Léo Loden, Louis-Ulysse Loco et la ravissante Marlène se rendent au festival d’Angoulême en chasse de dédicaces. Mais durant leur bref séjour sur place, Tarquin se fait voler des planches originales du prochain Lanfeust. De quoi raviver l’enthousiasme des détectives marseillais perdus dans le froid angoumoisin. Le hic, c’est qu’ils ne sont pas les seuls à partir à la recherche du travail de l’artiste, puisque l’assureur du richissime Boudjellal (vu sa montre), patron des éditions Soleil, envoie son propre agent Charles Brevenbroeck.
La grande partie du récit se situe à Bruxelles. Christophe Arleston et Loïc Nicoloff la résument ainsi : "la capitale de la Belgique, de la bande dessinée, des moules-frites, de la bière et des guerres fratricides entre Wallons et Flamands qui se tapent dessus pour des raisons qu’eux seuls comprennent."
Mais le premier acte se déroule bel et bien à Angoulême, une occasion idéale que les deux scénaristes n’ont pas ratée pour écorner l’image de ce petit monde tournant autour du neuvième art : du simple chasseur de dédicaces au collectionneur maladif, de l’agent de sécurité au QI proche de zéro à leur propre éditeur : Mourad Boudjellal. C’est d’ailleurs ce dernier qui en prend le plus pour son grade, puisqu’il en ressort l’image d’un homme survolté, colérique et particulièrement radin.
Honnêtement, on ne peut pas dire que ce 19ème album de Léo Loden brille par son intrigue, mais cela n’empêche pas de se marrer des frasques du duo de détectives le plus burlesque de l’histoire du neuvième art et d’aboutir à une histoire qui se tient du début à la fin. De plus, les amateurs de festivals ne pourront s’empêcher de rire en tournant les premières pages, puisqu’ils y ressentiront un très fort air de “déjà vu“. Et il en va de même, dans la suite du tome, en suivant les collectionneurs fous, capables de payer des sommes faramineuses pour des planches inédites qui ne sont finalement, comme le rappelle le vieux Loco, "que du papier et de l’encre".
En ce qui concerne le dessin, le style “gros nez“ humoristique de Serge Carrère est toujours aussi habile, même si question caricatures d’auteurs, son talent n’a pas encore tout à fait abouti. Tarquin, Mourier ou encore Boudjellal y sont tout juste reconnaissables.
(par Olivier Wurlod)
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