loin du simple "droit de citation", et que cet article (et ses commentaires) frôle la "diffamation"…

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    • Répondu par M.E le 27 mai 2011 à  14:54 :

      Le Code de la Propriété Intellectuelle est déjà suffisamment violé par certains éditeurs sans trop de scrupules, sans qu’il faille venir en parler içi à propos de cet article. C’est aussi mon métier, comme vous, et ne voit point le besoin de cette remarque, ni même ce qu’elle vient faire içi ?

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    • Répondu par Antoine Ozanam le 27 mai 2011 à  15:51 :

      Bravo pour ce recentrage. c’est vraiment rassurant de voir Kris, Hippolyte, Duhamel (des artistes que persos j’aime beaucoup) avoir ce recul et cette analyse sur leur métier.
      Même si Chauvel a raison de dire qu’un syndicat existe et peut aider en cas de problème, je trouve toutefois que nous ne sommes pas assez défendu.
      je donnerai juste un exemple : la justice a plusieurs fois condamné des pratiques dans les contrats d’éditions (notamment "la passe") pourtant il n’est pas rare de les retrouver encore et encore dans le projet de contrat qu’on vous propose.
      Ceci dit, je suis entièrement d’accord pour dire que la plus part des éditeurs avec qui j’ai travaillé se sont bien comportés. Comme des partenaires (et non des patrons).
      Ceux dont j’ai entendu le plus de mal, je n’ai aucun contact avec eux. et encore, ce n’est pas parce qu’ils ont fait (ou font) des choses plus ou moins bien envers certains auteurs qu’ils le font tout le temps. Car il y a aussi un aspect humain entre l’auteur et l’éditeur. j’ai vu certains de mes potes dirent le plus grand bien du seul éditeur avec qui ça s’est mal passé pour moi...
      Bref, ne cherchons pas de "coupables" mais plutôt des solutions. ça fera plus avancer les choses...

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 mai 2011 à  00:19 :

      Pour finir, je me contenterai de m’étonner de lire la mention "cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation", au bas d’un article qui propose justement une fiche de lecture s’appuyant sur des extraits tronqués d’un article d’un autre auteur, sans qu’aucune demande d’autorisation n’ait été faite, sans que le texte intégral de cet article ne soit proposé, et qui utilise l’image de cet auteur dans une attitude suffisamment détournée de son contexte pour en donner une image de révolutionnaire. Ayant une connaissance assez pointue du Code de la Propriété Intellectuelle, je pense sincèrement que nous sommes loin du simple "droit de citation", et que cet article (et ses commentaires) frôle la "diffamation"…

      Si je puis me permettre, M. Duhamel, vos conclusions sont un peu grossières.

      1/ Si vous aviez lu, sans vous énerver, mon article, vous auriez vu que, dès le début, un lien est fait vers l’article intégral de Kris lisible publiquement sur Facebook sans que l’on ait besoin de s’y inscrire.

      2/ La loi sur la Liberté de la presse autorise de courtes citations (jusqu’à un maximum de 12 lignes, selon l’usage) et ne requiert aucune demande préalable à l’auteur. Ceci fait partie intégrante du droit de commentaire et de critique.

      Vous ne pouvez pas, en outre, me reprocher de citer le texte de façon tronquée (alors que j’envoie le lecteur vers le texte original) et exiger une publication intégrale du texte qui, pour le coup, ne saurait se faire sans l’autorisation de l’auteur.

      J’ai un doute profond sur votre connaissance "pointue" du Code de propriété intellectuelle.

      J’ajoute que l’usage des photos est parfaitement honnête puisque je mentionne le lieu et la date où elles ont été prises. Elles sont un contrepoint humoristique à mon propos et je crois que la plupart nos lecteurs, ceux qui ont de l’humour, ont compris le point d’ironie qui a pour objet de dédramatiser ce qui n’était qu’un coup de chaud de la part d’un auteur que nous estimons beaucoup sur ce site.

      Il est curieux que celui-ci soit intervenu plusieurs fois à la suite de mon article sans se plaindre spécialement de l’usage que nous avons fait de son image. Il semble qu’il soit plus outrageant pour vous que pour lui. Vous a-t-il d’ailleurs mandaté pour vous comporter comme son avocat ?

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      • Répondu par Duhamel le 28 mai 2011 à  04:40 :

        Cher Pasamonik,

        a) je n’interviens en rien au nom de l’auteur, je suis juste un peu choqué par la façon dont cet article s’amuse à clouer un individu sur la place publique : à votre décharge, cela tient plus à la somme des commentaires, quelques peu virulents, voire franchement insultants, qu’à votre article en lui-même (qui ne fait preuve que d’une langue de bois finalement assez banale), si ce n’est par la note d’"ironie" dont vous prétendez faire preuve, et qui vient "ponctuer" une situation somme toute assez dramatique. Désolé de mon manque d’humour, je rigole mal quand je dois bosser 16 à 18 heures par jour pour survivre.

        b) je ne suis pas avocat, et, je vous l’accorde, mon expression "très pointue" concernant ma connaissance du CPI était sans doute exagérée, mais surtout écrite rapidemment : votre article, et ses commentaires, n’incitent pas à la mesure. C’est d’ailleurs le problème du journalisme ouvert aux commentaires : il ressemble plus souvent à une tribune populaire qu’à un véritable journalisme d’investigation. Désolé pour vos ambitions.

        c) je vous reproche justement de ne pas avoir consulté l’auteur avant de vous servir de son image et de ses propos. Mais finalement, plus que de parler de droit, je pense qu’il vaut mieux parler d’éducation.

        d) l’ensemble de vos citations dépasse largement les 12 lignes dont vous parlez.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 mai 2011 à  10:22 :

          Monsieur Bruno Duhamel,

          a) je n’interviens en rien au nom de l’auteur, je suis juste un peu choqué par la façon dont cet article s’amuse à clouer un individu sur la place publique :

          Vous avez la crucifixion bien facile, Monsieur Duhamel, et je suis choqué de me faire donner du "Pasamonik" par quelqu’un que je ne connais pas. Vous qui appelez à la politesse, vous devriez commencer à l’appliquer vous-même.

