Avec son dessin hérité de Morris, le gentil Margerin a vieilli plus vite que ses personnages. Comme d’hab, en fait. Le héros de Frank est devenu un classique avec sa banane, caractéristique comme Tintin avec sa houppe, et sa dégaine, désormais aussi célèbre et anachronique que le costume de groom de Spirou.
A l’occasion de son quart de siècle, le Rocker de papier ne baisse pas les bras pour autant : « Les années 2000 ne me font pas peur, dit-il. J’ai encore plein de choses à faire ! Je n’ai pas vraiment changé sur le fond, mais j’ai tout de même un peu mûri. » Il annonce in petto qu’il va « fonder une famille », « avoir un enfant » ou « vivre avec une jeune mère ». La Harley arrêterait-elle de rouiller dans son garage ? Le rebelle se mettrait à cocooner ? Il semble. Il annonce en tout cas son retour prochain tout en soufflant sur les 25 bougies. (En attendant, les Humanos proposent au quidam un Margerin offert pour un Margerin acheté...)
J’ai une idée : Et si, revenu des tréfonds de l’alcoolisme et des excès en tout genre, le Lucien déboulait en rocker désabusé avec poches sous les yeux, en tandem tendre avec une belle flamande rousse ? Et si, après des années de galère sentimentale, il rangeait au placard sa collection de râteaux et retrouvait l’amour ? Ce ne serait-y pas un retour d’enfer, ça ?
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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