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Les 53 ans du Petit Nicolas

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 mars 2009                      Lien  
On peut le lire partout : « Le Petit Nicolas a 50 ans ! ». Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est coquet, car sur sa fiche de naissance, nous, les amateurs de bande dessinée, nous constatons un âge plus avancé : 53 ans.
Les 53 ans du Petit Nicolas
Le ballon et autres histoires inédites
Editions IMAV

Car, ceci revêt une certaine importance pour un site comme le nôtre, Le Petit Nicolas est d’abord une bande dessinée publiée en 1955, sous la signature de Sempé et sous le pseudonyme d’« Agostini » pour Goscinny. Vingt-huit gags (une page par semaine) paraissent dans Le Moustique, un hebdomadaire édité par les éditions Dupuis, entre 1956 et 1958. Ils mériteraient d’être réunis en album. Goscinny n’en est pas à son coup d’essai dans le gag familial. Il scénarise à ce moment-là un bon nombre de gags de Modeste & Pompon pour Franquin dans le Journal Tintin. Mais le rythme de production d’une page par semaine épuise Sempé qui se sent davantage illustrateur qu’auteur de BD. Mais s’ils abandonnent l’affaire, c’est surtout parce que Goscinny vient de fonder Pilote avec Uderzo et Charlier, et qu’il invite Sempé à les y rejoindre.

Le Petit Nicolas n’est pas si naïf que ça
(C) Jean-Jacques Sempé, René Goscinny, IMAV éditions
Un film live en septembre 2009
(C) Wild Bunch distributions

La série devient alors un conte illustré le 29 octobre 1959. C’est la date retenue cette année pour le jubilée. Le contexte du journal (une revue pour des lecteurs pré-ados, voire ados, avant de basculer dans le côté obscur de la bande dessinée pour adultes) fait que la série ne peut pas s’adresser au seul public enfantin. Il y a, comme dans Astérix, un double niveau de lecture. Il est dû à ce style indirect que permet le monologue intérieur. Le monde des adultes vu par un enfant, tel est le pitch.
Les textes, relayés par Sud Ouest, sont repris en volume par les éditions Denoël, une filiale de Gallimard. Ils s’installent dans toutes les bibliothèques familiales et confortent la réputation de wonder boy de René Goscinny.

Évidemment, cette « année-anniversaire » ne vient pas là par hasard. Un film live réalisé par Laurent Tirard avec Valérie Lemercier et Kad Merad sera en salle le 29 septembre prochain. Le même mois probablement, un dessin animé produit par M6 déboulera sur les écrans de la chaîne privée.

Enfin, les éditions IMAV, propriété de Anne Goscinny, publient ces jours-ci un nouveau volume d’aventures inédites du Petit Nicolas (des textes qui n’avaient pas été recueillis en volume), Le ballon et autres histoires inédites (Imav Editions, 168 pages, 19 euros). Un cross marketing parfaitement organisé.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782070634651

 
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19 Messages :
  • Les 53 ans du Petit Nicolas
    7 mars 2009 13:40

    "Les textes, relayés par Sud Ouest, sont repris en volume par les éditions Denoël, une filiale de Gallimard. Ils s’installent dans toutes les bibliothèques familiales et confortent la réputation de wonder boy de René Goscinny."

    Il faut quand même noter que les premier volume édité par Denoël n’a pas rencontré le succès immédiatement. Selon ce que racontait Guy Vidal, le succès serait aussi venu grâce au soutien de quelques libraires du centre de Paris. Si quelqu’un a plus d’infos sur cette histoire ?

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  • Les 53 ans du Petit Nicolas
    7 mars 2009 15:56, par alev8

    Les dates sont importantes, c’est pourquoi je me permet d’apporter quelques précisions :
    les 28 planches du Petit Nicolas en BD sont parues de septembre 1955 (Moustique 1548) à avril 1956 c’est à dire plus de trois ans avant la création de Pilote.

    Par ailleurs la première histoire publiée sous la forme actuelle (une nouvelle de Goscinny et des illustrations de Sempé) parait le 29 mars 1959 dans Sud Ouest Dimanche, il ne s’agit pas comme il est indiqué dans "Le petit Nicolas et le ballon" de "L’oeuf de Pâques" qui est parue dans Pilote n°75 soit deux ans plus tard (1961) mais bien de "Mes vacances de Pâques" déjà repris dans les Inédits vol 2 page 350.