          à votre décharge, cela tient plus à la somme des commentaires, quelques peu virulents, voire franchement insultants, qu’à votre article en lui-même (qui ne fait preuve que d’une langue de bois finalement assez banale)

          Contradiction encore : vous me reprocher la verdeur des commentaires qui ne m’appartiennent pas pour ensuite fustiger une prudence traitée de "langue de bois". On sentait, à vous lire, la confusion. Elle se confirme.

          , si ce n’est par la note d’"ironie" dont vous prétendez faire preuve, et qui vient "ponctuer" une situation somme toute assez dramatique. Désolé de mon manque d’humour, je rigole mal quand je dois bosser 16 à 18 heures par jour pour survivre.

          Je ne suis en aucun cas responsable de votre situation, vous ne pouvez pas me la reprocher. Il est un peu étrange que lorsqu’un journaliste met sur la place publique cette précarité réelle en offrant un écho à la communication publique de Kris (nous n’avons rien fait d’autre), vous preniez cela pour une atteinte personnelle, alors que le but de cet article est de formuler un problème qui doit bien un jour trouver une solution.

          b) je ne suis pas avocat, et, je vous l’accorde, mon expression "très pointue" concernant ma connaissance du CPI était sans doute exagérée, mais surtout écrite rapidemment : votre article, et ses commentaires, n’incitent pas à la mesure.

          En fait, c’est bien cela. Vous n’êtes absolument pas juriste, vous vous exprimez sans savoir de quoi vous parler, tout en prétendant connaître le droit sur le bout des doigts. Vous appeler cela une "exagération". C’est tout dire.

          C’est d’ailleurs le problème du journalisme ouvert aux commentaires : il ressemble plus souvent à une tribune populaire qu’à un véritable journalisme d’investigation. Désolé pour vos ambitions.

          Vous êtes vraiment confus. Mon article n’a rien du journalisme d’investigation et vous ne me connaissez pas suffisamment pour avoir quelles sont mes ambitions. Votre connaissance du journalisme est aussi approximative que votre connaissance du droit.

          c) je vous reproche justement de ne pas avoir consulté l’auteur avant de vous servir de son image et de ses propos. Mais finalement, plus que de parler de droit, je pense qu’il vaut mieux parler d’éducation.

          Vous avez raison, Duhamel.

          d) l’ensemble de vos citations dépasse largement les 12 lignes dont vous parlez.

          Je vous renvoie à votre méconnaissance du droit et du journalisme.

          A bon entendeur...

          Répondre à ce message

          • Répondu par Duhamel le 28 mai 2011 à  16:56 :

            Cher MONSIEUR Pasamonik,

            Tout d’abord, sachez que je suis désolé d’avoir oublié le "monsieur" : à 4h30 du matin, une impolitesse s’explique souvent par une simple erreur d’attention, mais je la regrette tout autant que vous.

            D’autre part, je tiens à vous dire que vous avez parfaitement raison, en tous points.

            A ce propos, merci pour le coup des 12 lignes : je vais de ce pas éditer un recueil des plus beaux poèmes de moins de 12 lignes et le vendre. Je rajouterai deux ou trois commentaires pour en faire un ouvrage critique, comme ça je n’aurais pas besoin de prévenir les auteurs…

            Sur ce, je vous dis adieu, monsieur.
            Je retourne étrangler mon chat.

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  • A la lecture de ces 45 messages, j’ai bien fait d’abandonner ce métier ou les épiciers et maitres chanteurs semblent régner en maitres !

    je vous renvoie vers un lien avec un schéma sympa, lu à l’instant sur bdgest :

    http://www.bdgest.com/images/nexus/crise.gif

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    • Répondu par Sylvain Runberg le 27 mai 2011 à  14:41 :

      Bonjour,

      Deux remarques sur ce qui a été dit ici. Je suis d’accord avec Kris, le terme de "surproduction" me parait tout à fait inadapté.

      Ca laisserait entendre qu’il y a un problème global de qualité quant aux livres édités, qu’il y aurait trop de "mauvais livres". Or, à mes yeux, il n’y a jamais eu autant de choix et de qualité offerts aux lecteurs. Allez donc jeter un oeil sur ce qu’on osait éditer dans les années 80 par exemple.

      Le vrai problème, c’est que le lectorat n’augmente pas forcément en conséquence. Et c’est là que l’effort devrait être fait. Il y a encore une majorité de personnes en France, même si c’est moins vrai chez les plus jeunes, qui considèrent que la BD ne s’adresse qu’aux enfants (en y incluant les "grands classiques" du genre Blake et Mortimer et Lucky Luke qu’ils continuent à lire étant adultes )ou bien se cantone à une veine humoristique (les deux étant tout à fait honorables, là n’est pas la question). Faire connaître à cette majorité la diversité de la Bande Dessinée est un effort qui se veut de longue haleine, mais qui doit être entrepris (on pourra d’ailleurs se féliciter du succès des mangas qui ont déjà réalisé une partie de ce travail de reconnaissance vers des publics qui ne seraient peut-être jamais venu à la BD autrement).

      Deuxième manque criant, déjà évoqué ici aussi, et qui fait écho à ce j’ai souligné ci-dessus : le retard des éditeurs francophones sur leurs homologues asiatiques et nord-américains sur le marché international (et je précise que le succès des comics/graphic novels et des mangas est pour moi une chose aussi mérité qu’admirable). Je suis persuadé que c’est au niveau international que se joue l’avenir de la BD "francophone" dans les 20 prochaines années. Ca demande un investissement à long terme, dont les résultats ne seront pas immédiats. Si on ne parle que de l’Europe de l’Ouest, (excepté Moebius, qui a une véritable reconnaissance internationale depuis de longues années), sortie de France, de Belgique, de Suisse (et du Québec), qui connait Tardi, Loisel, De Crecy, Larcenet ou Marini pour prendre seulement quelques exemples d’auteurs renommés chez nous ? En gros, personne. Et surtout, surtout, qui lit de la Bande Dessinée ""adulte ? En gros, personne.

