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Le profil du pingouin - Samedi et Dimanche, n° 3 - Gwen et Vehlmann - Dargaud (Poisson Pilote)

Par Patrick Albray le 2 mai 2003                      Lien  
L'arrivée d'un enfant dans une famille réveille souvent des angoisses exagérées chez les parents. Qu'en est-il alors lorsque la maman en attend... une douzaine? Ils angoissent douze fois plus. Surtout quand le papa a déjà une propension naturelle à se rendre malade pour n'importe quoi...

Devenir papa, c’est quelque chose. Surtout pour Samedi, qui ne rate jamais une occasion de s’angoisser. Là, il a de quoi : d’après le docteur, Julie va pondre une douzaine d’oeufs. (Rappelons que Samedi, Dimanche et Julie sont des lézards.)

D’abord il faut leur trouver des prénoms, et après, il faudra les protéger de tous les dangers qui les guettent... se découper en rondelles avec des ciseaux, s’étouffer par ingestion de machines à écrire ou se faire écrabouiller par des tanks. Pour éviter tout ça, il faut acheter un détecteur de tanks et toutes ces sortes de choses.

Et pour acheter, il faut trouver un boulot. Une nuit, Samedi quitte Julie sans un mot et charge Dimanche de veiller sur elle, pendant qu’il part héroïquement à la recherche de la légendaire " baleine de la fortune " - une espèce de grosse ANPE flottante.

Après avoir raté 23 entretiens d’embauche, il se retrouve gardien de phare et voit débarquer Dimanche qui a laissé Julie toute seule avec son gros ventre. Bref, ils s’engueulent, démolissent le phare et, histoire de la rembourser, se mettent à bosser pour des pingouins qui dessalent l’eau de mer - une activité stupide qui en cache une autre, très destructrice...

Quand Samedi et Dimanche reviennent enfin dans l’île après avoir réparé quelques injustices, Julie est furieuse. Elle ne veut pas d’un héros qui va faire l’idiot à l’autre bout du monde, elle veut un Samedi qui lui tient la main.

Ça tombe bien, il est là quand elle accouche de deux gros oeufs - deux seulement - et il ne part pas faire bouillir de l’eau, ni chercher du linge propre. Il lui tient la main.

Entre loufoquerie et énorme tendresse, une belle histoire sur les curieux effets de l’engagement, et plus précisément de la paternité, chez le lézard. Comme toujours avec Samedi et Dimanche, l’humour et l’émotion sont intimement liés, et se lisent à différents degrés qui devraient séduire aussi bien les amateurs de BD inventive et drôle que les enfants.

(par Patrick Albray)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Un délice ! Chaque page fourmille d’inventions verbales, de gags, de surprises, dans un scénario dense et généreux qui tient un rythme effréné jusqu’à la 46e page. Extrêmement drôle, fin, sensible, intelligent, tendre, le scénario place d’emblée "Samedi et Dimanche" parmi les meilleures séries actuelles. Et si la simplicité apparente du dessin très expressif semble la destiner aux enfants, il n’en est rien. Car les niveaux de lecture sont multiples et chacun y trouvera son bonheur, enfants comme adultes. Bravo !

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