    Voir en ligne : http://goscinny.free.fr/

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    • Répondu par Jacques Dutrey le 9 mars 2009 à  13:41 :

      je suis ravi de constater qu’il existe des gens sérieux, qui prennent le temps de s’instruire et de vérifier sur pièce, avant d’informer les autres, au moins sur le forum.
      Peut-être devrait-on leur cèder la plume ?

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  • Les 53 ans du Petit Nicolas
    7 mars 2009 22:42, par François Pincemi

    Je dois reconnaitre que j’ignorais que le petit Nicolas (à ne pas confondre avec le commerçant chez qui je m’approvisionne en jus de raisin fermenté, qui est grand et gros !!) avait commencé sa carrière sous forme de BD dans le Moustique de Dupuis (excellent hebdo qui publia au passage de nombreuses illustrations de Franquin, Tillieux Morris et d’autres, la plupart restées inédites par ailleurs jusqu’ici !!!). Il est anormal que ce matériel n’ait jamais été repris en album ! Je me rappelle bien des petites histoires mettant en scène ce petit Nicolas, mais aussi ses camarades Oreste et Calixte, et pourtant j’ai du les lire il y a plus de quarante ans. Cela témoigne de la persistence dans nos esprits des bonnes histoires (les autres sont vite oubliées, il faut faire de la place sur le disque dur de notre cerveau qui ne mémorise que l’essentiel !!). Goscinny embraya par la suite avec la Potachologie, toujours dans Pilote, mais cette fois avec Cabu.

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    • Répondu par flebus le 11 mars 2009 à  11:40 :

      Interview de Goscinny par Numa Sadoul dans "Schtroumpf, les cahiers de la bande dessinée", mars-avril 1973 et repris dans l’ouvrage "Portraits à la plume et au pinceau" (extraits) :

      Goscinny :

      "[...] il a eu quelque chose qui a beaucoup compté pour moi c’est "Le petit Nicolas" avec Sempé. C’est vers 1955-56 que ça a commencé, dans LE MOUSTIQUE, sous forme de bandes dessinées. Sempé faisait dans le journal des dessins humoristiques avec un petit personnage, et on lui a proposé d’utiliser celui-ci pour une bande dessinée. Comme il ne faisait pas de scénarios, on m’a appelé, l’idée m’a plu et on a fait trente pages avec "Nicolas" qui a eu un succès fou en Belgique. C’est à ce moment-là que je me suis fait virer par Troisfontaines : notre bande en est restée là. Mais Sempé qui est Bordelais collaborait à SUD-OUEST DIMANCHE. Et, un jour, on nous a demandé de faire une page pour Pâques. Le sujet nous intéressait assez peu et après avoir cherché, j’ai proposé à Sempé de reprendre Nicolas mais en récit illustré, avec une idée de style original qui serait de faire parler le personnage et, donc, d’inventer un langage de gosse. [...]. Nous avons fait "Nicolas" toutes les semaines pendant des années. [...]. [ce qui est passé dans Pilote sont] uniquement des reprises de SUD-OUEST DIMANCHE."

      Remarque personnelle :
      Cela n’enlève bien sûr rien au talent de Goscinny mais permet de resituer le contexte de cette création.
      Il me semble d’ailleurs avoir lu que le nom "Nicolas" est dû à Sempé, son fils, je crois, se prénommant ainsi (source ?).

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  • Les 53 ans du Petit Nicolas
    12 mars 2009 18:27, par Frenchoïd

    C’est agaçant, ces petits arrangements auxquels on procède "pour que la photo soit plus belle".
    Ainsi, il est mensonger de prétendre que le contenu de ce troisième tome est intégralement inédit : "La nouvelle épicerie" a paru dans le Hors-série de Lire n° 6 en 2007, avec d’ailleurs une belle illustration de Sempé (réalisée pour l’occasion ou reprise d’ailleurs ?) qui ne figure pas dans le nouveau recueil. Il y en a peut-être d’autre — ainsi "L’oeuf de Pâques", qui paraît dans un mensuel de Bayard ce même mois...
    Par ailleurs, il me semble que ça n’est pas non plus la première fois que le Petit Nicolas se trouve en couleur : n’a-t-il pas existé des albums "luxe" du Petit Nicolas chez Denoël, qui comportaient des illustrations en couleur ? Il a existé en Folio un "Joachim [sic] a des ennuis" qui comprend des lavis qui semblent bien être issus d’illustrations en couleur.
    Oui, décidément, c’est bien beau de retoucher la photo pour faire joli, mais au minimum c’est un procédé déshonnête, et au pire... mais ça, c’est une autre histoire.