      Voilà me semble t-il des défis, qui s’ils ne sont pas relevés, pourront à terme porter un préjudice certain à la Bande Dessinée (en plus des problèmes réels de rémunération évoqués ici). Et ce bien plus que l’augmentation du nombre de titres édités, qui est aussi la preuve de la vitalité de la Bande Dessinée contemporaine.

      Sylvain

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    27 mai 2011 14:50, par FEmme d’auteur contrainte de choisir la fonction publique pour faire vivre (...)

    Kris a raison de pousser un coup de gueule, et je trouve déplorable la manière dont les journalistes traitent cette histoire et le désignent comme râleur syndicaliste (ce qui est très mal vu en france) qui veut la peau de ses éditeurs, ce qui est loin d’être le cas. Sans doute eût-il été plus judicieux d’adoucir la forme, mais le fond est important et révèle le profond malaise dans le milieu à parler de rémunération. Si tout était plus transparent, on en serait pas là.

    CEtte polémique a l’avantage de faire monter en chantilly une crème qui a le bon goût de révéler l’amertume de la potion : les revenus sont bas, aléatoires et ce n’est pas en crachant à la figure des éditeurs et des libraires, et encore moins à celle des auteurs qui vivent ou vivottent qu’on fera prendre la recette.
    Il n’est pas acceptable que la création soir subordonnée à des conditions économiques, il n’est pas acceptable qu’un auteur travaille quasi gratis alors que les autres membres de la chaîne ont leur part du gâteau. De l’équité !!! Que chacun prennent ses responsabilités et que s’instaure le dialogue , que diable !
    On a tous besoin les uns des autres dans le circuit du livre et ce n’est pas vrai que les libraires se gavent, comme ce n’est pas vrai que les lecteurs ne lisent plus de bd (premières empruntées en bib) et ce n’est pas vrai que les éditeurs n’ont pas le choix.
    MAis dans l’ensemble on pourrait comparer ce qui se passe dans le monde de la bd à ce qui se passe dans le monde en général...

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    • Répondu le 30 mai 2011 à  08:55 :

      Madame, vous avez raison. Mon époux vend pas mal chaque album, entre 20 et 25.000 ex de chaque fois qu’il en sort un, plus le fond bien sur, mais jamais, je dis bien jamais nos banques n’ont accepté ces ventes, donc ses revenus de la BD pour prendre un quelconque crédit ! Déja il faut savoir que l’éditeur a très vite suscité grosse méfiance de nos banquiers successifs ( Promesse de chèques toujours en retard, chèque en bois ! chèques qui se perdent ... ) On en est arrivé à des situations rocambolesques qui font que je suis seule à même de prendre un crédit, si minime soit il. jamais mon époux ne peut être co-emprunteur.
      Le dernier crédit pour un montant très ridicule de 114 euros mensuels pour achat d’un petit véhicule, même pour la moitié de cette somme modeste, aucun co-empruntage possible, j’ai été forcée de prendre ce crédit SEULE.

      Maintenant se pose la question, est ce que c’est parce que c’est un métier de saltimbanque, de faire de la BD, guère reconnu, genre montreur d’ours dans rues, qu’aucun crédit ( dans tous les sens du terme ) n’est accordé à mon mari ?
      Est ce à cause du gros gros laxisme dans les paiements de droits arrivant systématiquement en retard que les banques sont devenues méfiantes à fond,
      toujours est il qu’il n’est guère possible, sans épouse avec un métier " sur " que le conjoint poursuive ce travail de BD, car à l’évidence, à moins de fortune personnelle, impossible d’acheter quoique ce soit à crédit.
      ( ceci étant testé dans 4 banques )

      Donnez moi vos versions :

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    27 mai 2011 18:17, par Greader

    Je comprends très bien le malaise qu’évoque Kris et suis globalement d’accord avec lui, cependant...
    J’aimerai quand même mettre une petite nuance. Une supplique que j’adresse aux dessinateurs en qualité d’éditeur indépendant.
    Chers amis dessinateurs,
    Vous vous plaignez de votre surcharge de travail et de la précarité de votre situation. Je suis solidaire avec vous... mais s’il vous plait arrêtez d’envoyer - comme le dit kris - des albums clefs en main sous forme de PDF. Le pré-presse, la photogravure, la maquette ne sont pas des choses à prendre à la légère. Plus ça va et plus je reçois des albums avec erreurs énormes (niveaux de gris à 1200 dpi, détourage à la vazy, mise en couleur en défonce, typos bidouillées, etc...). Laissez les pros que vous avez foutu au chômage faire leur travail et contentez-vous de faire le vôtre. Nous gagnerons tous du temps, des efforts et en plus cela donnera un peu de travail à des professionnels...
    Merci d’avance.

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    • Répondu par LC le 27 mai 2011 à  23:11 :

      Le pré-presse, la photogravure, la maquette ne sont pas des choses à prendre à la légère.

      La maquette pour un album bd ça me fait rigoler, centrer une planche rectangulaire dans une page rectangulaire ce n’est pas sorcier. Le photograveur existe-il encore ? Même le BAT est numérique, le chromalin aussi est numérique, on vous l’envoie par mail. Quand les couleurs sont numériques l’auteur scanne lui-même la page (au trait en 1200 dpi) et fait ses couleurs en cmjn (300 dpi) ça n’a rien de sorcier et il fournit les fichiers prêts à l’emploi, mon dernier contrat stipulait une somme supplémentaire si je fournissais les fichiers informatiques.Après si l’éditeur est pro, il vérifie qu’il n’y ait pas de pétouilles, il fait corriger l’orthographe et la ponctuation et fait suivre.

