En Belgique, il se dit que « l’exactitude est la politesse des rois ». 10h30 tapantes. La Mercedes 5500 SL du roi des Belges, immatriculée par un numéro 1, arrive pile à l’heure. Auparavant, le chef du protocole avait briefé les journalistes et les photographes présents. Chaque déplacement du roi est négocié, on positionne les photographes, on donne les consignes : le protocole interdit au roi de répondre aux questions, on suit le roi, on ne le précède pas, etc. C’est certes très directif mais c’est exprimé avec une extrême courtoisie. On nous précise que « le roi est venu faire une visite privée à l’invitation de la fondatrice du musée, Madame Fanny Rodwell ».
L’initiatrice du projet confirme. Si elle refuse gentiment une interview, elle nous confie cependant que le roi adore Tintin, et que la dernière rencontre entre le couple Rodwell et le couple royal date de l’anniversaire du roi où elle et Nick avaient été conviés. Cette complicité est visible dès l’arrivée du roi des Belges. Il complimente Fanny Rodwell sur les lieux, se faisant présenter toute l’équipe du musée au grand complet, sur une ligne, quasi au garde à vous. Laurent de Froberville, directeur du Musée en explique la distribution.
Sa Majesté prend l’ascenseur, les journalistes et les photographes sont priés de monter par l’escalier. Et là, surprise : sans doute échaudés par la polémique créée par l’interdiction de filmer les salles au moment de la visite de presse, les responsables du musée laissent les caméras en liberté ! Certes, on oriente et on canalise mais, pour la première fois, celles-ci peuvent tourner à l’intérieur des salles. Les photographes ne s’en privent pas qui, en attendant le roi, se gorgent d’images.
Le roi arrive enfin. Il s’arrête devant une longue frise représentant la plupart des personnages d’Hergé, le dessinateur compris (il s’agit d’une célèbre carte de vœux). Le roi exprime son admiration pour l’œuvre et l’auteur et complimente à nouveau Fanny Rodwell pour « son beau musée ». Nick Rodwell, un peu en retrait, jubile.
La visite se termine enfin. Sa Majesté est raccompagnée jusqu’au pas de la porte. Elle salue tous les édiles présents, le gouverneur de la province, la très sympathique Marie-José Laloy et le facétieux échevin pour la culture d’Ottignies-Louvain-La-Neuve, Cédric du Monceau. C’est ensuite les époux Rodwell qui reçoivent les adieux. Le roi s’en va, suivi de ses gardes du corps et d’une voiture de gendarmes.
Nous interrogeons Fanny Rodwell : « Avez-vous cette fois l’intention d’inviter la reine d’Angleterre ? » Avec humour, la légataire universelle d’Hergé répond : « Elle est en tout cas la bienvenue ! »
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Musée Hergé. 26, rue du Labrador à Louvain-La-Neuve (l’adresse n’est pas encore sur les GPS, c’est à deux pas de la gare).
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