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Le nouveau départ d’AnimeLand

Par Pascal AGGABI le 10 février 2015                      Lien  
Comme un phénix renaissant de ses cendres, AnimeLand redémarre ce mois-ci avec une nouvelle équipe et se concentre sur les "blockbusters".

AnimeLand est un célèbre magazine francophone de référence consacré à l’animation japonaise et au manga depuis sont premier numéro de 1991. Sous la forme d’un fanzine sur l’animation asiatique tout d’abord, d’où le nom, avant de se professionnaliser dès 1996, tout en ouvrant progressivement son champ rédactionnel et en investissant désormais les kiosques à un rythme mensuel. Puis, Animeland devint bimestriel en 2013, victime des difficultés économiques qui secouent en général la presse écrite, difficultés qui ont conduit le site web d’actualité Manga Anime News Network à finalement reprendre en décembre 2014 le magazine qui fête aujourd’hui son 202e numéro, disponible depuis samedi en kiosque.

Ce numéro signe l’arrivée d’une toute nouvelle équipe de rédaction. Pour l’occasion, le magazine présente une nouvelle maquette, s’éloigne un peu de la chaude actualité, facilement consultable par ailleurs sur le Net, et revient à ses bases avec des dossiers de fond, ici trois, sur des sagas japonaises bien connues : Dragon Ball, Saint Seiya et Evangelion.

Pour fêter ce nouveau départ que l’on souhaite fructueux, le magazine se pare d’une couverture d’Akira Toriyama, présentée par ailleurs comme déjà vue il y a dix ans. Oui, Akira Toriyama, le célèbre mangaka créateur de la mythique saga Dragon Ball qui a reçu une distinction surprise au Festival International d’Angoulême 2013 : un prix spécial 40e anniversaire.

Le nouveau départ d'AnimeLand
Akira Toriyama et DragonBall
(c) Shueisha

Le dossier intérieur du magazine revient sur les 30 ans de carrière de Dragon Ball, ses combats, ses millions de fans dans le monde, s’interrogeant sur le secret de son incroyable popularité qui traverse les générations, avec un retour sur ce phénomène indémodable aux multiples influences, celles qui sont son héritage bien sûr, mais aussi les influences extérieures qui ont contribué à charpenter la série, comme Superman.

Un dossier qui à lui seul devrait intéresser tout passionné de BD avide de comprendre un tel monument du manga, véritable phénomène de société qui a participé au moins autant que l’Akira d’Otomo à l’essor de l’art séquentiel japonais à l’international.

Particulièrement discret, voire mystérieux, lui qui a connu un tel succès presque malgré lui, il fuit les projecteurs, assez peu concerné par tout cela. Il s’est retiré dans sa maison de campagne et se consacre à son combat pour l’écologie. Même si en figure tutélaire du shônen, il est régulièrement invité sur les plateaux TV ou à des conférences et ateliers où il transmet son savoir.

Un discret par définition parle peu de lui, alors Kazuhiko Torishima, l’éditeur qui a révélé Akira Toriyama, devenu depuis le directeur général principal de la Shueisha, revient dans une série d’entretiens vidéo sur sa rencontre avec le jeune mangaka. Alors qu’il n’avait pas encore été publié, qu’il avait quitté son job sans autre projet précis -une hérésie au Japon !- et envoyé une de ses histoires destinées à un concours amateur au magazine Jump. Une histoire où l’apprenti Mangaka se fait repérer pour la propreté de ses planches et ses onomatopée en lettres romaines, ce qui est totalement innovant à l’époque. Envoi suite auquel il avait reçu encouragements et conseils de la part de Torishima, qui deviendra plus tard son éditeur .

C’est la chaîne Web Kazé TV du même éditeur et distributeur audiovisuel français spécialisé dans l’animation japonaise qui nous offre cette série d’interviews exclusives où Kazuhiko Torishima parle de Toriyama, le fan de la pop culture, véritable éponge artistique connecté à un grand nombre de médias bien au-delà des seules frontières japonaises et qui aura retenu de ses années de travail dans la pub un sens de l’accroche, de l’image marquante, composée pour en mettre plein la vue. Une vraie révolution dont on reconnaît toujours l’héritage dans tous les pôles de production de la bande dessinée mondiale

Des vidéos édifiantes et savoureuses, véritable mine d’enseignements sur le monde des mangas, où on apprend que le géant Toriyama -surnommé au Japon l’empereur sans couronne parce qu’il n’a jamais reçu de prix (même le festival d’Angoulême a failli passé à côté !) - était au départ un véritable prince de la loose, habitant chez papa et maman, devenu mangaka parce qu’il avait beaucoup de mal à se réveiller le matin. Qui a dit que l’avenir appartenait à ceux qui se lèvent tôt ?

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(par Pascal AGGABI)

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