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      • Répondu le 28 mai 2011 à  12:48 :

        Celà va plus loin parfois, avec demande de couv et dos de couv avec les débords et le code barre EAN, tous les renseignements obligatoires à mettre à l’intérieur, maquette complète remontée sous xpress ou autre, fourniture des versions étranger retextées, en copié collé,
        d’après fichier fourni par traducteur, ( certaine langue en police BD style cartoon sont surréalistes comme résultat ) celà va finalement bien plus loin que d’éllaborer une BD, celà revient à éliminer purement toute une frange de personnels, graveur et monteur, qui faisaient celà avant. Ceci inclus au contrat, ce qui démontre cette volonté délibérée de faire des économies ... au détriment de l’auteur déjà, qui se tape tout gratuitement, et en se passant, pour l’éditeur des intermédiaires d’avant coté pré-presse.

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      • Répondu par Greader le 28 mai 2011 à  13:34 :

        La maquette ne consiste pas uniquement à centrer des images dans des gabarits de page - ce qui prouve à l’évidence votre méconnaissance du sujet. Cela comprend aussi : le foliotage, la gestion des défonces, la mise en bulle des textes, la gestion des césures et des yeux, le titrage, la mise en forme du colophon, le graphisme de la couverture - avec tout ce que cela implique, la création de benday, etc.
        Il y a quelques éditeurs très à cheval sur la question, parmi lesquels : Vertige Graphic, La Cafetière, Les Rêveurs, l’Asso, etc.
        Et des directeurs de collections très pointus comme Vincent Solé (à mon avis le plus pro d’ailleurs), Philippe Marcel ou Fred Mangé... Vous comprendrez bien que je ne me citerais pas parmi tous ceux-là.

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        • Répondu par LC le 28 mai 2011 à  21:43 :

          La maquette ne consiste pas uniquement à centrer des images dans des gabarits de page

          Dans un album de bd c’est essentiellement ça. Le foliotage est quasi automatique dans Xpress, alors il ne reste que la page titre et le colophon, qu’il reprenne d’un album à l’autre d’ailleurs, c’est pas le bout du monde. Si on arrêtait cette horrible pratique du texte informatique dans les bulles (c’est quand même pas compliqué de faire ça à la main, ça participe du dessin dans une BD) plus de problème de "mise en bulle des textes" et de "gestion des césures"(il suffit de dire qu’il ne faut pas couper le mot). Quant au "graphisme de la couverture", on aurait tout intérêt à laisser faire les auteurs vu les ignominies que proposent les "graphistes", après tout ce sont eux qui connaissent le mieux leur bouquin.

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          • Répondu par Greader le 29 mai 2011 à  15:29 :

            Je rêve... le graphisme dans une BD, c’est un ensemble de choses plus ou moins "petites" qui, in fine, sont assez importantes. Chaque album est un cas unique avec ses propres spécificités. J’ai donné des exemples (benday, foliotage, césures, défonces, etc.), mais il y a d’autres aspects parfois très pointus... comme la gestion des couleurs en bichromie, l’utilisation de traits anglais, le burn-out sur les niveaux de gris, etc...
            Moi le principe de l’auteur "Roi", ça me gonfle. Surtout que je me cogne souvent des fichiers dégueux... et je ne parle même pas des fautes de français dans les dialogues (et surtout pas des fautes d’orthographes parce que je suis moi-même assez mauvais), des fautes de dessin, des mises en couleur aplaties sous photoshop...
            Généralement les auteurs s’imaginent que les éditeurs n’ont qu’à dire "amen" devant leurs exigences d’artisteuuuuuuuuuu.
            Ben non, ça marche pas comme ça. La couve c’est nous qui la gérons parce que si l’album ne se vent pas, si elle n’est pas visible sur un rayonnage, c’est nous qui en payons les conséquences en premier.
            Vous connaissez votre bouquin, mais pas forcément les enjeux qu’il y a sur une couverture...
            C’est vrai que la précarité s’installe. C’est vrai que des éditeurs abusent en publiant n’importe quoi sous prétexte qu’il faut à tout prix occupé l’espace de vente. Mais de grâce, ne mélangez pas vrais problèmes avec des questions d’ego sur-dimensionnés. Vous voulez gérer le graphisme ? Commencez donc par faire de bons albums... ça nous sortira du niveau médiocre dans lequel s’engonce la BD.

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            • Répondu par Gustave le 29 mai 2011 à  19:36 :

              Voilà typiquement les remarques d’un éditeur/auteur raté qui sait que les auteurs n’ont pas besoin de lui (il suffit de voir la qualité des albums que font certains auteurs en auto-édition). Rien n’est aussi compliqué que vous voulez le faire croire, mais vous avez la trouille qu’on empiète sur votre pré carré, le seul petit rôle que vous pouvez encore tenir. Vous pouvez jouer le trip "éditeur d’art", mais quand on voit la qualité médiocre des fichiers mis en ligne PAR LES EDITEURS sur les serveurs pour bd numériques, il n’y a pas de quoi la ramener.

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              • Répondu par Greader le 29 mai 2011 à  22:17 :

                Rhooo, ben ça c’est méchant (snif) ! Comme tu dis mon grand, t’as qu’à t’éditer tout seul et demander au CNL une avance sur droit puisque tu es un génie... manifestement méconnu d’ailleurs. A moins que "Gustave" soit le prénom d’un grand auteur ? S’agit-il de : Gustave Pratt ? Gustave Buzzeli ? Gustave Kirby ? Gustave Raviola (dit Magnus) ? Gustave Breccia ? Gustave Morris ? Gustave Greg peut-être ?
                Allons, allons il faut arrêter de se la jouer, hein... T’es pas un grand auteur et encore moins un artiste. Quant à moi, mon pau’vieux, je n’ai aucune ambition ; j’ai vraiment d’autre choses à foutre qu’à me branlloter l’ego.

