Le toujours bienvenu Toppi

L’aventure exotique dans ce qu’elle a de meilleur, agrémentée de touches de Fantasy, se trouve concentrée dans ces cinq quêtes d’objets mythiques par ce Collectionneur, défini comme un « anti-héros, mi-dandy, mi-bandit » : Le Calumet de pierre rouge (1982), L’Obélisque abyssin (1983), Le Joyau mongol (1984), Le Sceptre de Muiredeagh (1986), Le Collier de Padmasumbawa (2006).

Les recherches d’antiquités sortant de l’ordinaire prémunissent de l’oisiveté ce riche et élégant descendant de roi-magicien irlandais, au chapeau inamovible, en lui procurant des occasions, pleines de dangers divers, de bourlinguer de par le monde. De l’Ouest américain au désert dankali éthiopien, des Carpates à l’Afghanistan et aux jungles des Dayaks coupeurs de tête de Bornéo, de la verte Érin aux Maoris de Nouvelle-Zélande ou au Tibet, les rivalités suscitées par la convoitise de tels trésors lui vaudront d’implacables ennemis. Voire fourniront autant de prétextes à son créateur pour faire des merveilles dans sa manière de déstructurer ses planches de bandes dessinées ou laisser s’exprimer son sens de la précision documentaire.

Une planche de « L’Obélisque abyssin »

© 2010 Sergio Toppi & Mosquito

La rencontre Toppi-Mosquito

Michel Jans de Mosquito, vu récemment au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil, concernant le démarrage de sa collaboration avec Sergio Toppi, se souvient : « Avec Toppi, nous avons une relation privilégiée. Celle-ci a débuté il y a une quinzaine d’années. Moi, j’aimais ce qu’il faisait et je ne comprenais pas pourquoi il n’était pas sur le marché francophone. À partir d’un certain moment d’existence avec Mosquito, qui remonte à 1989, je me suis dit, vers 1995, qu’il fallait qu’on ouvre la collection à d’autres choses, d’autres horizons. Et j’ai pensé, évidemment, à Toppi. Je me suis procuré ses coordonnées et je suis allé le voir à Milan. Il était complètement étonné de constater que les Français se rappelaient qu’il existait. Néanmoins, ce fut très cordial. Mais il se demandait vraiment ce que c’était. Si c’était « du lard ou du cochon » ! C’était une rencontre, rétrospectivement, assez rigolote. Donc, nous avons commencé comme ça. »

Une planche du « Sceptre de Muiredeagh »

© 2010 Sergio Toppi & Mosquito

À Montreuil, Michel Jans avait également évoqué pour ActuaBD.com ses nouveaux projets avec le maître milanais. En plus, une exposition est prévue à Paris et une autre s’annonce, au printemps 2011, organisée avec la ville de Thiers (Puy-de-Dôme, France). En outre, cette dernière co-éditera un ouvrage le concernant.

À ce sujet, laissons le mot de la fin à Michel Jans : « L’exposition d’originaux de Toppi aura lieu à Thiers du 6 mai au 10 août (Maison de l’aventure industrielle - Usine du May) : environ 80 originaux dont la série des tarots, une histoire entière de Sharaz-De et deux autres récits. Un livre sur les tarots de Toppi sera publié avec Thiers, en cette occasion. Les gens de la ville […] veulent faire quelque chose d’assez grosse envergure. Il faut voir jusqu’où la mairie s’implique. Mais l’adjoint à la culture est un fan de Toppi et il nous a contactés. Il y a vraiment des trucs étonnants qui se passent ! »…