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    • Répondu par Sébastien HEBERT le 24 septembre 2019 à  00:59 :

      En effet :
      - l’histoire ’La nouvelle épicerie’ a été publiée dans Pilote n° 120 de 1962.
      - l’histoire ’L’œuf de Pâques’ a été publiée dan Pilote n° 75 de 1961. Ce n’est pas du tout la première histoire du Petit Nicolas comme prétendu...
      La première histoire du Petit Nicolas est ’Mes vacances de Pâques’...publiée dans le recueil ’Histoire inédites du Petit Nicolas - volume 2’...
      Les éditions IMAV devraient se montrer un peu plus rigoureuses dans le contenu de leurs annonces...

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  • Les 53 ans du Petit Nicolas
    13 mars 2009 18:23, par Dominique

    Sempé donne une naissance encore plus ancienne dans cette interview à Libération : « Le Moustique, un journal belge, m’avait demandé un dessin humoristique avec un petit garçon. Je l’avais appelé Nicolas en voyant une publicité pour les vins Nicolas. Chaque semaine, j’apportais mon dessin du Petit Nicolas à l’agence World Press, qui le transmettait au Moustique.C’est là que j’ai rencontré René Goscinny, qui venait de passer plusieurs années à New York, ce qui m’impressionnait beaucoup. On a bavardé et, lorsque les éditions Dupuis m’ont demandé de transformer Nicolas en bande dessinée, je lui ai demandé d’écrire les scénarios. »
    http://www.liberation.fr/livres/0101513975-redessiner-le-personnage-etait-une-gageure-ca-m-a-angoisse

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

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    • Répondu par Frenchoïd le 13 mars 2009 à  21:38 :

      Alors Goscinny ne serait pas vraiment, pas tout à fait l’inventeur du Petit Nicolas ? Ah là là, ça va encore faire tache sur le beau cliché, ça ! L’exégèse serait-elle décidément une activité de malpropre...?

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  • Les 53 ans du Petit Nicolas
    3 octobre 2009 23:38, par Oncle Francois : Collectionneur expert de BD !

    Juste pour vous dire que le film est enfin sorti en salle, et qu’il constitue un merveilleux divertissement pour tous les amateurs de bonne BD adaptée avec qualité au cinéma. Monsieur Alan Chabat a participé au scénario, on obtient au final un trés joli film rétro sur les belles années soixante. Décors d’époques, voitures idem. Pas de racaille de banlieue, pas de rappeurs du 9.3, pas de SMS ou de MST ! les enfants jouent de façon formidable, les acteurs pros sont bien aussi. Je vous recommande ce spectacle chaleureusement (personnellement, j’en ai pleuré de rire ! et je suis un public exigeant, je vous prie de le croire !!)

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    • Répondu par Jean Latuelle le 5 octobre 2009 à  12:12 :

      Moi je suis plutôt un public individualiste, vu que je suis tout seul.

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      • Répondu par Oncle Francois : amateur de bons films adapté intelligemment (...) le 5 octobre 2009 à  23:31 :

        Libre à vous de cultiver votre solitude ou votre plate-bande, monsieur Latuelle !°)
        Lorsque j’écris "je suis un public exigeant", il s’agit d’un jeu de mot, d’une variation sur le célèbre "je suis bon public" que vous connaissez sans doute , et qui signifie en clair : "je dis que c’est bien pour vous faire plaisir", le contraire d’une opinion personnelle, critique, reflèchie et argumentée.

        J’utilise cette expression pour ne pas froisser famille, proches et amis : spectacles de fin d’année, troupe théatre du lycée, chansons familiales, tours de magie, il y a même des jeunes filles qui s’essaient au dessin "manga" à la mode.