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            • Répondu par LC le 29 mai 2011 à  23:35 :

              comme la gestion des couleurs en bichromie

              Ah voilà ! Ca c’est intéressant, je me posais la question justement, je dois demander ça à mon éditeur.

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              • Répondu par Greader le 30 mai 2011 à  14:45 :

                Si tu veux des explications pour faire une bichro, tu peux m’envoyer un mail : greader@hush.com

                Je te donnerai des explications : Tu verras, il y a des ruses de coyotes... ;)

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    • Répondu par Antoine Ozanam le 28 mai 2011 à  09:04 :

      Super un éditeur qui aime son boulot de "travail du l’objet livre". Personnellement, je veux bien savoir quel est le nom de votre maison d’éditions car il est de plus en plus rare de voir quelqu’un tenir ce propos.

      Je pense qu’ici, ce n’est pas la faute aux auteurs s’ils fournissent des PDF clé-en main avec des erreurs. C’est une question d’éducation. Mais aussi de demande de certains éditeurs. L’éducation de ce qu’est l’impression a même du plomb dans l’aile chez les éditeurs qui ne savent pas renseigner sur la qualité des fichiers à rendre. Peu d’éditeurs donnent un document parlant de ça (et encore moins l’expliquent ! d’où le mot "éducation"). D’ailleurs combien d’éditeur invite encore leurs auteurs au calage ? Juste histoire que l’on soit éduqué.

      Alors oui, moi je rêve encore que cela se passe comme il y a quinze ans. Quand l’auteur montait voir son éditeur avec ses pages sous le bras pour qu’il s’occupe de les scanner. ça permettait de faire le point sur l’album. et d’avoir moins d’album mal imprimé. mais allez expliquer ça à un type qui fait un blog BD et qui ne comprend pas pourquoi il y a un problème chez l’éditeur avec ses pages aplaties en 72 dpi quand celui-ci lui fait la proposition d’éditer son oeuvre.
      je ne veux pas être défaitiste, je l’ai déjà dit. Donc c’est ps encore tout à fait mort... Mais va falloir qu’on retrousse nos manches quand même !

      Petite proposition : l’éditeur paye quelqu’un pour "normalisé" les pages (les rendre propres à l’impression).Que cela soit un extérieur au projet ou l’auteur. et que cela soit inscrit noir sur blanc sur le contrat. Une fois qu’il ne fera plus d’économie, je pense que l’éditeur sera plus exigeant sur la bonne conduite de l’opération.
      Cet article dans le contrat devrait être proposé par un syndicat et ratifié par l’ensemble des éditeurs. je vous promets que dans le monde de l’entreprise ça se passerait comme ça. Et que ça ne devrait pas être trop dur à faire passer puisque c’est pour le bien de tous.

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    • Répondu par Gravure le 28 mai 2011 à  10:46 :

      il reste quelques éditeurs qui scannent, mais la plupart mettent noir sur blanc dans le contrat que c’est à l’auteur de fournir des fichiers numériques prêts pour l’impression. (quand c’est pas toute la maquette)
      Ce sont les éditeurs, toujours dans la même logique de réduction des coûts qui ont giclé le graphisme et la photogravure.

      Combien d’auteur ont fait une formation colorimétrie ??

      Quel dommage de voir la qualité des fichiers baisser quand la technique permet aujourd’hui une impression si bonne.

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      • Répondu le 28 mai 2011 à  22:01 :

        il reste quelques éditeurs qui scannent

        Ce n’est pas un gage de qualité, Obion et Arnaud Le Gouëfflec pour leur album Vilebrequin en savent quelque chose, les pages prévues pour être en noir et blanc ont été scannées et publiées en niveau de gris sans contraste (en plus de l’erreur de pagination en faisant commencer l’album sur une page de gauche, décalant toutes les doubles pages prévues).

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  • Est-ce qu’il ne serait pas temps, que le syndicat propose enfin au jeunes auteurs, et aux moins jeunes aussi, un genre de contrat-type où tout ce qui est inacceptable est évité d’entrée, ou le prix de la page ne peux être inférieur à tel prix. Libre ensuite aux auteurs et aux éditeurs de discuter les différents montants.

    Mais que les choses soient claires et partagées par le plus grand nombre.

    Ce serait vraiment infaisable un truc comme ça ?

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    • Répondu par David Chauvel le 28 mai 2011 à  10:54 :

      Excellente question, merci de l’avoir posé. Ce travail est justement en cours. Curieusement, il y a moins de volontaires pour s’atteler à ce travail de longue haleine que pour livrer des réflexions plus ou moins pertinentes en ces lieux ou d’autres...
      Je rappelle à tous ceux qui semblent avoir des idées sur ce que devrait ou ne devrait pas faire le Groupement des auteurs de bande dessinée du Snac, qu’ils peuvent proposer leur aide en le contactant ici à cette adresse : info@syndicatbd.org
      A bon entendeur...

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      • Répondu par Bakounine le 28 mai 2011 à  19:10 :

        "Excellente question, merci de l’avoir posée."

        Wha ! Vous faites des séminaires au syndicat pour apprendre à parler comme des politicards ? Quand quelqu’un me sort cette phrase pourrie, je n’écoute ou ne lis jamais la suite .

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        • Répondu le 28 mai 2011 à  20:52 :

          Merci, cher bakounine, d’élever si haut le débat.

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      • Répondu le 29 mai 2011 à  18:47 :

        S’atteler, s’atteler, certes mais il faut peut-être avoir quelques notions juridiques non ? N’importe qui ne peut pas faire ce boulot il me semble, aussi bonnes ses intentions soient-elles....

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    • Répondu par Dessineux abusé le 28 mai 2011 à  11:53 :

      Evitez déjà les fameux contrats 1886, proposés par des éditeurs guère encombrés de scrupules ! Car hormis le judiciaire point de salut pour s’en dépatouiller. A bon entendeur ...

