Peu connu dans nos contrées, en dehors des lecteurs de Libération, Peter Kuper jouit d’une aura immense aux États-Unis. La liste des magazines qui le sollicitent parle d’elle-même : le New York Times, le New Yorker, The Village Voice, Heavy Metal, ou encore Esquire pour ne citer que les plus prestigieux.
Une grande partie des dessins présentés ici vient de ces parutions et fait de ce beau livre un panorama graphique surprenant, riche et émouvant. Outre les nombreux visages de Big Apple qui se succèdent, Kuper fait œuvre de commentateur des splendeurs et misères de la grande ville. Sa vision des buildings, ses courts récits fantasmés, ses dessins gonflés de symboles et de critique sociale : autant de visions d’une réalité universelle. Et le moraliste n’est pas loin.
Si les BD à proprement parler ne sont pas majoritaires dans Les Carnets d’un New-yorkais, elles ne se ressemblent pas. Le regard, lui, reste critique et attendri, inquiet, parfois résigné. Kuper brille particulièrement dans les scènes muettes. Il excelle également dans l’art d’utiliser des détails comme éléments de transition, qui deviennent le fond de son propos en quelques dessins. Mention particulière pour ses évocations du 11 septembre, dont un récit autobiographique au cœur du drame, où Peter Kuper aperçoit de son atelier la fumée qui émerge des deux tours....
(par David TAUGIS)
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