        A chaque fois j’applaudis, pour encourager ces jeunes tetes blondes et brunes dans leur desir d’apprentissage. Mais quand je vais au cinéma, je paie pour voir un spectacle qui a couté des millions d’euros, en mobilisant des dizaines de techniciens acteurs, etc. Donc là, j’ai le droit d’etre exigeant, particulièrement lorsqu’il s’agit de l’adaptation de textes de Goscinny. S’il y avait des maladresses, des défauts évidents, je l’aurai dit. J’ai été déçu par le dernier Asterix (aux J.O.), et j’ai trouvé bizarre le film Iznogoud qui portait bien son nom.

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        • Répondu par Jean Latuelle le 6 octobre 2009 à  21:15 :

          Vous êtes aussi un public susceptible ?

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  • Les 53 ans du Petit Nicolas
    5 octobre 2009 20:12

    J’ai vu le film. Extremement ennuyeux,quelques moments drôles (rares) et l’impression de voir un vieux film colorisé, bien ringard. Ca m’a fait penser à "Le grand chef" un vieux nanar avec Fernandel, tout en copiant un peu "Mon oncle" de Tati, sans le charme.
    Mieux vaut lire les livres que voir cette machine à fric qui tourne à vide.

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    • Répondu par Oncle Francois : amateur de bons films adapté intelligemment (...) le 5 octobre 2009 à  23:36 :

      Trés bien , vous trouvez ce film ennuyeux, c’est bien votre droit. Mais quel genre de film vous interesse ?
      Allons, soyons sérieux, je suis sûr que vous trouvez déjà raté le Lucky Luke avec Dujardin qui sort dans un mois....

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      • Répondu le 6 octobre 2009 à  12:58 :

        Pas du tout, le peu que j’ai vu du Lucky Luke était très drôle.

        Le côté ringard du Petit Nicolas doit vous rappeler votre jeunesse, ça fausse le jugement.

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        • Répondu par Oncle Francois explique les bons films adaptés intelligemment (...) le 6 octobre 2009 à  19:34 :

          Je ne vois pas ce qui vous permet de supposer que ma jeunesse fût ringarde, je n’ai fait que vivre les usages de l’époque, de façon très neutre, en zone rurale et non à Paris. Effectivement, j’ai passé mes premières années d’écolier à une époque (années cinquante)où l’on allait en classe le mercredi et le samedi matin, où l’on portait trés souvent des culottes courtes, et où l’on allait au coin à la première bétise, où aussi l’on se levait en signe de respect à l’entrée (ou la sortie) d’un professeur ou du directeur. Les surveillants de cours de recrés avaient la main leste et effectivement,les enseignants devaient penser que la recopie rendait intelligent. A signaler aussi, les coups de rêgles sur les doigts, et le passage dix minutes sous le bureau de la maitresse d’école, pour les plus dissipés.

          De tout cela, le film rend compte avec une infinie tendresse. Saviez vous que Anne Goscinny avait été consultante sur ce film (c’est précisé dans le générique) ? On peut penser que son rôle fut de ne pas dénaturer la pensée et l’oeuvre de son père. Je vous invite donc à retourner le revoir pour mieux percevoir toute la finesse qui en émane. Je suis persuadé que le petit Nicolas et Lucky Luke dépasseront tous deux le million d’entrées, voire le double. Ce qui est bien la moindre des choses pour des films inspirés par le génial créateur d’une oeuvre intelligente et sans vulgarité, capable de toucher tous les publics.

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          • Répondu par Loïc le 7 octobre 2009 à  13:03 :

            Ca fait longtemps qu’il est de retour Pincemi ? Pincez moi, je rêve. Je pensais qu’après la compile de ses propos publiée sur le site il ferait autre chose de ses dix doigts, mais non... Pourquoi actuabd ne lui propose t-il pas une place de chroniqueur ?
            Quant aux 53 ans du petit nicolas, c’est fou, il ne les fait pas.

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            • Répondu le 7 octobre 2009 à  21:03 :

              Quant aux 53 ans du petit nicolas, c’est fou, il ne les fait pas.

              Va voir le film, tu verras qu’il les fait, houla ! largement ! 100 ans même.

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