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    • Répondu par Karl le 28 mai 2011 à  12:15 :

      Celà existe, j’avais acheté celà : 150 questions sur l’édition.

      lien :

      http://marcautret.free.fr/autret/150q-faq/

      Une sorte de guide montrant tous les pièges à éviter, je ne sais pas si le livre se vend encore à ce jour, toutefois, il était très pratique.

      Le plus sur étant les festivals aussi, quand ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent dans les discussion évoquant des salades ou embrouilles, il est aisé
      de se faire son opinion sur les éditeurs à éviter.

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    • Répondu par Maester le 4 juin 2011 à  13:36 :

      Ce travail est non seulement en cours mais pratiquement finalisé, après quelques années de labeur ; se renseigner sur les types de contrats proposés par les divers éditeurs, sur la légalité des clauses (oui, on trouve des clauses ou des formulations illégales, des clauses "susceptibles de nullité", etc, dans les contrats établis parfois par le "service juridique" de l’éditeur), sur les usages et pratiques en cours, compiler toute cette matière, comparer, commenter et expliquer chaque point et chaque détail à préciser, envisager chaque cas, suivant l’évolution (rapide) du métier, et notamment (mais pas seulement) les questions relatives à la diffusion numérique, le tout en tenant compte des discussions actuellement en cours entre les éditeurs, les auteurs, les pouvoirs publics, etc...

      Tout cela sous le regard attentif du juriste du syndicat que l’on ne remerciera jamais assez de sa clairvoyance, de son attention, de sa précision et son perfectionnisme.

      L’objet est quasiment terminé grâce au travail bénévole de nombreux intervenants (dont certains n’avaient guère de notions juridiques mais juste plein de bonne volonté pour aider, maquetter, illustrer, relire, corriger, j’en passe, eh oui, chaque apport a son importance) et sera prochainement publié, à suivre sur le site du SnacBD.

      Voilà. Après les "Yaka" et les "Yfo" des gentils donneurs de leçons, on passe au concret. J’en profite pour préciser que le syndicat a toujours besoin de bonnes volontés (même pour apporter des idées ou de la contradiction) et que l’on peut facilement passer du "Yaka" au "Qu’est-ce que je peux faire pour aider ?".

      Quant à notre sympathique Bakounine, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il a beaucoup vieilli s’il ne s’intéresse plus aux discours pour de bêtes a priori. A moins que ce ne soit un homonyme...

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    29 mai 2011 00:25, par Blogueur Influent

    Je trouve d’un goût douteux les calculs d’épicier sur le budget de recherche des entreprises. Les auteurs ne sont pas payés par charité, ce sont eux qui font vivre les éditeurs, le problème étant qu’ils sont (les auteurs) trop nombreux à avoir du talent, c’est donc le fait d’être édité qui est rare et donc, cher.

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  • Beaucoup de mal être sur cet article et dans ses commentaires, mais moi, j’ai une question : Suis je le seul a avoir vu - par hasard - nom de ma série "déposée " à mon insu à l’INPI, - pour être continuée par d’autres auteurs je présume ??

    ( Série finie et entièrement prépubliée bien avant rencontre avec éditeur d’ailleurs )

    Celà est-il arrivé à d’autre déjà, y a t il eu des précédents ? Je savais que dans l’industrie celà se pratique souvent des dépots frauduleux d’idées d’’autrui, mais, quid de l’édition ?

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    • Répondu par David Chauvel le 29 mai 2011 à  09:08 :

      Vouloir continuer votre série sans votre consentement, sauf clause explicite dans votre contrat, me semble tout à fait illégal. N’hésitez pas à solliciter un conseil juridique, au Snac ou ailleurs...

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      • Répondu le 29 mai 2011 à  10:51 :

        C’est un contrat loi belge ( abrogée d’ailleurs ) de 1886, permettant des cessions futures illimitées, un seul contrat peut gérer toute une série, tant en nombre d’albums à fournir qu’en durée de propriété pour l’éditeur. Ce n’est pas conforme à la loi en vigueur, établie en 1994, mais ma question était celle-çi : Celà s’est il déjà passé en BD de déposer la série d’un auteur à l’INPi à son insu ?

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        • Répondu le 29 mai 2011 à  11:16 :

          Précision : Ces contrats ont été signés après 1994, date d’entrée en vigueur de la nouvelle loi ; il y en a 2 en 2006, 2 en 2007, et 1 en 2008 et 2009.

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          • Répondu le 29 mai 2011 à  14:17 :

            Ces contrats sont donc illégaux et facilement dénonçables.

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            • Répondu le 29 mai 2011 à  19:16 :

              Que se passe-t-il si le contrat n’est pas conforme à la loi du 30 juin 1994 ?
              l’auteur pourra poursuivre la nullité de la cession.

              Ya ka ! Car si on en arrive à des contrats antidatés, ça devient n’importe quoi :(

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            • Répondu par ze-lawyer le 30 mai 2011 à  20:03 :

              Hum !!!
              C’est particulièrement tordu comme procédé d’utiliser cette loi abrogée, mais celui qui met en oeuvre celà, sait aussi certainement très bien que celà n’entrainera pas forcément la nullité du contrat, malgré que cette loi soit périmée et abrogée, mais annulera, en cas de litige, seulement les dispositions contraires à la loi en vigueur.

              Par contre, un tribunal éventuel se référera obligatoirement à la loi en vigueur et celle-çi balise assez bien les cessions futures, qui doivent être limitées dans le temps, et déterminées expressément. ( Article 3 § 2 ). Si votre contrat n’est pas ultra précis sur les deux points de cet article, comme le sont les vieux contrats 1886, évoquer cet article de la loi 1994 sera votre meilleure carte.
              En tout cas, chapeau, j’en ai vu déjà, mais là, on atteint un sommet !!!!!!

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            • Répondu par K.e. le 27 juillet 2011 à  14:29 :

              pour mon album ,signe il y a trois ans ,j’ai aussi un contrat illégal ,de 1886 ,comme ceux écrit plus haut ,comment pouvais je procéder pour le récupérer ,et lui redonner sa chance ailleur ,il y a une manière de faire ou une lettre recommandée simple suffit .merci

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        • Répondu le 29 mai 2011 à  14:41 :

          Avant 1994, septembre, de mémoire, je n’y aurai pas vu malice. Mais si vos contrat ont été signés après 1994, la situation me parait très très anormale ???

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        • Répondu par M.E le 29 mai 2011 à  18:06 :

          La justice a déjà tranché sur ce genre d’affaire, c’était pour un pool de plus de 20 photographes en procès contre je ne sais plus qui, et elle avait rendu justice SELON leur dates de contrats, certains dépendaient de la loi 1886, car engagés avant, et ceux engagés après la loi en vigueur (94 ) ont eu droit à un jugement différent.
          A mon avis, dans votre cas, la cession est carrément nulle, vu les dates de signature, et j’imagine bien mal un juge cautionner ce genre de pratiques.

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        • Répondu par GR le 30 mai 2011 à  06:27 :

           ???? Un contrat ne peut gérer toute une série à venir ,c’est totalement impossible et même interdit par la loi ,le code de la propriété intellectuelle interdit en effet la cession globale d’oeuvres futures ,(L-131-1). Votre contrat est hors la loi de ce point du vue déjà. Un dépot à l’inpi de votre travail constitue aussi une atteinte très grave à votre droit moral ,voire plus ,un éditeur peut exploiter une oeuvre ,mais si il tente de se l’approprier frauduleusement ,ça tombe dans le pénal.

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        • Répondu par PIK le 30 mai 2011 à  09:28 :

          En vieux routier de la BD, je connais bien la loi DA 1886, elle n’interdit pas la cession des oeuvres futures. Celle-ci est donc tout à fait possible, si et seulement si, vous aviez contracté avant l’arrivée de la loi 1994.

          Par contre, si vous avez un contrat établi en 2009 d’après cette loi 1886, il y clairement manipulation, voire malveillance dirais-je ; êtes vous Belge ?

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          • Répondu le 31 mai 2011 à  14:39 :

            Non, nous sommes 6 auteurs ( recensés pour l’instant ) Français.

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            • Répondu le 31 mai 2011 à  17:47 :

              Peut-on connaitre -sans risque de poursuites judiciaires- le nom de cet éditeur pour le moins indélicat ?

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    • Répondu le 29 mai 2011 à  20:23 :

      Bien, que l’on se soit tous fait bananer par de faux contrats, ça a l’air clair, mais je répète ma question : Est il arrivé, à des auteurs, francophone, de voir leur série déposée à l’inpi à leur insu, pour être exploitée en suite, sans eux ??

      J’envisage d’aller déposer plainte auprès du proc. de mon coin, pour tentative de vol, car l’INPI botte en touche, arguant que le premier qui dépose, auteur réel ou pas, elle ne peut pas le vérifier, n’en n’ayant ni les moyens ni le temps.

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      • Répondu par David Chauvel le 29 mai 2011 à  22:14 :

        Je suis incapable de vous répondre, mais je pense que vous seriez bien inspiré de contacter le Snac (ça n’engage à rien) dont le juriste serait à même de vous dire si oui ou non, il a déjà eu connaissance de ce genre de cas... Bon courage, quoi qu’il en soit...

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        • Répondu le 30 mai 2011 à  15:23 :

          Le SNAC ( Emmanuel de Rengervé ) après étude du dossier, a déjà contacté cet éditeur par lettre recommandée, il y a un an, lui demandant de se mettre dans les clous. Il n’a jamais eu de réponse, la lettre A/R lui est revenu ou n’a pas été lue je crois.

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          • Répondu le 2 juin 2011 à  08:35 :

            Il n’y a pas un équivalent au SNAC en Belgique, qui pourrait prendre le relais pour mettre la pression lui aussi ? Car à mon humble avis, l’intervention d’un syndicat Français, un éditeur étranger doit autant s’en préoccuper qu’une société offshore d’un contrôle fiscal.

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            • Répondu le 2 juin 2011 à  14:42 :

              Il n’y a pas un équivalent au SNAC en Belgique,

              Il faut le créer alors, ce ne sont pas les auteurs belges qui manquent, et il doit exister des centrales syndicales auxquelles se rattacher (ou pas), c’est ce qu’on a fait en France.

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              • Répondu par Sylv1 le 2 juin 2011 à  18:04 :

                Mais les auteurs belges, avez vous au moins la bonne loi, de 1994 ??

                Ou alors, variante tartakover, cette loi ancienne 1886 n’est elle "réservée " uniquement qu’aux auteurs étrangers, peu connaisseurs du droit belges ?

                Je sais que votre Gvt voulait déjà durcir fortement la loi actuelle datant de 17 ans sur certains points, un peu comme notre CPI français le gère, mais, plouf !!!

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    1er juin 2011 22:42, par Cendre

    J’ai voulu répondre à ce sujet, aussi je posterai ce que j’ai déjà écrit sur mon Facebook.

    Je ne suis pas encore dessinatrice de BD, mais je me sens quand même concerné, puisque que je veux en faire mon métier.
    En lisant cet article, je dois dire que cela ne m’étonne pas. En faisant ce choix de carrière j’étais tout à fait consciente que je ne gagnerai jamais des milles et des cents.
    Cependant je ne comprend pas que certains auteurs qui ont fait leurs preuves soit moins bien payer qu’auparavant. Leurs qualitées de travail reste, et même s’améliore avec le temps, ils devraient normalement être reconnu financièrement parlant, un peu plus que les jeunes auteurs ( ou alors, je n’ai définitivement pas la même logique que le reste de l’humanité ?).
    Attention, je ne dis pas que les "petits nouveaux" devraient être payer à coup de trique, loin de là, certains ont même ( pardonnez l’expression) un putain de talent, pour des débutants. Mais comme chaque métier, faut faire ses preuves avant.
    On est bien dans une société de sur-consomation, de bouffes, de fringues, de tout.
    Mais je reste profondément triste que cela touche le monde de l’ART, à proprement parlé. L’Art est censé divertir, offrir du rêve, de l’évasion, de la passion... mais pour moi l’Art ne doit pas être une usine à fric. Où est le rêve la dedant ? Le rêve va encore aux gens qui gagnent leurs vies grâce aux dur travail des autres. Je ne critique pas les maisons d’éditions, qui doivent faire aussi leurs " marges", mais il y a des limites !
    Pour ma part, je continuerai dans cette voie, je mange déjà pas mal de pâtes et de patates, c’est pas cela qui va m’arrêter. Et de toute façon je ne sais rien faire d’autre que dessiner et écrire, même si je suis encore plus que novice.
    En fait je suis dans la génération pour qui cela de change rien, mais j’ai de la compassion pour tous ces auteurs qui ont fait leurs preuves, leurs chemins, et qui ont du mal à joindre les deux bouts à 40/50 ans.

    Que dire de plus ? Je continuerai à croire que l’Art est une forme de pensée matérialisé, la parfaite symbiose du corps et de l’esprit, et que ça, personne pourra nous le prendre.

    Courage à tout ces auteurs.

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    • Répondu le 2 juin 2011 à  17:37 :

      Boaf, l’art en bd ça concerne ceux qui croient qu’ils en font et ceux qui croient qu’ils en lisent ou en achètent...c’est-à dire une poignée. Pour les 99 % restant, c’est du divertissement et du biz.
      C’est-à dire, combien ça coûte à faire, combien on peut en vendre, comment, à qui, et combien ça rapporte..

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      • Répondu par Cendre le 2 juin 2011 à  19:05 :

        C’est sûr qu’avec ce genre de mentalité...
        Après on s’étonne des probs de rénumération...
        Si vous voyez le 9ème art comme du biz, vous aurez pleins de merdes à lires, vous serez content. Pas sûr que les auteurs et dessinateurs apprécie qu’on les considères plus comme des bizness-man que des artistes.

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        • Répondu par malo le 10 juin 2011 à  00:10 :

          Je vous dirai Cendre qu’en art ou en affaires d’ailleurs, il y a toujours une prise de risque nécessaire (voilà le vrai point commun entre ces deux domaines). C’est dangereux, mais c’est l’enjeu, aller là où personne n’est allé auparavant. Échouer, sûrement.
          On pourrait se dire, oh, il faut que j’arrête de planer et que je me trouve quelque chose de stable, mais que reste-t-il de stable dans le monde contemporain, franchement ? plus grand chose, il me semble.
          Cela fait finalement une raison de plus pour se lancer dans la bataille tout en étant fidèle à soi-même, et en suivant ses intuitions.
          La fortune sourit aux audacieux, alors, BONNE CHANCE !

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  • Le malaise justifié des auteurs francophones de BD
    9 décembre 2013 01:07, par Panda

    On oublie de parler du principal... qui est que beaucoup d’auteurs français se reposent trop sur des trames d’histoires classiques, clichés et sans profondeurs.
    Chaque albums de SF ou de fantasy (des genres que pourtant j’adore) raisonnent comme le précédent. Il y a très peu d’innovation et de véritables nouveautés dans leurs genre en France, et le manga et autres BDs étrangères à su apporté un vent d’originalité (et de profondeur) à un art qui commence sérieusement à manqué de souffle ici. Malheureusement je vois énormément d’album superbe, des graphistes époustouflants, mais avec des histoires qui devrait être au fond d’une poubelle (si on peut appeler ça des histoires !!!). On à bien trop peu de Trondeimn, Sfar et Larcenet... et beaucoup trop de pseudo-atmosphèriste qui se repose seulement sur le fait d’avoir ’inventé’ un monde jolie à regarder !
    Désolée pour la critique ’méchante’, mais je dis ça en temps que lecteur et écrivain moi même ! C’est pas parce que c’est court 46 pages que ça mérite pas d’être pensé et bouclé de manière satisfaisante. La majorité du temps (ses 5 dernières années) quand je lis une œuvres françaises, à la fin le l’album j’ai l’impression de m’être fais avoir - j’aurais préférée un livre d’images ! ça donne pas envie de dépenser 14 à 23 euro dessus ! Et dans de tel conditions on peut comprendre les lecteurs. Oui on marche dans un monde de productions sur demande, y’a un consommateur, et quand on perd sa confiance faut pas s’étonné qu’il regarde ailleurs. Si le marché va mal faut aussi regarder les choses en face, on est pas dans les années 50, y’a pas que 4 pauvres licences sur la table, faut aussi faire de la qualité et du compétitif. Parce que les gens lisent pas moins, mais ils choisissent BEAUCOUP plus !

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    • Répondu le 9 décembre 2013 à  05:43 :

      Ce n’est pas la faute des auteurs, mais des éditeurs qui rejettent tous projets un tant soit peu originaux (faites moi confiance je sais de quoi je parle). En scénario comme en graphisme ils préfèrent s’appuyer sur du classique qu’ils pensent que les lecteurs attendent. Peut-on d’ailleurs donner tort aux éditeurs quand on voit que ce qui se vend ce sont les astérix, Blake et Mortimer, XIII, Largo Winch, Thorgal,la Quête de l’oiseau, Lanfeust et leur cohorte de spin-off. Aucune originalité, mais des ventes au rendez-vous.

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      • Répondu le 9 décembre 2013 à  14:38 :

        Et Michel Vaillant.

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      • Répondu par Panda le 9 décembre 2013 à  14:53 :

        C’est vrai, de voir des ’renouveaux’ de Boule et Bill ou que les trucs comme Les Profs continue encore ça fait mal au coeur...

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PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
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